route des fausses nouvelles

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Les Français ont pris la triste habitude de voir les tragédies en chasser les autres. Le 16 avril 2024, Philippe Coopman est brutalement agressé et tué à Grande-Synthe par trois personnes, dont deux mineurs âgés de 14 et 15 ans. Avec un traitement médiatique particulier, qui en dit long sur la manière dont les médias abordent l’insécurité en . Mention spéciale pour Le Parisien qui se démarque dans la désinformation.

Tout commence par une photo encadrée de ballons verts. Un jeune homme souriant porte un enfant dont le visage est recouvert d’un cercle de couleur. Il s’appelle Philippe Coopman et il a été tué à Grande-Synthe, dans le Nord. Les plus chanceux ne verront que cette photo, les autres en verront une autre, prise juste après son attaque sauvage. Les agresseurs lui ont arraché les yeux, l’ont défiguré et l’ont déshabillé, ne lui laissant que ses sous-vêtements.

L’histoire est insupportable et fait rapidement le tour des réseaux. Le maire de Grande-Synthe regrette un « récupération » par l’extrême droite et affirme que sa ville est un modèle de « vivre ensemble » et de sérénité, des propos que les riverains partagent peu.

Philippe, la légende parisienne de l’agresseur d’enfants puni ?

Puis, une autre musique est composée, diffusée par certains médias routiers. Que faisait Philippe dans la rue ce soir-là ? Il aurait donné rendez-vous à une jeune fille de 14 ans, rencontrée sur Coco, un site de rencontres. Philippe ayant 22 ans, l’étiquette de maltraitance sur enfant s’en rapproche dangereusement.

Les deux suspects affirment l’avoir piégé avec un faux profil de jeune fille. D’agresseurs, ils deviennent pour certains des héros incompris qui chassent les prédateurs. L’histoire est rapidement reprise par Le Parisiendans un article daté du 18 avril rédigé par Jean-Michel Décugis, Jérémie Pham-Lê et Timothée Bountry.

Jérémie Pham-Lê, le journaliste qui change la donne

Jérémie Pham-Lê s’est notamment fait connaître lors de l’attaque de Crépol où il a affirmé, dans un article daté du 4 décembre 2023, que « enquêtes policières ” révélé ” surprises sur les responsabilités. Loin des fantasmes « . Les agresseurs de Crépol, venus à une fête de village avec des couteaux, sont devenus des jeunes mécontents voulant faire la fête et confrontés au racisme des jeunes rugbymen du village. Une version qui a notamment été reprise par Patrick Cohen, rappelé depuis à l’ordre par l’ARCOM.

Jérémie Pham-Lê récidive donc en rapportant l’hypothèse selon laquelle Philippe aurait été un agresseur d’enfants. Mais le procureur a insisté dès le départ sur le fait que cette version n’était que celle des suspects. Peut-être aurait-elle mérité plus de prudence, vertu qu’elle n’a pas exercée Le Parisien qui s’intitulait « Meurtre sauvage de Philippe C. à Grande-Synthe : la victime piégée par des adolescents sur le site de rencontres Coco », sans même un point d’interrogation. Un titre qui n’a jamais été modifié, et permet donc de continuer à croire à cette version diffamatoire pour la victime.

Jean-Michel Décugis, conteur professionnel

Quant à Jean-Michel Décugis, c’est un professionnel des fake news, comme le montre son portrait (voir ci-dessous). Déjà auteur d’un faux rapport en Indiquer sur la polygamie avec un témoin qui n’a jamais existé, il a récidivé lors de l’affaire Mehra sur les tueries de Toulouse en inventant une piste néonazie sortie de son imagination. Il vit à nouveau son heure de gloire en tant que conteur dans Le Parisien en octobre 2019 en annonçant la fausse arrestation de Xavier de Ligonnes en cavale depuis avril 2011 et soupçonné d’avoir assassiné toute sa famille.

Voir aussi : Jean-Michel Décugis, monsieur Fake News

Le Parisiencopié sans vérification

Le Parisien est-il devenu un média complotiste ou de caniveau ? Lorsqu’il publie, on pourrait supposer que c’est après un travail journalistique sérieux. Ainsi, lorsqu’il affirme que l’enquête « faire de grands progrès », on en déduit que ses conclusions sont plus proches de la réalité. Suit le portrait des assassins de Philippe, » soupçonné d’être à l’origine de violences commises deux jours plus tôt […] envers un homme qui avait eu un rendez-vous intime « .

Ces deux-là sont des chasseurs d’agresseurs d’enfants expérimentés. Philippe serait-il tombé sous leurs coups ? D’autres médias suivront cette version, notamment CMR qui, avec un titre similaire, précise que « selon nos , confirmant celles du Parisienles suspects ont tendu un piège à la victime en simulant un rendez-vous romantique avec une adolescente. » L’indépendant écrit, reprenant en substance les termes du Parisien :

Les enquêteurs de la brigade criminelle ont également découvert que Philippe C. n’était pas le premier homme à avoir été abordé par ces jeunes. D’autres internautes ont été visés, toujours dans l’idée de « punir » ceux qui répondaient favorablement aux demandes de rencontre avec une jeune fille. »

Deux phrases qui mettent Philippe et les prédateurs sexuels sur le même plan. Le jeune homme se retrouve victime à deux reprises : d’abord de ses agresseurs, par malchance pourrait-on dire, puis de certains médias, Le Parisien dans ton esprit.

La vérité plus lente que la rumeur

On sait depuis que ce soir-là, les deux mineurs avaient tendu un piège à un autre individu qui, méfiant, ne s’est pas présenté au rendez-vous. Les deux agresseurs l’ont appelé pour savoir où il se trouvait et Philippe, qui était lui-même au téléphone avec des amis, a tourné le coin. Philippe s’est trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment et a rencontré les mauvaises personnes.

Après l’avoir tué, les deux meurtriers ont décroché son téléphone et ont remarqué qu’il y avait quelqu’un en ligne. Ils savaient donc qu’ils s’étaient trompés de personne, ce qui ne les a pas empêchés de donner cette version lors de l’enquête, version qui leur donnait en quelque sorte un bon rôle. L’indépendant, Le Parisien, CMRaucun n’a corrigé les articles qui ternissent la mémoire d’un mort.

Une cabale médiatique insolite

L’affaire est surprenante. Il arrive que les victimes d’attentats soient rapidement pointées du doigt par certains titres médiatiques, comme pour trouver des excuses aux agresseurs. C’est le cas s’ils ont tenu des propos racistes, ou pourraient être considérés comme tels, ou encore s’ils sont liés à ce que l’on appelle l’extrême droite. Rien de tel dans le profil de Philippe. Cette hypothèse erronée de pédocriminalité était-elle une solution pour étouffer une énième preuve de la sauvagerie qui sévit en France ? Certains « journalistes » calomnient-ils les victimes pour qu’elles soient oubliées plus rapidement ? Se dire qu’un nouveau drame va bientôt faire oublier Philippe. Attendons la prochaine enquête Parisien…

 
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