Français de l’étranger : Comment est née la French Tech Taiwan ?
Cerise Phiv : French Tech Taiwan a été certifiée en 2016. Sa création a été initiée par l’Office Français mais elle a été soutenue par une communauté locale d’acteurs de la tech tels que des entrepreneurs, des professionnels mais aussi tous les acteurs ayant un lien avec les startups. C’est l’un des aspects les plus importants de ce label : il est porté par un ensemble de communautés. La French Tech Taiwan est très dynamique depuis le début. Grâce aux liens créés avec les institutions taïwanaises, nous avons été parrainés par le ministère de la Science et de la Technologie – aujourd’hui Conseil national de la science et de la technologie – ce qui nous a permis d’ouvrir nos premiers bureaux à la Taiwan Tech Arena, un hub créé par le gouvernement taïwanais pour dynamiser et encourager les startups étrangères à venir s’implanter sur le territoire.
Quelles sont vos missions ?
La French Tech vise à créer des passerelles entre les écosystèmes technologiques français et taïwanais. En tant que membres de la « Team France » à Taiwan, nous agissons aux côtés de la Chambre de Commerce et d’Industrie et de Business France. Nous aidons les entreprises françaises sur place – lorsqu’elles ont besoin de contacts par exemple – et nous organisons des événements de networking où nous mettons en relation startups et grands groupes. Certains de nos événements présentent également des thématiques majeures, car notre mission est aussi de promouvoir les valeurs de la French tech. Cela passe par des présentations de start-up françaises innovantes sur les questions environnementales, ou encore à l’occasion de Semicon qui est un salon dédié aux semi-conducteurs, nous avons également organisé un panel de discussion autour de l’importance des semi-conducteurs. Des chauffeurs taïwanais dans la supply chain française.
Quelles sont ces valeurs ?
Depuis plusieurs années, la « Mission French Tech », qui chapeaute l’ensemble de la French Tech en France et dans le monde, publie des lignes directrices sur différentes thématiques pour les appels à projets. Nous utilisons ces indications pour organiser des conférences et débats autour de thématiques récurrentes comme la diversité et la parité dans la tech, la « green tech » pour tout ce qui touche à l’innovation pour l’environnement et le développement durable, ou encore la « deep tech ». Ce dernier point est particulièrement pertinent à Taiwan car il regroupe le domaine des sciences appliquées et de la haute technologie, comme les batteries à semi-conducteurs utilisées dans une technologie dont la production est l’un des fers de lance de l’économie du pays.
Avez-vous un projet dont vous êtes particulièrement fier ?
Nous avons eu de très bons retours sur l’événement que nous avons organisé l’année dernière avec la Taiwan Tech Arena, à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme. Il s’agissait d’un panel de discussions informatives sur des sujets tels que l’impact positif et social des femmes entrepreneures et dirigeantes, ou encore comment accélérer la croissance des talents féminins dans les entreprises technologiques – en partenariat avec French tech Tokyo – ainsi qu’un événement de networking. Pour poursuivre dans cette idée de parité, nous présenterons cette année début mai un livre blanc sur les bonnes pratiques en matière d’égalité femmes-hommes. Il sera publié en trois langues : anglais, français et mandarin, afin d’encourager les efforts dans ce domaine en France et à Taiwan. La société taïwanaise est déjà relativement progressiste sur ces sujets et chez French tech, nous sommes ravis d’avoir atteint cette année une parité totale parmi les membres de notre équipe. Depuis sa création, l’association a toujours fonctionné avec un système de coprésidents homme-femme, c’était donc une des priorités de la French Tech Taiwan.
Taïwan compte-t-il une communauté importante d’entrepreneurs technologiques français ?
Depuis la réouverture des frontières après la période pandémique du Covid-19, on constate que les échanges commerciaux ont bien repris. Les entrepreneurs français s’intéressent également de plus en plus à Taiwan. Nous essayons également d’alimenter cet intérêt en participant à des événements majeurs comme Innovex, un salon technologique dédié aux startups qui se tient chaque année début juin. Cette année, nous avons prévu une « French Tech night » au cours de laquelle les startups pourront rencontrer la communauté tech locale et les acteurs taïwanais majeurs de cet écosystème.
