Dominique Pelicot face à cinq autres affaires non résolues de viol ou de meurtre

Dominique Pelicot face à cinq autres affaires non résolues de viol ou de meurtre
Dominique Pelicot face à cinq autres affaires non résolues de viol ou de meurtre

Dominique Pelicot est loin d’en avoir fini avec la justice. Depuis un mois, le procès du septuagénaire, baptisé le « violeur de Mazan », et de 50 coaccusés continue de se tenir aux assises du Vaucluse, à Avignon. Tous sont accusés d’avoir participé aux viols de Gisèle Pelicot placée sous l’emprise de soumission chimique.

Parallèlement, des informations continuent de filtrer concernant d’autres enquêtes menées par la police judiciaire. Ainsi, inexpliqué (cold case) dans lequel les enquêteurs nourrissent quelques soupçons concernant Dominique Pelicot, ex-agent immobilier. Des affaires qui s’ajoutent aux deux autres mises en examen dont l’accusé fait déjà l’objet. 20 minutes fait le point.

Attaques contre les femmes travaillant dans l’immobilier

Le point commun de toutes ces affaires est le mode opératoire. Comme expliqué Le Parisienle service de cas froids utilise un système d’analyse de la violence associée aux délits (Salvac). Ce logiciel permet ainsi de relier d’éventuels crimes en série. Les cinq cas recensés par le logiciel concernent tous des agressions sexuelles (dont un mortel) sur des femmes travaillant dans des agences immobilières.

L’agresseur prend rendez-vous sous un faux nom et accomplit l’acte dans l’agence ou dans un appartement, profitant d’être seul avec l’agent immobilier. Ce fut le cas en février 1994 à Vannes, dans le Morbihan, avec Danielle H. (28 ans) et quelques jours plus tard à Valenciennes, dans le Nord avec Céline D. (26 ans). En septembre 1995, une autre Céline D. est violée à Rambouillet, dans les Yvelines.

Puis, c’est à Berre-l’Etang, dans les Bouches-du-Rhône, que Christine G. est retrouvée morte, dans son agence, en mai 2000. Enfin, en mars 2004, l’agression de Françoise L., également dans son agence, est interrompu par un témoin. Dans la plupart des cas, un échantillon d’ADN a été prélevé.

Deux mises en examen et un contretemps

En 2010, année de son installation à Mazan avec son épouse Gisèle, Dominique Pelicot avait déjà eu affaire à la police, comme le révèle Midi libre. Agé de 57 ans, il avait été interpellé en juillet dans un centre commercial de Seine-et-Marne, surpris en train de filmer sous les jupes de clients avec une caméra miniature cachée dans un enclos.

Il s’en tirera avec une amende de 100 euros lors d’un discret complot criminel. Cependant, suite à cette histoire, son ADN est prélevé et inscrit au fichier des empreintes génétiques (Fnaeg). Peu après, son profil est reconnu dans une affaire de tentative de viol sur une jeune femme de 18 ans, à Villeparisis, également en Seine-et-Marne, lors d’une visite d’appartement, en 1999.

Toutefois, la justice ne jugera pas utile de rouvrir l’enquête qui a abouti à un non-lieu en 2001. Il faudra attendre plus de vingt ans, en 2022, pour que Dominique Pelicot soit mis en examen dans cette affaire de tentative de viol sur EB. Un autre acte d’accusation a été émis, également en 2022, contre le retraité pour le viol et le meurtre de Sophie Narme en 1991 à Paris. Agée de 23 ans, la jeune femme avait été, comme EB, droguée à l’éther, sous la menace d’une arme, lors d’une fausse visite d’appartement.

Combien de cas encore ?

D’autres criminels auraient attaqué des agents immobiliers. En l’état actuel des investigations, ces cinq nouvelles enquêtes ne permettent donc pas de mettre en cause Dominique Pelicot. Mais sur combien de cas son ombre pourrait-elle encore planer ?

Interrogé par Le ParisienMe Florence Rault, avocate d’EB et de la famille Narme, estime que « les recherches ne doivent pas se limiter aux seuls cold cases répertoriés ». « De nombreuses victimes de tentatives de viol ne portent pas plainte. Un prédateur n’attend pas la retraite pour le devenir et ne prend pas une si longue pause », souligne-t-elle.

Au contraire, Me Béatrice Zavarro, avocate de Dominique Pelicot, considère ces investigations comme un moyen « d’assombrir un peu plus le caractère de Dominique Pelicot ».

 
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