A la frontière mexicaine, Harris attaque Trump sur son territoire – 28/09/2024 à 04:09

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La candidate démocrate Kamala Harris à la frontière américaine avec le Mexique, à Douglas, Arizona, le 27 septembre 2024 (AFP / Rebecca NOBLE)

Kamala Harris a tenté vendredi d’attaquer Donald Trump sur son terrain de prédilection, en se rendant à la frontière mexicaine, où elle a promis de “faire plus” pour renforcer la sécurité et réformer le “système d’immigration brisé” des Etats-Unis. Uni.

Pour ce premier déplacement dans la région depuis trois ans, la vice-présidente américaine a défendu une politique équilibrée, et a dénoncé son adversaire dans la course à la Maison Blanche, accusé de « recourir à la rhétorique plutôt qu’aux résultats ».

“Il a aggravé les difficultés à la frontière et il continue d’attiser les flammes de la peur et de la division”, a-t-elle déclaré à Douglas, une ville frontalière de l’Arizona, un État du sud-ouest qui sera clé pour les élections de novembre.

Le milliardaire de 78 ans avait fait pression auprès des parlementaires républicains pour qu’ils bloquent un projet de loi présenté par le président Joe Biden, qui aurait considérablement durci la politique migratoire américaine.

Si elle est élue, Mme Harris a promis de ressusciter cette loi, qui prévoit notamment de faciliter les procédures d’expulsion et d’embaucher des milliers d’agents frontaliers et de juges supplémentaires.

Le texte était le « compromis le plus fort que nous ayons vu depuis des décennies », a assuré le démocrate.

Elle a également promis de « faire davantage pour sécuriser notre frontière, pour réduire les arrivées illégales » de migrants.

Pour ce faire, cet ancien procureur entend interdire aux immigrants arrivés illégalement aux Etats-Unis de demander l’asile.

Elle souhaite également renforcer les forces de l’ordre et déployer davantage d’équipements pour détecter le fentanyl, un opiacé de synthèse qui tue des dizaines de milliers d’Américains chaque année.

– Trump à l’offensive –

Avec ce déplacement, la candidate démocrate espérait convaincre les indécis, sur un sujet perçu comme l’un de ses points faibles.

Donald Trump, qui promet des expulsions massives, à coup de rhétorique violente, a imposé l’immigration comme son thème de prédilection. Il a récemment diffusé de fausses informations selon lesquelles des migrants haïtiens mangeaient des chiens et des chats dans l’Ohio.

L’ancien président républicain accuse Joe Biden et Kamala Harris d’avoir transformé la frontière en passoire, et dénonce inlassablement « l’incompétence » de Kamala Harris, rappelant que Joe Biden avait chargé le vice-président d’une mission sur les racines de l’immigration.

“Kamala Harris devrait annuler sa conférence de presse”, a raillé M. Trump plus tôt vendredi.

Lors d’un rassemblement dans l’État clé du Michigan, il a déformé les chiffres officiels pour affirmer faussement que « plus de 13 000 condamnés pour meurtre » qui ont traversé la frontière sous l’administration Biden-Harris « ont été libérés de prison et errent dans nos rues.

En fait, ces statistiques gouvernementales récemment publiées montrent que 425 000 immigrants ayant un casier judiciaire vivent aux États-Unis, dont plus de 13 000 ont été reconnus coupables de meurtre.

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Donald Trump lors d’un meeting à Walker, Michigan, le 27 septembre 2024 (AFP / KAMIL KRZACZYNSKI)

Les données ne précisent pas depuis combien de temps ces personnes vivent aux États-Unis, et les experts estiment que beaucoup d’entre elles sont ici depuis avant l’administration Biden, voire depuis des décennies.

“Ce sont des gens qui ont déjà été inculpés et condamnés et qui ont purgé leur peine”, a déclaré à l’AFP Aaron Reichlin-Melnick, du Conseil américain de l’immigration.

Sous la présidence Trump, des centaines de milliers d’immigrés ayant un casier judiciaire étaient déjà présents dans la société américaine, a-t-il rappelé.

“La seule raison pour laquelle ils ne peuvent pas être expulsés est due à des problèmes diplomatiques avec leur pays d’origine et n’a rien à voir avec la politique ou les pratiques du gouvernement américain”, a-t-il ajouté.

– “Faux choix” –

En Arizona, Kamala Harris a également refusé le « choix fallacieux entre sécuriser nos frontières et créer un système d’immigration sûr et humain ».

« Nous pouvons et devons faire les deux », a-t-elle insisté, promettant de travailler avec le Congrès pour « réparer notre système d’immigration défaillant ».

Actuellement, « il faut parfois des années pour qu’une demande d’asile soit tranchée », rappelle-t-elle.

Pour changer cela, elle souhaite embaucher davantage de personnel et développer le traitement des demandes directement dans les pays d’origine.

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Un migrant est arrêté en Arizona après avoir franchi la frontière entre le Mexique et les États-Unis, le 4 novembre 2022 (GETTY IMAGES NORTH AMERICA / JOHN MOORE)

Elle a également évoqué un vieux serpent de mer de la politique américaine, promettant « un chemin vers la citoyenneté pour les immigrants qui travaillent dur et qui sont ici depuis des années ».

Un message pour les nombreux immigrés du secteur agricole et les « Dreamers », ces immigrés arrivés aux États-Unis étant enfants et qui vivent depuis des années dans le pays sans nationalité américaine.

Souvent latino-américains, ils appartiennent à un électorat qui pèsera lourd en novembre.

 
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