Vingt-trois personnes sont portées disparues et seraient mortes dans l’incendie survenu mardi dans un bus scolaire transportant un groupe d’enfants et d’enseignants. L’incendie a ravagé le bus sur une autoroute de la banlieue nord de Bangkok, alors qu’il transportait 38 enfants, de la maternelle au collège, et six enseignants en voyage scolaire.
Les corps des victimes ont été si gravement brûlés qu’il n’est pas encore possible de confirmer le nombre de morts, des tests ADN étant nécessaires pour identifier les restes, ont indiqué les autorités. Plusieurs heures après l’accident, les sauveteurs travaillaient toujours autour de l’épave du bus scolaire.
Des écrans ont été installés pour cacher le travail des pompiers et des enquêteurs dans la carcasse carbonisée du bus. « Certains des corps retrouvés étaient très, très petits. Ils devaient être très jeunes”, a déclaré Piyalak Thinkaew, le chef des secouristes, ajoutant que l’incendie s’était déclaré à l’avant du bus.
Mort en fuyant par l’arrière
« L’instinct des enfants était de s’échapper par l’arrière, c’est donc là que se trouvent les corps. Les brûlures rendent difficile l’identification des victimes », a-t-il déclaré.
Certains des enfants secourus ont subi de très graves brûlures au visage, à la bouche et aux yeux, ont déclaré les médecins qui les traitaient aux médias locaux.
Le Premier ministre Paetongtarn Shinawatra s’est rendu au chevet des victimes à l’hôpital. “En tant que mère, je voudrais exprimer mes plus sincères condoléances aux familles des blessés et tués”, a-t-elle réagi, précisant que le gouvernement prendrait en charge les frais médicaux des victimes.
“Nous n’attendrons pas qu’il se rende”
La police recherche le chauffeur du bus, a déclaré aux journalistes le chef par intérim de la police nationale, Kitrat Phanphet : « Le chauffeur est en fuite, nous n’attendrons pas qu’il se rende. Nous enverrons une équipe pour le retrouver », a-t-il assuré.
Le véhicule faisait partie d’un convoi de trois bus transportant des enfants d’une école de la province d’Uthai Thani, pour une sortie au Musée des Sciences de Bangkok.
Une vidéo publiée sur le compte Facebook de l’école, quelques heures avant l’accident, montrait le groupe d’enfants habillés en orange (le port de l’uniforme scolaire est obligatoire en Thaïlande) sur le site des temples d’Ayutthaya.
L’accident, survenu vers 12h30, a été provoqué par une crevaison qui a fait heurter le bus contre une barrière, déclenchant l’incendie, selon les secours. Des vidéos montrent des flammes engloutissant le bus sous un viaduc, tandis que des nuages de fumée noire s’élèvent dans le ciel.
Meechai Sa-ard, un chauffeur de moto-taxi, a entendu le bruit de l’accident à un kilomètre de là. « Il y avait de la fumée partout. Pauvres enfants», a-t-il déclaré à l’AFP. « J’espérais que Dieu ferait pleuvoir pour éteindre le feu et que les enfants survivraient. »
Le drame s’est produit près de Rangsit, dans la banlieue de Bangkok, sur une autoroute très fréquentée reliant le centre de la capitale aux quartiers d’affaires du nord.
20 000 morts par an sur les routes
La Thaïlande est réputée pour ses routes sujettes aux accidents, en raison d’infrastructures défectueuses, de véhicules peu sûrs et de mauvaises pratiques de conduite : vitesse trop élevée, non-respect de la signalisation.
Environ 20 000 personnes meurent chaque année dans des accidents de la route, soit plus d’une cinquantaine par jour, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour 2023.
Les pertes économiques liées aux décès et aux blessures liés aux accidents de la route ont été estimées à quelque 530 milliards de bahts (14,7 milliards d’euros) en 2022, soit environ 3 % du produit intérieur brut du pays.
En 2018, l’incendie d’un bus a tué 20 travailleurs du Myanmar, et quatre ans plus tôt, au moins 30 personnes sont mortes lorsque leur bus est tombé d’une route de montagne dans un ravin.
(AFP)