76% des 18-24 ans n’ont pas l’intention de voter aux élections européennes

76% des 18-24 ans n’ont pas l’intention de voter aux élections européennes
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Les Français pourraient bouder les prochaines élections européennes : les sondages prévoient une abstention dépassant les 50 %, et une démobilisation record des jeunes.

Que se passe-t-il le 9 juin 2024 ? La date d’un jour férié ? Le début des vacances ? D’un pont ? L’euro de foot ? Manqué. C’est la date des élections européennes. Et 92 % des Français, tous âges confondus, ne le savent pas encore, selon l’Eurobaromètre du Parlement européen. La France peut se consoler avec le chiffre de 29% de sondés qui savent au moins qu’elle a lieu en juin 2024, ce qui nous place dans la moyenne européenne…

Ainsi, une fois de plus, l’abstention pourrait être la grande gagnante du rendez-vous démocratique continental. Selon une enquête Ifop-Fiducial publiée par Le Figaro, seuls 45 % des électeurs envisagent de se déplacer le 9 juin. Pire encore, le taux d’abstention des 18-24 ans est estimé à 76 %.

Et parmi l’ensemble des électeurs européens, les Français sont donc parmi les moins motivés. Un désintérêt pour les élections européennes qui n’est pas nouveau pour notre pays. Lors des dernières élections européennes, en 2019, avec 50,5 % de participation, les électeurs français étaient déjà en dessous de la moyenne européenne qui atteignait 51 %. Cette année-là, 73 % des Maltais sont allés voter en 2019, 64 % des Espagnols et 61 % des Allemands.

«C’est un énorme problème», admet Estelle Midi Lumir Lapray, militant écologiste et ancien candidat du Nupes aux dernières législatives dans l’Ain (battu au deuxième tour).

« Le problème aujourd’hui, c’est que le vote n’est plus considéré par les jeunes comme quelque chose qui a un impact », regrette-t-elle.

La faute aux médias ?

Alors comment intéresser les jeunes et les Français en général à cette élection ? « Les médias ne jouent pas assez le jeu », selon Lumir Lapray. «On ne s’intéresse toujours qu’à la forme et non au fond», affirme Pierre, auditeur de RMC, qui peine même à convaincre sa femme de voter par procuration pour lui.

« Comment dire aux gens d’aller voter pour les parlementaires européens, alors qu’on débat du nombre d’amendements déposés par Aubry (LFI) et Bardella (RN)… On s’en fiche ! “Est-ce que cela change dans ma vie quotidienne ?”, demande-t-il.

“L’Europe a un poids monstrueux (dans les affaires quotidiennes) mais on ne le sait pas, ils ne nous en parlent pas ! », confirme Lumir Lapray.

Le politologue Christophe Boutin, auteur de l’ouvrage Abstention électorale : apaisement ou épuisement ?estime pour sa part qu’il existe un problème plus général concernant l’abstention, notant que ces prévisions restent similaires aux sondages du premier tour des élections législatives de 2022. D’autant que le mode de vote devrait privilégier la participation avec une proportionnelle à un tour comportant un grand nombre de listes politiquement variées.

« On peut blâmer (aux médias) ici et là des explications un peu vagues sur l’Europe, mais nous ne pouvons pas entrer dans les détails techniques du fonctionnement de l’UE dans chaque rapport», note-t-il.

En attendant, en intentions de vote, le Rassemblement national, porté par la liste de Jordan Bardella, est en tête avec 32%, loin devant la liste macroniste de Valérie Hayer (17,5%) et le PS de Raphaël Glucksmann (11,5%). LR, écologistes et LFI stagnent autour de 8%.

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