Les ONG craignent que la commission d’enquête sur TotalEnergies soit un fiasco

Les ONG craignent que la commission d’enquête sur TotalEnergies soit un fiasco
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Cinq ONG engagées pour le climat ont tenu une conférence de presse le 29 avril alors que le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, s’apprêtait à être auditionné par la commission sénatoriale d’enquête sur l’impact climatique du groupe. . Il s’agit de Greenpeace, des Amis de la Terre, de Our Business, de Reclaim Finance et de 350.org.

TotalEnergies, objet d’une commission d’enquête sénatoriale depuis plusieurs semaines, est au centre de toutes les critiques de ces ONG. Le groupe français est accusé d’être impliqué dans « 33 bombes climatiques », c’est-à-dire des projets pétroliers ou gaziers pouvant émettre chacun plus d’un milliard de tonnes de CO2 (soit plus de deux fois les émissions annuelles totales de CO2 de la ).

Alors que la France s’est fixé pour objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % en 2030 par rapport à 2012, “en 2022, sa consommation de carburants routiers a augmenté de 2,3% et celle de kérosène de 36%”.

La sortie du pétrole en France en 2040-2045 est donc « loin d’être engagé » pendant que le charbon sort « a été reporté par Emmanuel Macron de 2022 à 2027 ». Les ONG notent également qu’aucun des trois documents officiels “mais indispensable” destinés à baliser la trajectoire de la transition écologique de la France n’ont pas été retenus (programmation pluriannuelle de l’énergie, stratégie nationale bas carbone, plan national d’adaptation au changement climatique). Ce qui ne manque pas d’inquiéter le Haut Conseil pour le climat d’un « risque de déclin » de l’ambition française.

Le rôle de TotalEnergies dans les importations de gaz fossile

Le rebond de la consommation de gaz fossile – « faussement présenté comme un carburant de transition » – dont la France fait partie “le troisième consommateur d’Europe”, en témoigne. Les ONG voient, là encore, le rôle de TotalEnergies, qui continue d’honorer un important contrat avec le terminal russe de Yamal, tout en étant « le premier exportateur de gaz de schiste américain ». Le géant français vient même d’y renforcer sa position en prenant des participations dans le bassin d’Eagle Ford.

En même temps que l’exécutif, TotalEnergies est la cible principale des ONG qui estiment que « malgré l’intention affichée de devenir une major énergétique responsable, s’engage dans une logique d’expansion fossile qui conduit la planète au chaos climatique ».

Tandis que la commission d’enquête sénatoriale voulue par l’écologiste Yannick Jadot, mais présidée par Roger Karoutchi (LR) poursuit ses travaux, les ONG ne ralentissent pas. “Il y a un risque réel que, par volonté politique, cette commission sénatoriale n’aille pas au fond des choses, qu’elle publie un rapport qui ne décrira pas la réalité, voire qu’elle ne publie pas de rapport du tout, en raison à un consensus, » s’alarme Juliette Renaud, des Amis de la Terre.

« La réalité est que TotalEnergies n’a pas entamé une véritable transition énergétique, » affirme Edina Ifticène, de Greenpeace. Les renouvelables restent minoritaires puisque 98 % de l’énergie produite par le groupe provient du pétrole et du gaz fossile, présentés à tort comme une énergie de transition. Et son PDG Patrick Pouyanné s’engage à augmenter sa production fossile de 2 à 3 % par an. Et même de consacrer un tiers des investissements à de nouveaux dépôts jusqu’en 2030. »

Les investisseurs épinglés

Antoine Laurent, de Reclaim Finance, rappelle que le combat des ONG « Il ne faut pas caricaturer. Ce que nous demandons, ce n’est pas la fin brutale du pétrole et du gaz. En effet, la transition vers les énergies renouvelables est bel et bien en marche et nous n’investissons plus dans de nouveaux projets fossiles. L’Agence internationale de l’énergie a déjà déclaré que nous pouvons et devons nous en passer. »

La critique touche également « des banques ainsi que des grands investisseurs dans des sociétés cotées en bourse comme les assureurs, EDF ou BPI France ». Or “Personne, à l’exception de la Banque Postale, n’a pris la décision de cesser d’investir dans les fossiles”, dénonce Antoine Laurent.

Malheureusement, la stratégie de TotalEnergies “n’est géré que pour servir les actionnaires”, déplore Justine Ripol, de Notre Affaire à . Ce qui est grave, c’est que l’État est complice quand Emmanuel Macron et tout le réseau des ambassades se mettent au service des projets de TotalEnergies, comme récemment pour des projets gaziers au Mozambique ou en Papouasie-Nouvelle-Guinée. »

Patrick Pouyanné défend sa stratégie

Pour Justine Ripol, “L’Etat, au lieu de revendiquer son soutien à un supposé “champion” français devrait s’en désolidariser, car en soutenant un groupe qui sait depuis 1971 que sa production nuit à la planète, il engage sa propre responsabilité”.

L’État devrait donc “adopter de nouvelles réglementations” Pour « mettre TotalEnergies hors de danger », estime Soraya Fettih, de 350.org. « TotalEnergies ne peut être considéré, aujourd’hui, comme un élément de la solution à la transition énergétique. La gouvernance doit être démocratisée et l’État doit transformer ce groupe en une entreprise véritablement d’intérêt général. « .

Une déclaration qui devrait résonner aux oreilles de Patrick Pouyanné. Cela soulève la possibilité – ou la menace – que le principal lieu de cotation de TotalEnergies ne soit plus Paris mais Wall Street, aux États-Unis, où les investisseurs sont moins prudents.

Devant la commission sénatoriale, Patrick Pouyanné a défendu sa stratégie. Hydrocarbures, “au fond, c’est ce qui nous rapporte des profits aujourd’hui (…) et si je veux investir dans le système B (énergies décarbonées, NDLR) Il faut que je récupère l’argent quelque part (…) et donc nous continuons à investir dans le système A”a expliqué le PDG.

“Si nous n’investissons pas dans le système pétrolier et c’est la même chose pour le gaz, nous aurons une baisse de l’offre et à ce moment-là, les prix monteront en flèche”», s’est également justifié le patron du groupe, longuement interrogé sur le gaz, priorité du groupe. Il a notamment défendu le rôle de ses contrats de gaz liquéfié (GNL) transporté par bateau depuis la pour les besoins d’approvisionnement en gaz de l’Europe alors que Moscou a coupé le robinet du gaz historique transporté par gazoducs.

 
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