Face aux violences sexuelles, le pape réaffirme que l’Église doit « demander pardon »

Face aux violences sexuelles, le pape réaffirme que l’Église doit « demander pardon »
Face aux violences sexuelles, le pape réaffirme que l’Église doit « demander pardon »

Le pape François à Louvain le 27 septembre 2024.

AFP

Le pape François, en visite en Belgique, a assuré vendredi que l’Église devait “avoir honte” et “demander pardon” pour les violences sexuelles sur mineurs commises par des membres du clergé, alors que les attentes des victimes sont grandes dans ce pays marqué par des scandales.

« L’Église doit avoir honte et demander pardon, chercher à résoudre cette situation avec humilité chrétienne et faire tout son possible pour que cela ne se reproduise plus », a déclaré le jésuite argentin de 87 ans devant les autorités belges réunies. au Château de Laeken, résidence du couple royal à Bruxelles.

François, qui avait déjà promis « tolérance zéro » à ce sujet, a reçu en fin de journée à la nonciature à Bruxelles (l’ambassade du Saint-Siège) 17 victimes de viols ou d’agressions sexuelles par des membres du clergé en Belgique.

Scandale des « adoptions forcées »

Au cours de cette rencontre de deux heures, “les participants ont pu raconter leur histoire et leur douleur et exprimer leurs attentes” au pape, qui “a pris note des demandes qui lui ont été adressées afin de les étudier”, a indiqué le Vatican dans un communiqué. communiqué de presse.

Vendredi matin, François s’est également dit “attristé” par le scandale dit des “adoptions forcées” avec la complicité des ordres religieux, une tragédie qui a touché des milliers de Belges entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et les années 1980. .

La pratique concernait principalement des jeunes femmes célibataires, parfois victimes de viol ou d’inceste, dont les parents voulaient cacher la grossesse. Ces derniers se mettent en contact avec des ordres religieux, eux-mêmes en contact avec des familles en attente d’adoption. De nombreuses victimes tentent encore, des décennies plus tard, d’éclaircir les circonstances de ces séparations forcées.

Tant les violences sexuelles sur mineurs que les adoptions forcées ont « gravement porté atteinte » à la confiance des Belges dans l’Église, a assuré le Premier ministre Alexander De Croo. “Les mots ne suffisent pas aujourd’hui, des mesures concrètes doivent être prises”, a lancé le leader libéral flamand sur un ton rarement vu lors des visites papales officielles.

« Réflexion de fond »

La question de la pédocriminalité dans l’Église belge a refait surface à l’automne 2023 avec la diffusion d’un documentaire choc dans lequel des victimes révélaient un secret parfois enfoui depuis des décennies, beaucoup déplorant une omerta dans l’Église pour protéger les agresseurs et le fait de ne jamais avoir pu obtenir justice.

Dans une lettre ouverte publiée début septembre par le quotidien Le Soir, les victimes ont réclamé une parole forte de François, lui demandant d’établir un processus de réparation financière, d’organiser une « réflexion fondamentale » sur le célibat des prêtres et de « renforcer l’œuvre de libération de la parole, qui n’en est en réalité qu’à ses balbutiements ».

De l’Irlande à l’Allemagne en passant par les États-Unis, la multiplication des scandales sexuels dans l’Église a constitué l’un des défis les plus douloureux pour le pape François.

Parmi les mesures prises depuis 2019 figurent la levée du secret pontifical sur les violences sexuelles commises par le clergé, l’obligation pour les religieux et les laïcs de signaler tout cas à leur hiérarchie, ou encore la mise en place de plateformes d’écoute dans les diocèses du monde. entier.

“Irréparable”

Devant le pape, le roi Philippe des Belgique a parlé de toutes les victimes de « l’irréparable », « marquées à vie » par les crimes des ecclésiastiques. « Il a fallu tellement de temps pour que leurs cris soient entendus et reconnus », a argumenté le souverain.

Arrivé jeudi à Bruxelles après une escale de huit heures au Luxembourg, le pape François doit passer trois jours en Belgique, culminant avec une messe dimanche au stade Roi Baudouin où sont attendus plus de 35.000 fidèles.

Vendredi après-midi, devant des professeurs et chercheurs de l’Université catholique de Louvain en Flandre (la réputée KU Leuven), il a appelé à « élargir les frontières » notamment en développant l’attention aux réfugiés et aux plus faibles.

La KU Leuven, fondée en 1425, fête son 600e anniversaire au cours de l’année universitaire 2024-2025. Son homologue francophone, l’UC Louvain, créée en Belgique francophone à la suite des vives disputes linguistiques des années 1960 et où le pape est attendu samedi, sera associée à ces célébrations.

La dernière visite papale dans le pays remonte à 1995, lorsque Jean-Paul II s’est rendu à Bruxelles pour la béatification du père Damien, missionnaire du XIXe siècle, canonisé depuis.

(AFP)

 
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