Emplois fictifs : définitivement coupable, François Fillon verra sa peine réexaminée : Actualités

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Sept ans après l’explosion du « Penelopegate », la Cour de cassation a définitivement confirmé mercredi la culpabilité de François Fillon pour les emplois fictifs de son épouse, mais a décidé que les peines prononcées à son encontre ainsi que certains dommages et intérêts devaient être réexaminés.

La Haute Cour s’est prononcée sur les recours déposés par l’ancien Premier ministre, aujourd’hui âgé de 70 ans, par son épouse Penelope Fillon et par son ancien adjoint Marc Joulaud, tous trois condamnés en appel le 9 mai 2022 dans cette affaire hors norme.

François Fillon a été condamné à quatre ans d’emprisonnement dont un an, 375 000 euros d’amende et 10 ans d’inéligibilité, son épouse deux ans de prison avec sursis ainsi qu’à 375 000 euros d’amende et à titre subsidiaire de trois ans de prison avec sursis. , avec inéligibilité respective de deux et cinq ans.

Les trois prévenus ont également été condamnés à verser au total environ 800 000 euros de dommages et intérêts à l’Assemblée nationale.

La Cour de cassation, qui contrôle le respect des règles de droit et non le fond des affaires, a rejeté de nombreux arguments de la défense, confirmant définitivement la culpabilité des trois prévenus et les peines de la franco-galloise de 68 ans et du ancien député de la Sarthe, 56 ans.

Elle a en revanche estimé que la cour d’appel de Paris n’avait pas suffisamment justifié la partie ferme de la peine infligée à François Fillon. “Le juge d’appel n’a pas expliqué en quoi une sanction autre qu’une peine de prison sans sursis aurait été manifestement insuffisante”, selon un communiqué.

Par ailleurs, la Cour a jugé que le montant de 126 167 euros alloué à l’Assemblée nationale à titre de dommages et intérêts au titre du contrat d’assistante parlementaire de Pénélope Fillon avec son mari en 2012-2013 avait été mal évalué, dans la mesure où la cour d’appel a reconnu que Pénélope Fillon avait quand même effectué certaines tâches.

Une nouvelle audience se tiendra donc dans les prochains mois devant la cour d’appel de Paris, composée d’autres magistrats que ceux qui ont déjà statué, pour réexaminer la peine d’emprisonnement, l’amende et l’inéligibilité de François Fillon, ainsi que le montant des dommages.

– “Déception” –

“Notre réaction ne peut être qu’une déception” même si “à la marge le jugement représente encore une victoire”, ont réagi les avocats du conseil, MM. Patrice Spinosi et François-Henri Briard. L’annulation des peines est “la démonstration que leur sévérité et notamment la peine de prison n’a jamais été justifiée”, alors que “le montant des sommes dues a également été jugé excessif”.

“En l’état, François Fillon continuera à se défendre devant ses nouveaux juges”, ont-ils conclu.

Le camp Fillon espérait qu’un nouveau procès soit ordonné concernant l’ensemble du dossier, s’appuyant notamment sur une décision du Conseil constitutionnel du 28 septembre 2023. Un argument rejeté mercredi par la Cour de cassation.

Les appels avaient suspendu les peines mais pas les dommages et intérêts, qui auraient pu être exigés par l’Assemblée.

Cette dernière « n’avait pas demandé le paiement des sommes qui lui étaient dues. Aucune somme ne lui a été versée. Elle a préféré attendre l’épuisement des recours», a réagi Me Yves Claisse, avocat de l’institution. « Il faut maintenant attendre le nouveau procès. Le jugement rendu aujourd’hui confirme le droit à indemnisation », a-t-il ajouté.

L’affaire éclate en janvier 2017 avec les révélations du Canard Enchainé, alors que François Fillon était candidat de la droite et du centre à l’élection présidentielle. Héraut de l’intégrité, il a été mis en examen puis finalement éliminé dès le premier tour.

Au terme d’un premier procès tendu, l’ancien locataire de Matignon a été condamné le 29 juin 2020 à cinq ans de prison, dont deux ans, avec la même amende et inéligibilité.

Il fait toujours l’objet d’une autre enquête du Parquet national financier (PNF) pour des soupçons de détournement de fonds publics liés à l’emploi comme assistant parlementaire de Maël Renouard, écrivain et philosophe, entre 2013 et 2015, pour l’écriture d’un livre.

 
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