« Pour que l’Europe agisse de manière unie, il faudra vaincre la tentation du repli national » – .

« Pour que l’Europe agisse de manière unie, il faudra vaincre la tentation du repli national » – .
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AA l’heure où se prépare un nouveau cycle politique pour l’Union européenne avec les élections de juin, le Président de la République a prononcé un nouveau discours à la Sorbonne le 25 avril pour donner sa vision de l’avenir de l’Europe, comme il l’avait fait en 2017. Le choix du même lieu, l’importance accordée à l’événement et la durée du discours rappelaient l’ambition européenne d’Emmanuel Macron, qui avait célébré sa première victoire à l’élection présidentielle au son de l’hymne européen.

Au-delà du bilan, en soulignant le rôle essentiel de la réponse européenne aux crises récentes (pandémie, crise énergétique et guerre en Ukraine), ce nouveau discours se voulait clairement programmatique. Il s’agissait de définir un agenda stratégique mais aussi de « penser un nouveau paradigme européen ». Dans un monde de plus en plus instable et conflictuel, le modèle géopolitique, économique et socioculturel de l’Union n’est plus adapté et le sens de l’histoire a changé. Un modèle conçu pour la fin de l’histoire et une mondialisation heureuse risque de se retourner contre les Européens à mesure que la guerre revient, que la démocratie libérale est prise pour cible et que les relations internationales deviennent de plus en plus tendues.

Cette partie de l’exercice semble réussie, d’autant qu’elle reflète une forte convergence entre le message d’Emmanuel Macron et les récentes contributions au débat de grandes personnalités européennes. Le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a prononcé le 25 avril un discours sur la volonté de développer une Europe « pouvoir géopolitique ». De son côté, Enrico Letta a remis son rapport sur l’avenir du marché unique au Conseil européen le 17 avril. Enfin, le 16 avril, Mario Draghi a présenté les grandes lignes de son prochain rapport sur la compétitivité européenne. Tout le monde constate l’instabilité et les conflits du monde, chacun conclut que l’unité fait la force face aux menaces. Si l’Europe est divisée, elle s’expose à l’appauvrissement et à une perte d’influence dans un monde qui semble incontrôlé.

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Ce diagnostic partagé fait directement écho au sentiment d’impuissance, aux craintes de déclassement ainsi qu’aux préoccupations « identitaires » de l’opinion publique. Et cela conduit à un appel à un changement radical qui doit s’articuler autour de trois questions clés : la prospérité et la compétitivité (dimension économique, industrielle, technologique et sociale), le pouvoir et la sécurité (dimension géopolitique) et l’identité (dimension culturelle). Soit les Européens trouvent des solutions communes aux transformations mondiales actuelles et futures (politiques agressives de la ; formation de blocs autour de la Chine et des États-Unis ; changement climatique ; développement de l’intelligence artificielle, etc.) ; soit ils restent passifs et cette inaction les met en danger, conduisant même le président à utiliser des accents tragiques : « Notre Europe peut mourir » !

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