La police québécoise n’est pas intervenue pendant plusieurs heures avant le sordide meurtre de Jacques Côté

La police québécoise n’est pas intervenue pendant plusieurs heures avant le sordide meurtre de Jacques Côté
La police québécoise n’est pas intervenue pendant plusieurs heures avant le sordide meurtre de Jacques Côté

La coroner Géhane Kamel a entendu lundi les premiers témoins dans le cadre de l’enquête publique sur le décès de Jacques Côté, un homme tué en avril 2022, à Québec, par un voisin dans un état psychotique. Les déclarations versées au dossier montrent que les proches du tueur s’inquiétaient de son instabilité mentale et tentaient d’obtenir de l’aide pour éviter un drame, en vain.

Le crime, survenu le 6 avril dans une rue calme du quartier de la Haute-Saint-Charles, avait marqué par son incroyable sauvagerie. Kim Lebel, alors âgé de 32 ans et atteint de troubles schizo-affectifs, a tué brutalement sa victime à coups de brise-glace sous les yeux horrifiés de plusieurs témoins.

Le frère, le père et l’employeur du meurtrier, déclaré non responsable pénalement par le tribunal en raison de ses troubles mentaux, avaient tous constaté une dégradation de son état dans les jours précédant le drame.

La famille de Kim Lebel a alerté la police le 4 avril et deux patrouilleurs se sont rendus sur place, sans conclure que l’homme représentait un danger pour lui-même ou pour autrui.

Quelques heures avant le drame, le 6 avril à midi, la mère du meurtrier s’est présentée à la préfecture de police pour faire exécuter une ordonnance de garde à vue signée le matin même par un juge. Elle souhaite faire hospitaliser son fils, inquiète du comportement de plus en plus erratique de son garçon.

Heures avant une intervention

Le matin du 6 avril, des voisins ont entendu Kim Lebel, profondément religieux, crier « viens me chercher » vers le ciel ou « je suis mort » allongé sur son garage en toile. « Un peu plus tard, écrit l’un d’eux dans une déclaration déposée en preuve, il fait « Hulk » sur ses terres, il est pieds nus et bedonnant. »

Malgré l’effervescence dans le quartier et l’agressivité de Kim Lebel qui frappe son garage avec un poteau, les policiers tardent à intervenir lorsque sa mère se présente au commissariat. La procédure, a expliqué lundi l’enquêtrice du Bureau d’enquêtes indépendantes (BEI) Julie Charron, exigeait d’abord de recueillir la déclaration de la mère et d’analyser le risque posé par la situation.

Le policier qui a rencontré la mère ce jour-là a tenté de joindre un duo de patrouilleurs spécialisés en interventions en santé mentale, mais ceux-ci répondaient déjà à un appel prioritaire. En leur absence, « il devra transmettre [la demande] par la voie normale», a expliqué Julie Charron, c’est-à-dire par courriel.

Pendant ce temps, les heures passent et la crise de Kim Lebel ne s’apaise pas. En milieu d’après-midi, il attaque la première voiture qui passe dans sa rue avec un brise-glace. “J’ai remonté ma vitre et il l’a frappée avec la barre”, a écrit le chauffeur de la camionnette dans sa déposition. Elle a pété. » Il se retourne et prévient une autre automobiliste partie chercher ses enfants de s’écarter « car il y a un « fou » derrière. »

La femme recule dans son entrée, mais Kim Lebel exprime sa rage contre sa voiture. Face aux cris de l’automobiliste paniqué, deux voisins, dont Jacques Côté, ont tenté d’intervenir. Sa bonne action s’est avérée fatale.

Signes plusieurs jours avant

Pour les proches de Kim Lebel, les signaux d’alarme s’accumulaient plusieurs jours avant le meurtre. Souffrant de troubles mentaux depuis l’enfance, Kim Lebel traversait une période particulièrement difficile depuis sa rupture amoureuse à l’automne. « Le 29 mars 2022, lorsque je lui ai accordé un nouveau répit car son état n’était pas meilleur, il était toujours agressif », a rappelé son patron dans son communiqué.

Son père avait remarqué plusieurs épisodes de délire chez son fils quelques jours avant le drame. «J’avais même l’impression qu’il voulait me tuer», a-t-il écrit dans sa déposition. Le 3 avril, il a même menacé de couper le doigt de sa mère et évoqué des idées de suicide. C’est le lendemain que des agents de patrouille ont rendu visite au fils et l’ont jugé inoffensif.

Les parents de Kim Lebel envisagent de porter plainte contre la police du Québec dans cette affaire. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a décidé de ne porter aucune accusation à la suite de l’enquête du BEI.

L’enquête publique doit se conclure le 17 octobre avec le témoignage de Kim Lebel par vidéoconférence. Mardi, son ex-conjointe, ses parents, son frère et son employeur doivent participer à l’audience.



Besoin d’aide ?

N’hésitez pas à appeler la Ligne québécoise de prévention du suicide : 1 866 APPELLE (1 866 277-3553).

Pour obtenir de l’aide concernant votre santé mentale ou celle d’un proche, n’hésitez pas à contacter le service Info-Social 811.

A voir en vidéo

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Qui sont les otages français toujours détenus par le Hamas ?
NEXT Amazon est FOU, il est presque en train d’offrir cette tablette Redmi Pad SE ????