Ouverture du procès en appel de l’accident mortel de bus scolaire à Millas, en présence du chauffeur

Ouverture du procès en appel de l’accident mortel de bus scolaire à Millas, en présence du chauffeur
Ouverture du procès en appel de l’accident mortel de bus scolaire à Millas, en présence du chauffeur

Sept ans après l’accident de Millas (Pyrénées-Orientales), où six collégiens sont morts dans la collision de leur bus avec un TER, la conductrice était présente lundi à l’ouverture de son procès en appel, à Aix-en-Provence, a déterminé pour prouver que les barrières ont été levées.

Condamnée en première instance à Marseille, elle n’entend pas changer de position : elle maintient qu’elle n’a pas heurté les barrières, a indiqué à l’AFP son avocat, Me Jean Codognès, avant l’audience.

Les cheveux auburn coupés courts, vêtue d’une tenue noire, Nadine Oliveira “a absolument envie d’assister à son procès”, a déclaré l’avocat.

Lors de son premier procès, la quinquagénaire avait dû quitter l’audience au quatrième jour, pour être hospitalisée en réanimation en raison d’un grave problème cardiaque. Et elle n’assistait plus à la suite des débats, ni même à son jugement.

Jugée responsable de ce drame, au cours duquel 17 enfants ont également été blessés, dont huit grièvement, après que le bus a été littéralement coupé en deux, Nadine Oliveira a été condamnée à cinq ans de prison, dont quatre avec sursis, pour homicide et blessures. involontaire, en novembre 2022.

Un jugement dont elle a immédiatement fait appel.

Avant le drame, Nadine Oliveira avait emprunté près de 400 fois ce passage à niveau N.25 et elle ne l’avait jamais vu fermé. “Si les barrières avaient été baissées, elle n’aurait évidemment jamais franchi ce passage à niveau”, a insisté Me Codognes auprès de l’AFP.

La question de savoir si le conducteur avait forcé ou non la barrière du passage à niveau, en amenant un groupe de 23 adolescents vers la commune de Saint-Feliù-d’Avall, dans la région de Perpignan, avait été au cœur des débats de le procès en première instance.

– « J’y pense tous les jours » –

Pour ce deuxième procès, les parties civiles, au nombre de 123, sont bien moins nombreuses dans la salle d’audience qu’en première instance. Seules une vingtaine de jeunes victimes de l’accident et de parents étaient présents à l’ouverture des débats.

Parmi eux, toute de vert vêtue, la jeune Alicia Poveda, 19 ans, a affiché sa détermination : “J’attends qu’elle soit coupable et nous victimes, pour de bon”, a-t-elle déclaré à l’AFP.

La jeune femme, passagère du bus le jour du drame, amputée d’une jambe après l’accident, “est devenue adulte du jour au lendemain, à l’âge de 13 ans”, raconte-t-elle. “J’y pense tous les jours, chaque jour quand je me lève, il me manque une jambe, ça a gâché ma vie, celle de mes parents, de tout mon entourage.”

Alicia Poveda espère, cette fois, « avoir des excuses » de la part du chauffeur.

Le procès en première instance s’est tenu à Marseille, à plusieurs centaines de kilomètres du lieu du drame, car la ville de Marseille est la seule ville après Paris à abriter un centre spécialisé dans les accidents collectifs.

Une certitude: cette ligne de défense immuable du conducteur, qui “maintient dans une forme de déni”, est une déception pour les parents de Teddy, l’un des enfants décédés dans l’accident, a expliqué leur conseil à l’AFP, Me Éric Moutet. .

« Le premier essai nous a permis d’avancer sur beaucoup de choses et ils sont repartis soulagés. Mais ils n’attendent pas grand-chose du procès en appel”, remarque-t-il : “Ce qui est important, je pense, c’est que cette fois, elle puisse assumer le procès, être là.”

Les débats, prévus jusqu’au 25 novembre, seront retransmis en direct au tribunal judiciaire de Perpignan.

jp/ol/abl

 
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