Jean-Marc Jancovici estime que pour sauver la planète, il faudrait un Covid par an

Jean-Marc Jancovici estime que pour sauver la planète, il faudrait un Covid par an
Descriptive text here

« Que restera-t-il de ces échanges, je ne le sais pas. Il n’y a aucune garantie de résultats», constate Jean-Marc Jancovici après s’être adressé à 200 étudiants qui l’ont chaleureusement applaudi au terme de 45 minutes de questions-réponses. L’ingénieur, en bon scientifique, met à distance tous ses sentiments. « Ce n’est pas une question de confiance envers ces quelques centaines de jeunes. Une étude sur les Français et la sobriété montre qu’il n’y a pas de fait générationnel. Les jeunes sont très préoccupés par l’avenir de la planète, mais mangent plus de viande que la moyenne, prennent plus l’avion… C’est ambivalent. Cela envoie des signaux brouillés. »

La plupart des futurs ingénieurs réunis dans l’auditorium du Casino, à l’occasion du lancement des Estia « 24 heures de l’innovation », connaissent bien Jean-Marc Jancovici, l’inventeur du « bilan carbone », engagé en faveur de la sobriété énergétique. Ces étudiants suivent ses cours, ont lu son best-seller « Un monde sans fin », un roman graphique qui explique de manière très documentée comment les énergies fossiles dirigent et maltraitent le monde.

Faites votre part

Première question soumise à l’intervenant : comment entretenir la motivation quand on veut avoir un impact sur l’environnement ? Celui qui est également enseignant à l’École des Mines fixe deux règles : « Ne travaillez pas seul. Vous devez être dans un collectif, une entreprise ou une organisation qui permet le partage sur un objet de travail précis. Deuxième chose, je ne veux pas sauver le monde. Nous devons faire notre part et cela suffit. Surtout, n’agissez pas comme le titan Atlas qui seul porte le monde.

« Quels sont les secteurs dans lesquels les ingénieurs peuvent avoir un impact ? », demande un étudiant. La réponse est assez simple : dans tous les secteurs, de la fabrication de shampoings au cinéma, il n’y a pas de secteur interdit. « Le monde est façonné par l’abondance énergétique. Les dommages environnementaux sont partout. L’ingénieur peut agir mais il ne fera pas tout le travail seul. Nous devons changer les règles de la société dans son ensemble. C’est difficile parce que ceux qui profitent des règles en place ne veulent pas changer. »

L’ingénieur peut agir mais il ne fera pas tout le travail seul

Interrogé sur l’urgence et la nécessité d’innover, Jean-Marc Jancovici rappelle le travail de son association « The Shift Project » en vue de la sortie des énergies fossiles. « Le niveau de la ville, du département, de la région ont chacun leur part dans cette sortie. Par exemple, ici au Pays Basque, le tourisme est actuellement une grande Source de revenus. Si l’énergie pétrolière diminue, les gens voyageront moins et le tourisme en souffrira. Cela peut également concerner le transport de marchandises dans les territoires. Que ferons-nous si le transport n’est plus possible ? Le premier devoir de l’élu est la voyance. »

Quant à l’échelle citoyenne, l’ingénieur prône également des comportements individuels de sobriété énergétique : rouler dans la voiture électrique la plus petite possible, le plus rarement possible, voyager en train et ne pas imaginer que le télétravail permet d’économiser de l’énergie. voyage. « Des études montrent que nous quittons la maison trois fois par jour pour effectuer d’autres activités. »

Les changements de comportement à long terme pour réduire notre consommation énergétique seront difficiles à mettre en œuvre, prévient Jean-Marc Jancovici : « Tout changement est accepté et mis en œuvre s’il a un intérêt à court terme. Sans cet avantage, nous ne pouvons pas démarrer. Sauf lorsqu’une pandémie mondiale survient : « pour espérer sauver la planète, il faudrait un Covid par an ! « .

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Ce que signifie l’ordre de silence de Trump dans son affaire d’argent secret
NEXT ce que l’on sait de ce nouveau « drame de la sauvagerie »