Envie de ne rien faire, de ne voir personne, de ne plus parler, manger, danser… Les plaisirs de la vie semblent fades, inutiles, futiles. Cependant, ils procuraient auparavant du plaisir à la personne qui souffre de ce qu’on appelle l’anhédonie. De quoi s’agit-il ?
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Un symptôme à prendre au sérieux
L’anhédonie n’est pas une maladie, mais un symptôme souvent associé à la dépression. Elle peut se caractériser par « une perte de vitalité, d’intérêt et de plaisir », nous expliquait récemment le Dr Lucie Joly. On doit le terme au psychologue français Théodule Ribot en 1896, qui le décrivait dans le dictionnaire de l’Académie de médecine comme un état dans lequel « tout coûte et rien n’est agréable ». Elle est également attribuée à d’autres maladies psychiatriques, comme la bipolarité, la schizophrénie, ou encore le stress post-traumatique, un trouble de l’alimentation ou une addiction. « Je n’aime pas sortir, je ne veux pas me promener ni voir mes amis. Cela me laisse indifférent, alors que ce n’était pas le cas avant. J’ai toujours été une fêtarde et je me suis portée volontaire pour occuper mes journées. Depuis plusieurs mois, je n’ai plus envie de rien et cela ne me procure aucune émotion », raconte Marie, une consommatrice régulière de cannabis qui constate un changement dans ses habitudes.
L’anhédonie “peut être physique (diminution de la capacité à éprouver du plaisir lors des rapports sexuels, de la pratique d’un sport, de l’alimentation) ou sociale (désintérêt pour les interactions)”, peut-on lire sur Doctissimo. Elle se caractérise par un manque de plaisir dans des situations qui nous ravissent habituellement ou qui devraient susciter de l’enthousiasme. La personne ne ressent aucune émotion, ou alors elle est uniquement négative. Cela peut se manifester par un manque d’envie d’obtenir du plaisir, via notre système de récompense, ou par une incapacité à apprécier le moment présent. On parle alors d’anhédonie motivationnelle et de consommation.
Consulter pour trouver l’origine
Face à un proche souffrant d’anhédonie, il faut éviter les reproches et les phrases conventionnelles. Ils pourraient avoir l’effet inverse. Si cette affection dure plus de deux semaines, il est recommandé de consulter un spécialiste en santé mentale pour un diagnostic. Pour sortir de cet état de passivité extrême et retrouver le goût de vivre, il faut s’attaquer aux problèmes sous-jacents qui sont à la Source. L’anhédonie en tant que telle n’est pas une maladie, elle reflète une santé mentale fragile et peut être déclenchée par un élément clé (un traumatisme, une dépression, un accident, etc.).
