l’essentiel
Le préfet a accueilli hier les neuf recrues aveyronnaises qui viendront grossir les rangs de l’Armée.
Charles Giusti, préfet de l’Aveyron, n’a pas manqué de rappeler l’acte de résistance de Jean Moulin dans le salon qui porte son nom dans la préfecture de l’Aveyron où il a reçu hier les neuf recrues de l’armée de Terre. « C’est la maison de l’Etat, de la République, et ici au salon Jean Moulin qui a servi notre pays jusqu’au sacrifice suprême, au service d’un grand pays. « Et de citer Kennedy, ancien président américain, pour la grandeur de l’engagement : « Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez plutôt ce que vous pouvez faire pour votre pays. »
Frères d’armes
Un engagement signé hier par neuf recrues qui partent chacune vers des horizons différents : Sylvain part servir au bataillon de chasseurs alpins à Annecy, Eny au régiment de chasseurs africains à Montferrat, Antoine au régiment de spahis à Valence, Tristan au régiment de l’infanterie de Brive, deux Mathis qui serviront dans la sécurité civile de Libourne, Laurent dans la brigade blindée légère, Théo dans le régiment du génie parachutiste de Montauban et Clément. Ces deux derniers, issus de la même famille, se retrouvent de véritables frères d’armes. Une belle histoire marquée sous le sceau de l’atavisme pour Clément puisque son père servait, il y a 38 ans, au sein du même régiment de combattants parachutistes de Pamiers. « Cela fait quatre ans que j’ai fait mon choix car j’ai envie d’aller voir ailleurs. J’aime les sports extrêmes, je sais que ça va être difficile mais je vais le surmonter. Je ne dors pas beaucoup”, » a déclaré ce dernier d’un ton confiant, accompagné de sa famille. Ce à quoi Olivier Destefanis, lieutenant-colonel, l’assure en souriant : “Vous dormirez bien.” Pour Eny, originaire d’Anglars Saint-Félix, ce jeune homme de 18 ans et demi a rejoint le Régiment de Chasseurs d’Afrique pour « la fraternité, le dépassement de soi et les avantages de la complémentaire santé. » Chacun a ses raisons de partir. Certains les gardent pour eux. Pas de larmes hier mais pour la famille, un moment solennel, un moment de joie. «Je prépare son départ depuis longtemps» confie la mère d’Eny.
Ces jeunes viennent grossir les rangs de l’Armée, qui compte 130 000 personnes, dont 30 000 engagées dans des opérations extérieures. “C’est une rotation perpétuelle, il y a 30 000 hommes en convalescence, 30 000 en préparation et 30 000 en opération”précisent Olivier Destefanis, lieutenant-colonel, délégué militaire adjoint, et l’adjudant-chef Olivier Doineau, chargé du recrutement au département. Et de déclarer : « C’est une grande satisfaction. Ils entrent dans l’institution. L’armée a besoin de vous. Quelque 16 000 jeunes sont recrutés chaque année en France, après avoir suivi une formation de trois mois pour devenir soldat. « L’Armée offre un travail, un parcours professionnel qui permet de gravir les échelons. »
Un recrutement qui est donc effectué par des militaires à vrai dire. Racontez la réalité du terrain et gardez le lien. « N’hésitez pas à venir nous voir, parlez-nous, prenez un café »glisse Olivier Destefanis, lieutenant-colonel qui transmet le même message aux proches pour assurer une présence en cas de coup dur.
La coupe de champagne à l’apéritif et le stylo offert lors de la dédicace étaient les derniers cadeaux d’hier avant de partir s’engager dans l’armée. « Il faut serrer les dents pour serrer les rangs » conclu avec le sens de la formule les militaires en charge du recrutement, indiquant le site engage.fr et la nouvelle campagne publicitaire avec son slogan : « Armée, pouvez-vous le faire ? Pour neuf Aveyronnais, la réponse est oui.