Inflation, géopolitique et résultats au menu des marchés – 10/07/2024 à 07:14

Inflation, géopolitique et résultats au menu des marchés – 10/07/2024 à 07:14
Inflation, géopolitique et résultats au menu des marchés – 10/07/2024 à 07:14
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Un client paie avec un billet de dix euros sur un marché local à Nantes

La semaine à venir s’annonce chargée pour les marchés avec les données sur l’inflation américaine et le lancement de la saison de publication des résultats d’entreprises aux Etats-Unis, sur fond de tensions toujours vives au Moyen-Orient.

Aperçu des perspectives de marché dans les jours à venir :

1/ UN AN DE GUERRE

Un an après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, le Moyen-Orient semble au bord d’une guerre totale qui pourrait potentiellement remodeler la région et bouleverser l’équilibre du marché pétrolier.

Malgré les appels à un cessez-le-feu de la communauté internationale, le conflit dans la bande de Gaza s’étend désormais aux pays voisins. Israël mène une offensive aérienne et terrestre au Liban pour lutter contre le mouvement chiite Hezbollah, soutenu par Téhéran, tout en réfléchissant à sa réponse à la vaste attaque de missiles lancée par l’Iran sur son territoire en début de semaine.

Le conflit alimente la nervosité des investisseurs et a fait grimper les prix du pétrole d’environ 8 % ces derniers jours, même si la faiblesse de la demande et l’offre abondante à l’échelle mondiale ont limité les gains.

Un regain de tensions entre l’Iran et Israël pourrait changer la donne, surtout si Israël décide de frapper les installations pétrolières iraniennes, une option que le président américain Joe Biden a déclaré envisager.

Le conflit pèse sur l’économie israélienne : le pays a vu sa note de crédit dégradée par plusieurs agences, ses CDS (« credit default swaps ») – qui mesurent le coût par rapport au risque de défaut à une échéance donnée – monter en flèche et le prix de ses les obligations souveraines s’effondrent.

2/ MACRO-MICRO

La saison des résultats du troisième trimestre est sur le point de démarrer aux États-Unis et devrait mettre à l’épreuve un marché boursier proche des niveaux records.

JPMorgan Chase, Wells Fargo et BlackRock publieront leurs résultats vendredi. D’autres résultats sont attendus en début de semaine, notamment ceux de PepsiCo et Delta Air Lines.

Selon les données du LSEG IBES, les sociétés du S&P 500 devraient annoncer une croissance de leurs bénéfices au troisième trimestre d’au moins 5,3 % par rapport à l’année précédente.

Du côté macroéconomique, l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis pour le mois de septembre, qui sera publié jeudi, sera surveillé de près pour évaluer l’ampleur de la désinflation.

Les investisseurs s’attendent déjà à des baisses de taux significatives après que la Réserve fédérale a entamé son cycle d’assouplissement le mois dernier.

3/ L’HEURE DU JUGEMENT

Très attendu sur son budget 2025, le gouvernement français dirigé par Michel Barnier devrait présenter jeudi en Conseil des ministres le projet de loi de finances (PLF) pour l’année prochaine.

Le gouvernement prévoit de déployer un effort d’environ 60 milliards d’euros dans le budget de la France pour 2025 afin d’assainir les finances publiques et d’atteindre ses nouveaux objectifs de réduction du déficit public.

Il prévoit un retour à un déficit de 5% du produit intérieur brut (PIB) en 2025 et inférieur à 3% du PIB – conformément aux engagements européens – pour 2029 contre un précédent objectif qui avait été fixé pour 2027.

Pour y parvenir, l’exécutif veut réduire les dépenses publiques et accorder des cotisations exceptionnelles et temporaires aux Français les plus riches et aux grandes entreprises.

Pour le moment, les tensions sur la dette souveraine française restent limitées. Mais cela pourrait changer puisque l’agence Fitch publie vendredi sa note de crédit pour la France et que l’examen du budget au Parlement n’est pas sans risque pour le maintien au pouvoir du nouveau Premier ministre.

4/ A LA CAMPAGNE

Au Japon, les développements politiques risquent également de semer la confusion chez les investisseurs.

Devenu nouveau Premier ministre, Shigeru Ishiba a créé la surprise en plaidant pour un nouveau plan économique visant à sortir de la déflation alors même qu’il était jusqu’ici perçu comme un partisan de l’austérité budgétaire.

Il a également ouvertement affiché son hostilité à une nouvelle hausse des taux d’intérêt par la Banque du Japon.

Le yen, qui avait atteint des records, est repassé sous la barre des 147 face au dollar pour tomber à son plus bas niveau depuis six semaines et les actions japonaises ont nettement rebondi.

Il n’est peut-être pas surprenant, cependant, que le nouveau Premier ministre, soi-disant « belliciste », cache ses griffes à l’approche des élections anticipées, qui auront lieu le 27 octobre.

(Graphiques de Kripa Jayaram, Pasit Kongkunakornkul, Vineet Sachdev ; compilés par Dhara Ranasinghe ; version française Pauline Foret, éditée par Blandine Hénault)

 
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