« Vivre dans le déni autant que possible », Reina raconte son quotidien sous le feu israélien à Beyrouth, au Liban

« Vivre dans le déni autant que possible », Reina raconte son quotidien sous le feu israélien à Beyrouth, au Liban
« Vivre dans le déni autant que possible », Reina raconte son quotidien sous le feu israélien à Beyrouth, au Liban

Israël a intensifié ses opérations au Liban mercredi. Sur place Reina, 46 ans, raconte son quotidien.

Reina vit au nord de Beyrouth « dans un territoire chrétien encore sécurisé où la vie est presque normale »précise-t-elle. Il y a sept ans, elle est revenue vivre dans sa ville après une carrière en droit international.

Aujourd’hui professeur de droit à l’université, elle se préoccupe avant tout de ses étudiants : « La faculté a fermé et trois jours de deuil ont été décrétés par l’État. Nous ne pouvons même pas faire de cours en ligne. Beaucoup de mes étudiants vivent dans le Sud. Aujourd’hui, je reçois chaque jour des messages de leur part me disant qu’ils ont été déplacés, que leurs maisons ont été détruites et qu’ils n’ont plus d’ordinateurs. Ils sont en quatrième année et devraient obtenir leur diplôme cette année. Je ne sais pas comment les choses se passent. cela arrive pour eux. »

Quant à elle, tous ses amis de l’étranger l’appellent pour l’inciter à partir et lui proposer de l’accueillir, « mais je n’arrive pas, physiquement ou moralement, à quitter mon pays et ma famille. C’est inconcevable pour moi. Les Libanais ont besoin les uns des autres. Je dois rester ici ne serait-ce que pour donner mon sang en cas de besoin »dit-elle. Mais alors comment vit-elle au quotidien depuis que son pays est sous le feu des bombes ?

«J’ai le cœur brisé.»

« J’ai déjeuné à midi avec un ami mais nous n’avons parlé que de la guerre. Quand je travaille, j’ai beaucoup de mal à me concentrer. Le soir, on essaie de se retrouver chez les uns et les autres car les restaurants sont presque tous fermés. La nuit, je ne dors pas car même si j’habite dans un endroit assez sûr, j’entends les bombardements qui sont incessants. Il y a quelques heures, nous avons tous tremblé parce que nous avions entendu. Après les attentats dans la banlieue sud de Beyrouth, j’essaie de vivre autant que possible dans le déni.»

Reina, qui a été blessée et a perdu des proches lors de l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020, déclare aujourd’hui qu’elle « complètement le cœur brisé. Il ne reste plus un seul morceau de mon cœur qui puisse se briser. Aujourd’hui, je ressens une grosse pierre dans les poumons et je ne peux plus respirer. Vendredi dernier, lorsque le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a été tué, elle a eu très peur : « J’habite à 7 minutes de chez nous. Je pensais que les fenêtres de mon appartement allaient exploser. C’était effrayant, très effrayant. Et de conclure : « On en a marre de toutes ces guerres qu’on n’a pas demandées. Nous n’en voulons plus.

 
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