“La série envoie le message qu’on ne laisse pas tomber les gens”, l’acteur Hugo Becker en tournage à Perpignan

“La série envoie le message qu’on ne laisse pas tomber les gens”, l’acteur Hugo Becker en tournage à Perpignan
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Entre deux prises, l’acteur prend allègrement la pose, bras dessus bras dessous avec les passants qui le lui demandent. Choisissez le meilleur cadre pour la prise de vue. Et échangez quelques mots avec tout le monde. Comme s’il connaissait tout le monde, , au Moulin-à-Vent, à Perpignan où il tourne la nouvelle série télévisée « Les Disparus de la Gare ». Hugo Becker joue l’un des rôles principaux aux côtés de Camille Razat et Patrick Timsit. Un nouveau visage qui s’ajoute à la gamme remarquable de personnages qu’il a déjà incarnés. Pas un simple flic plongé dans une enquête hors norme, celle d’un homme éprouvé, au-delà de son insigne de policier, par le désespoir des familles des victimes. Touché par le terrible, dans sa miséricorde sensible.

Hugo Becker, pourquoi avoir accepté ce rôle ?

Je n’avais jamais joué un policier auparavant. Car parfois ce sont des rôles qui peuvent manquer d’émotion. Là, ce que j’ai trouvé particulièrement intéressant en tant qu’acteur, c’était le parcours psychologique du personnage. Nous étions dans un voyage de près de 20 ans et nous avions accès à l’intériorité d’un policier, à l’impact d’une enquête sur lui, sur sa vie privée et sur sa façon de réagir, de penser. Mon personnage s’y consacre corps et âme, je trouve ça assez beau, mais assez logique. Cependant, cela nous montre que même lorsque nous avons les meilleures intentions du monde, surtout à ce moment-là, la complexité d’une enquête peut conduire à des impasses. Cela ne veut pas dire que nous faisons mal notre travail, que nous ne sommes pas concernés. Ce personnage a la volonté de faire du mieux qu’il peut, cependant il va rencontrer un certain nombre d’obstacles qui pour certains sont très difficiles à surmonter. Et c’est excitant. Comment résister aux épreuves et à l’échec ? Sommes-nous responsables des choses ? Il existe de nombreux policiers dévoués à leur métier et malheureusement ils évoluent dans un monde difficile avec des moyens techniques qui ne rendent pas les choses faciles, surtout là-bas, dans les années 90. Le plus difficile, sans doute, est de ne pas connaître, de ne pas trouver les responsables. S’il y a un doute que nous ne pouvons pas résoudre, cela peut vous rendre complètement fou. Dans cette série nous ne parlons pas d’enquête ou seulement d’intrigue, c’est plus riche que ça. Nous sommes sur les gens. Et en ce qui me concerne, il y a une personne derrière une plaque, qui comme la plupart des policiers a envie de rendre service, d’aider les autres. Cela demande d’être cartésien, d’avoir de la distance avec les choses, d’autres fois d’avoir de l’empathie. Là, on n’est pas dans la fonction, on est dans l’humain concerné et c’est ça qui m’a plu.

Est-ce plus compliqué de jouer une histoire vraie ?

C’est très délicat. Mais il y a une vraie finesse dans l’écriture des personnages et dans leur psychologie et on se dit que ce serait dommage de ne pas le faire. Parce que peut-être que ça peut apporter quelque chose qui n’est pas une escalade, ni du voyeurisme, mais qui est plutôt un support, qui démontre qu’on s’en fout de ce genre d’histoire. Nous avons une lourde responsabilité dans cela. Nous essayons de le faire le plus sérieusement possible. Avant et pendant le projet, on se pose souvent des questions sur les scènes, il y a beaucoup de dialogues avec les acteurs, le réalisateur… car c’est une histoire vraie. Et pour obtenir l’impact que nous souhaitons, celui de l’empathie. Cette série peut montrer à quel point chaque personne impliquée dans ce type de drame vit des difficultés à sa manière, elle peut contribuer à rapprocher les victimes de la police et surtout à ne pas oublier. Il y a à la fois le côté humain et le devoir de mémoire, pour moi, la série envoie ce message. Que nous ne laissons pas tomber les gens.

Comment se prépare-t-on alors ?

Je crois que Mélanie Doutey a rencontré des proches de victimes. Nous avons rencontré des policiers, nous avons travaillé notamment avec Franck Martin, l’un des policiers qui ont interpellé le violeur de Sambre. Nous avons passé du temps ensemble à discuter de vocabulaire et de comment se comporter. J’ai eu la chance qu’il m’ouvre les portes de la PJ à et puis pendant le tournage on a continué à s’appeler quand il y avait un doute sur une scène, pour essayer d’être le plus proche possible. possible à partir de la réalité. Ensuite, dès que je le pourrai, je passerai à nouveau du temps avec eux pour en absorber le plus possible.

« Ce tournage m’a permis de découvrir la région qui est assez sublime »

Avez-vous déjà travaillé avec les acteurs de la série ?

Avec Mélanie Doutey nous avons fait Paradise Beach. Et Patrick Timsit, avec qui nous nous entendons à merveille, c’est un plaisir de travailler avec lui, m’a proposé il y a quelque temps une série où nous devions incarner un père et son fils qui travaillaient dans une agence immobilière. Peut-être que ça arrivera mais en tout cas, j’ai accepté parce que j’ai passé un très bon moment avec lui. C’est cool d’être ici. Et puis, je ne connaissais pas bien la région et ce tournage m’a permis de découvrir la région qui est assez sublime avec ces montagnes. Ce sont des paysages très cinématographiques mais ils sont aussi très relaxants pour les yeux. C’est bien, en dehors du tournage, ça apporte un peu de sérénité et on en a besoin.

Est-ce un plus pour vous de changer constamment de personnage ?

Ce qui est difficile au début, c’est qu’on pense à vous pour des rôles complètement différents. J’ai eu beaucoup de chance. (Il part toucher du bois). J’ai fait un gangster avec des dents de fer et des tatouages, j’ai fait un journaliste dans La Peste avec une boucle d’oreille, une moustache et des favoris. C’est très amusant pour moi de me transformer, ça m’aide aussi à jouer. J’étais très heureux que dans ce personnage, il soit rasé de près. Il devait être propre. C’est le genre de personne qui, au fur et à mesure que l’enquête progresse, doit mettre de l’ordre là où il le peut. Il ne se laisse pas aller. J’ai une tête et une voix que l’on peut facilement attribuer à tout le monde. Certains ont des visages plus identifiables. J’imagine que le mien ressemble davantage à un caméléon. Et puis comme je le disais, il y a une part de chance, quelqu’un vous propose quelque chose de totalement différent et donc ça donne des idées aux autres. C’est extraordinaire. Cela nous donne un peu l’illusion de vivre des vies différentes, de rencontrer plein de gens différents.

L’acteur sur tous les écrans

Après son rôle dans La Peste sur Télévisions, Hugo Becker, qui incarnait le prince Grimaldi dans la série américaine Gossip Girl, est à l’affiche d’une comédie sortie en salles le 17 avril “Ici et là” avec Hakim Jemili et Ahmed Sylla. Il sera bientôt à l’écran dans The New Look pour Apple TV avec Juliette Binoche et John Malkovitch, où il incarne Hervé des Charbonneries, chef de la résistance, mais aussi dans Concordia, un film de science-fiction du producteur de Games of Thrones. Il a également participé au film Maria de Jessica Palud, sélectionné au Festival de Cannes. Et il reprendra une tournée en septembre au théâtre avec Les variations énigmatiques d’Eric-Emmanuel Schmitt.

 
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