« Nous avons plus de pays candidats que de matches à proposer »

Présente en Europe depuis 2007, avec des matchs de saison régulière en Grande-Bretagne, puis en Allemagne et bientôt en Espagne, la NFL s’est dotée en fin d’année dernière d’un nouveau terrain d’expression : les Jeux Olympiques. Elle prendra pied, via le flag-football, dans quatre ans aux Jeux de Los Angeles 2028.

Certes, l’entrée du flag-football au programme olympique, en tant que sport supplémentaire, est à mettre au crédit de la Fédération internationale de football américain (IFAF) et de son président, le Français Pierre Trochet. Mais personne ne s’y trompe : la puissante ligue nord-américaine a pesé de tout son poids dans la décision du CIO, validée en octobre dernier lors de la session de Mumbai.

Présent à Birmingham lors de la dernière édition de SportAccord, l’Australien Brett Gosper, manager de la NFL pour l’Europe et l’Asie-Pacifique, a répondu aux questions de FrancsJeux.

FrancsJeux : Quelle est la présence de la NFL en Europe aujourd’hui ?

Brett Gosper : Nous sommes présents depuis longtemps en Grande-Bretagne, où le premier match de saison régulière remonte à 2007. Nous avons étendu notre présence plus récemment en Allemagne, avec une première rencontre il y a deux ans. Ces deux marchés sont aujourd’hui les plus importants pour la NFL en Europe, notamment en termes de nombre de supporters et de véritables connaisseurs du football américain. L’année prochaine, nous accueillerons pour la première fois un match de saison régulière en Espagne. Les deux autres grands marchés européens sont, à nos yeux, l’Italie et la France.

Comment se matérialise votre présence dans un pays européen, en dehors de l’organisation d’un match de saison régulière ?

Le match est un catalyseur. Il n’est pas tout. Dans un pays où se joue un match, nous ouvrons un bureau NFL et mettons en place des activités. Depuis deux ans, les clubs du pays peuvent utiliser les droits marketing au niveau national. Avant, leur périmètre était limité à 75 km autour de leur ville.

Vous évoquez la France comme un marché important…

Pour estimer le potentiel d’un pays, nous examinons le nombre de personnes intéressées par la NFL et les perspectives de croissance de cette population de fans. La France en compte aujourd’hui 10 à 11 millions. L’Allemagne en compte 18 millions, la Grande-Bretagne 15 millions. La France est un pays intéressant, un marché que nous surveillons, mais ce n’est pas le seul pays dans ce cas. Nous examinons où il est viable et souhaitable d’héberger un match de la NFL.

Est-ce prévu de le faire en France ?

Actuellement aucune. Nous n’avons pas de plan. Mais la France fait partie des marchés que nous examinons régulièrement. Nous avons eu des discussions avec le ministère des Sports et avec le Stade de France. Mais deux choses ont ralenti le processus : les Jeux de Paris 2024 et le changement de concession au Stade de France. La NFL vient de passer du principe de quatre à huit matchs de saison régulière disputés hors des États-Unis. Après 2025, il sera donc possible pour de nouveaux pays de postuler. La France en fera peut-être partie. Mais même avec ce changement, le nombre de pays demandeurs reste supérieur aux correspondances à proposer.

Quel rôle la NFL a-t-elle joué dans la campagne du flag-football pour devenir Du sport supplémentaire aux Jeux de Los Angeles 2028 ?

Nous avons travaillé avec la Fédération internationale de football américain (IFAF) pour contribuer à mettre en valeur l’attrait du flag-football et ce qu’il peut apporter aux Jeux Olympiques. Pour nous, le drapeau est un partenaire naturel, ses joueurs deviennent des fans de la NFL. Lorsqu’ils sont sur le terrain, ils se considèrent comme des joueurs de la NFL. C’est pourquoi nous investissons beaucoup dans le flag-football, notamment auprès des jeunes, aux États-Unis et dans le reste du monde. Les Jeux de Los Angeles 2028 vont être une grande scène. Mais le drapeau apportera aussi beaucoup aux Jeux et au mouvement olympique. Nous leur apporterons un nombre de supporters incomparable avec les autres sports au programme.

Le flag-football peut-il rester plus longtemps aux Jeux Olympiques ?

C’est notre ambition. Installez-le dans le programme. La décision devrait être prise en 2027, un an avant les Jeux de Los Angeles. On ne pourra donc pas compter sur le succès du tournoi olympique et son impact. Il faudra d’abord convaincre. Mais on peut trouver des arguments ailleurs, notamment sur le marketing. Nous organiserons du flag-football à la mi-temps des matchs de la NFL en Grande-Bretagne et en Allemagne. Et nous parlons déjà de Brisbane 2032.

 
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