Un grand sourire et un rire reconnaissable entre tous. Depuis 2011 et l’immense succès deIntouchablesOmar Sy habite les écrans du cinéma français et américain avec ses rôles dans X Men, Tirailleurs ou la série Lupin sur Netflix. L’acteur, devenu l’une des personnalités préférées des Français, sera membre du jury de la compétition officielle à Cannes en mai. Une vie bien remplie donc. Pour capturer l’artiste sur le vif, Elsa Vigoureux, journaliste à Nouvel Obs, lui propose un livre retranscrivant leurs échanges sur deux ans. Quelle meilleure compréhension de celui qui déclare : « Mon identité est le mouvement ».
Allez, parlons propose un format insolite, un « carnet de bord » allant de septembre 2021 à février 2024. Durant cette période, la journaliste a communiqué avec Omar Sy par messages écrits et vocaux mais elle l’a également rencontré en France, notamment un retour à Trappes où tout a commencé, au Sénégal et à Los Angeles, où le L’artiste vit avec sa famille pour lui éviter de souffrir de sa renommée en France. Le livre ne se contente pas de retranscrire les réponses de l’acteur aux questions d’Elsa Vigoureux. C’est la trace de leurs échanges, accompagnée des réflexions du journaliste qui cherche à percer le mystère d’un « icône de notre temps ».
« Ce livre est une manière de voir Omar Sy »
Le livre donne l’agréable sensation de découvrir un Omar Sy sans filtre grâce aux différents sujets abordés, avec les implicites dont il refuse de parler. Il ne souhaite donc pas évoquer « les femmes » ou le « sexe » même quand Elsa Vigoureux insiste. Pour lui, “l’amour c’est Hélène”, ssa femme, rencontrée alors qu’il n’avait pas vingt ans. Elle est le pilier de sa vie et omniprésente dans le livre, tout comme leurs cinq enfants et les deux neveux qu’ils ont élevés. L’acteur accepte également de remonter le temps pour parler de son enfance avec ses trois parents : son père, sa mère et la première épouse de son père, dont il a donné le prénom à l’une de ses filles.
Tout au long de ces 300 pages, l’artiste apparaît comme un être ancré dans le réel. L’acteur revient à la place du succès dans sa vie, qu’il décrit comme « Cadeau empoisonné ». Elsa Vigoureux l’interroge également sur des sujets politiques comme la montée de l’extrême droite en France ou son soutien à George Floyd et Adama Traoré, tous deux décédés lors d’une altercation avec la police. Réponse d’Omar Sy : ses réactions, perçues comme politiques par certains, viennent de sa sensibilité. Si cela le touche, il réagit.
Fragments de la vie de l’acteur
Jusqu’à la moitié du livre, le rythme du travail est fluide et le ton très naturel. Même les doutes de l’acteur sur la pertinence du projet ne sont pas dissimulés… Mais l’écriture finit par s’essouffler. Un ouvrage un peu plus court aurait peut-être été plus efficace.
La présence de certains passages pose également question, comme ceux sur Tato, le chien d’Omar Sy, aussi mignon soit-il. La forme très fragmentée de l’œuvre finit aussi par lasser, laissant finalement le lecteur seul face aux pièces d’un puzzle.
