Des familles entières contraintes d’évacuer leurs maisons en pleine nuit ont dormi dans les rues de Beyrouth, qui s’est réveillée hébétée ce samedi après une nuit de frappes israéliennes incessantes sur la banlieue sud, fief du Hezbollah. Au petit matin, la capitale libanaise semble inhabituellement calme. Les grèves, qui ont duré toute la nuit, ont cessé au lever du soleil. Plusieurs bâtiments brûlent encore et le ciel se couvre d’épais panaches de fumée, a constaté un photographe de l’AFP.
«Ils nous ont demandé de quitter notre maison la nuit», raconte Rihab Nassif, habitante d’un quartier populaire de la banlieue sud et originaire du sud du Liban, avant de fondre en larmes. “Mon voisin et moi sommes sortis et avons commencé à marcher» vers Beyrouth, a-t-elle ajouté. “Dès notre arrivée près de l’aéroport, les bombardements ont commencé», poursuit-elle.
ANWAR AMRO / AFPANWAR AMRO / AFP
Hawraa el-Husseini, 21 ans, a passé la nuit dans le centre-ville avec son père, son frère et sa sœur. “C’était une nuit très dure, les missiles tombaient au dessus de notre maison, je n’oublierai jamais les cris des enfants», raconte la jeune femme qui a désormais «peur de rentrer à la maison» chez elle. “je ne sais plus quoi faire», soupire-t-elle. A quelques mètres de là, Hala Ezzedine, dont la maison avait déjà été détruite lors de la guerre meurtrière de 2006 entre Israël et le Hezbollah, s’exclame : «Quelle est notre faute ? Qu’avons-nous fait de mal ?»
Le bilan humain et l’ampleur des dégâts causés par ces intenses frappes nocturnes, les plus violentes depuis 2006, ne sont pas encore connus.
