Même quand le bateau tangue, ils sont là. En 2023, les Français sont restés généreux, comme le montrent les résultats du Baromètre Solidaire des Apprentis d’Auteuil* publiés ce jeudi. Alors qu’on aurait pu s’attendre à ce qu’une inflation record les pousse à restreindre leurs dépenses, notamment en faveur des associations et des fondations, cela n’a pas été le cas. En effet, si la quasi-totalité des Français estiment que leur pouvoir d’achat a diminué ces deux dernières années (96%), la majorité d’entre eux ont fait au moins un don en 2023 (+3 points en 3 ans). Ils ont été encore plus généreux qu’en 2022, car ils ont donné en moyenne 371 euros sur l’année (+11 % par rapport à 2022).
« Les Français ont pris conscience que les associations avaient besoin d’elles et que l’État ne pouvait pas tout faire. Ils étaient sensibles à la médiatisation de situations de grande précarité qui s’accentuaient avec l’inflation », explique Stéphane Dauge, directeur des relations bienfaiteurs et ressources chez Apprentis d’Auteuil. Le cri de détresse de certaines associations a aussi eu un fort impact : « Notamment le message d’alarme du président des Restos du cœur à l’automne », poursuit Stéphane Dauge. Et même si on peut avoir l’impression que les vendeurs de rue des associations sont très souvent rejetés lorsqu’ils s’adressent aux passants, leur travail de terrain porte ses fruits. «Ils permettent de recruter de nombreux jeunes donateurs et de développer la notoriété de l’association ou de la fondation», note Stéphane Dauge.
Des jeunes, le cœur sur les manches
Alors qu’ils débutent leur vie professionnelle et ne disposent pas toujours de gros moyens, de nombreux jeunes de moins de 35 ans ont donné (56% contre 42% en 2022). Ce qui confirme la tendance à la hausse pour cette catégorie de donateurs (+33% en 3 ans). « Les jeunes hésitent peut-être à aller aux urnes, mais ils s’impliquent pour tenter de changer la société. Soit par leurs dons, soit par leurs actions de volontariat (44 % en ont réalisé en 2023) », explique Stéphane Dauge.
Autre catégorie de bienfaiteurs qui ont répondu présents en 2023 : les Français fortunés aux revenus très élevés (au moins 120 000 euros net annuels). Huit sur dix ont effectué un chèque ou un virement vers une association. Un bilan qui s’explique non seulement par leur philanthropie, mais aussi par les avantages fiscaux dont ils bénéficient. Le plafond des dons éligibles à la réduction d’impôt de 75 % à 1 000 euros a été reporté à fin 2026 (au-delà de ce plafond, il tombe à 66 %). D’ailleurs, 70 % des personnes aux revenus élevés connaissent le montant de ce plafond.
Soutenez ceux qui sont plus pauvres que vous
Concernant les causes qu’ils ont décidé de soutenir en 2023, il y a quelques changements. Alors que la santé et la recherche médicale étaient en tête du classement en 2022, elles sont tombées en deuxième position et c’est désormais l’aide aux plus démunis qui mobilise le plus les Français. Les droits des animaux ont également le vent en poupe et deviennent la troisième cause pour laquelle les Français donnent le plus. La cause de l’enfance, de la jeunesse et de l’éducation progresse également cette année et se place en quatrième position. L’actualité a sans doute eu une influence, constate Stéphane Dauge : « En 2023, on a beaucoup parlé de harcèlement scolaire, de violences urbaines, de difficultés d’insertion des jeunes, d’inceste… Les Français savent que si l’on veut retrouver des solutions sociales et économiques, la santé dans notre pays, nous devons aider les jeunes. »
*Enquête réalisée en ligne par Ipsos pour les Apprentis d’Auteuil du 19 février au 5 mars 2024, auprès d’un échantillon de 1 000 personnes représentatif de la population française.
