Si les Nations n’avaient pas été vidées de leurs occupants pour une réhabilitation bénéfique, ce projet ambitieux n’aurait peut-être pas vu le jour. Et encore. Le futur centre de santé urbain, tel qu’envisagé pour 2026, saura répondre aux défis des médecins de demain. « La ville de Vandœuvre accueille actuellement une cinquantaine de médecins généralistes, dont la moitié dépendent des médecins SOS », explique Philippe Atain-Kouadio, adjoint chargé de l’accès aux soins. « Nous savons aussi que dans un avenir proche, il faudra 1,8 professionnel pour remplacer un seul médecin exerçant aujourd’hui. »
Parce que les temps changent, et que de nouvelles pratiques émergent. « Les jeunes médecins aspirent à modifier leurs horaires de travail et réclament à juste titre du temps libre. Il faut aussi compter sur la féminisation de la profession avec des besoins spécifiques, sans compter le vieillissement de la population, qui se traduira inévitablement par une demande accrue de soins. »
Continuité des soins entre 8h et 20h
À la menace de désertification médicale s’ajoutent des exigences structurelles déjà clairement visibles sur le territoire. “La nécessité de fluidifier les itinéraires nécessite un exercice de plus en plus coordonné.”
Bref, la création d’un pôle de santé pluriprofessionnel s’imposait, d’autant plus clairement qu’elle répond en tous points aux ambitions du conseil national de reconstruction sanitaire, lancé en octobre 2022 par François Braun.
En novembre dernier, une association regroupant des professionnels du Tour des Nations (à laquelle ont adhéré d’autres médecins), s’est constituée avec l’ambition de devenir l’interlocuteur des pouvoirs publics (Ville, Métropole, etc.), mais aussi d’un opérateur privé, probablement pour réaliser le projet.
Les pratiques du futur
Tout n’est pas encore en place, mais les contours de ce futur « centre de santé urbain » (c’est son nom) se dessinent déjà. Un nouvel ouvrage de 4 000 m2 , et plusieurs étages, devraient être construits entre la Tour des Nations et la médiathèque. Une cinquantaine de médecins (généralistes et spécialistes) devraient y élire domicile, et assurer la continuité des soins entre 8 heures et 20 heures. « Ce centre entend aussi se projeter dans les pratiques du futur », ajoute Philippe Atain-Kouadio, en utilisant assistants médicaux et infirmiers en pratique avancée notamment. »
Outre la mise en place d’une première strate, dite de premier recours (pharmacien, médecins généralistes, kinés, infirmiers), une deuxième strate de « second recours », spécialistes en l’occurrence, est envisagée.
La Ville compte s’y installer également, dans un espace de 200 m2 dédié à la prévention, à la promotion et à l’accès aux droits, grâce notamment à la présence du CCAS. Enfin, une troisième couche aura pour mission de constituer une interface fonctionnelle avec le CHRU autour de différentes thématiques.
Car une fois solidaires, chacun est censé prendre part à un projet de santé, et travailler ensemble autour de domaines transversaux comme le diabète, la santé des enfants et des adolescents, celle des seniors, etc.
