A partir du 1er mai, les sans-abri n’auront plus le droit de mendier en journée dans les rues d’Amiens

A partir du 1er mai, les sans-abri n’auront plus le droit de mendier en journée dans les rues d’Amiens
Descriptive text here

La mairie a publié vendredi un arrêté interdisant la mendicité dans près d’une trentaine de rues du centre-ville cet été. Brigitte Fouré justifie sa décision par des « plaintes récurrentes des commerçants ».

L’annonce avait déjà suscité la polémique il y a un mois, entraînant une manifestation de près de 150 personnes devant la mairie. Mais Brigitte Fouré, maire d’Amiens, a persisté et signé… un arrêté, officialisant sa décision. A compter du 1er mai, la mendicité sera interdite dans une grande partie du centre-ville, du mardi au samedi, de 8h à 20h.

« Rassemblements », « alcoolisme »

Dans les motifs du décret, l’édile estime que « la mendicité dans les rues du centre-ville d’Amiens, à proximité des commerces, de manière continue et statistique, constitue une occupation abusive du domaine public susceptible de provoquer des troubles à l’ordre public en générant des attroupements parfois alcoolisés ». Elle justifie également sa décision par «les plaintes récurrentes des commerçants ainsi que les multiples interventions de la police pour mettre fin à ces troubles à l’ordre public (mendicité agressive, consommation d’alcool, entrave à la libre circulation des piétons, etc.) ».

Comme expérience

Ce décret, annoncé “à titre expérimental”, se déroule jusqu’au 31 août et est valable dans une trentaine de rues. Il permettra aux policiers municipaux de «demander aux gens de se comporter différemment ou d’aller ailleurs », a indiqué la maire, lorsqu’elle a dévoilé sa décision. Elle croit que la verbalisation “a peu d’effet sur eux”.

Un effet Jeux Olympiques ?

Selon nos confrères du journal Libération, la municipalité d’Amiens craint notamment une arrivée massive de sans-abri, loin de Paris pendant les . Le maire d’Orléans évoquait le même sentiment il y a quelques semaines, affirmant même avoir vu arriver dans sa ville des bus entiers de sans-papiers. Brigitte Fouré a confirmé au Monde sa crainte de “voir des gens qui n’ont rien à voir avec [sa] ville et qui y arriveraient parce qu’ils seraient chassés de Paris, notamment »tout en soulignant qu’il n’y a aucune information en ce sens pour le moment.

Bientôt un appel ?

Les arrestations de mendiants sont considérées comme légales depuis 1995, mais seulement sous certaines conditions. Libération précise qu’elles ne peuvent être prises que pour une durée déterminée, en précisant les lieux précis concernés par la décision. En ce sens, l’arrêté signé vendredi par le maire d’Amiens apparaît tout à fait légal. Mais la jurisprudence administrative a montré que de telles décisions, lorsqu’elles sont portées en appel, sont souvent annulées, comme ce fut le cas ces dernières années à Tours, Bayonne, Saint-Étienne ou Angoulême. Bientôt à Amiens aussi ?

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Suivez la conférence de presse de Didier Deschamps
NEXT bon pour l’identité québécoise, mais pas pour les finances