Arrestation d’un suspect de meurtre à Cornavin

Arrestation d’un suspect de meurtre à Cornavin
Arrestation d’un suspect de meurtre à Cornavin

Un jeune Marocain a été arrêté mardi à Genève. Il est soupçonné d’avoir tué une étudiante à Paris et est détenu en vue d’une extradition. La a désormais 18 jours pour déposer une demande formelle, a indiqué l’Office fédéral de la justice (OFJ).

Le ressortissant marocain a été interpellé mardi dans le canton de Genève, « en vertu d’une mesure relative au droit des étrangers et a été ultérieurement identifié comme suspect dans un meurtre commis à Paris », a indiqué à l’AFP le porte-parole du ministère suisse de la Justice.

« L’Office fédéral de la justice (OFJ) a alors ordonné une détention aux fins d’extradition sur la base d’une demande d’arrestation de la France », qui dispose désormais de 18 jours pour déposer une demande formelle, a-t-elle ajouté.

Réactions politiques en France

En France, Bruno Retailleau a promis mercredi une évolution de « l’arsenal judiciaire ». Le jeune Marocain avait l’obligation de quitter le territoire. Ce « crime est abominable », a écrit le nouveau ministre de l’Intérieur dans un communiqué. Plusieurs responsables politiques, de droite comme de gauche, ont mis en cause mardi « la chaîne pénale et administrative ».

“C’est à nous, responsables publics, de refuser d’accepter cette fatalité et de développer notre arsenal juridique pour protéger les Français”, a-t-il ajouté, après l’arrestation d’un Marocain précédemment condamné pour viol et soumis à une obligation de quitter le territoire (OQTF).

« S’il faut changer les règles, changeons-les », a poursuivi M. Retailleau, qui a appelé à « travailler » « ensemble, avec le ministre de la Justice, dans le cadre de nos responsabilités respectives, et sous l’autorité du premier ministre (…) pour assurer la sécurité de nos compatriotes ».

Partisan de la droite dure, soucieux de « rétablir l’ordre », l’élu vendéen a aussitôt entamé un bras de fer avec le ministre de la Justice, Didier Migaud, ancienne figure du PS, au sujet du laxisme supposé de la justice.

Inscrit au fichier des personnes recherchées

Agé de 22 ans et en situation irrégulière, le suspect a été condamné en 2021 pour un viol commis en 2019 et a été « libéré, à l’issue de sa peine, en juin 2024 », selon le parquet de Paris.

Il n’a pas bénéficié d’une libération conditionnelle, selon une Source judiciaire française, il a été libéré à l’issue de sa peine, bénéficiant des réductions automatiques que la loi autorisait encore au moment de sa condamnation. Il a été libéré de détention le 20 juin et a été placé dans un centre de rétention administrative (CRA) à Metz, selon une Source proche du dossier.

Le 3 septembre, un juge des libertés et de la détention avait validé sa sortie du centre de rétention. Une mesure assortie d’une obligation de contrôle. Le 4 septembre, le Maroc avait « transmis l’autorisation d’expulsion » aux autorités françaises, selon la même Source. Mais le suspect se trouvait déjà à l’extérieur.

Personne recherchée

La veille du meurtre, le 19 septembre, il avait été placé sur le fichier des personnes recherchées car il n’avait pas respecté son obligation de dénonciation, selon la même Source. L’extrême droite avait immédiatement relevé le défi, tout comme des personnalités de gauche.

« La vie de Philippine lui a été volée par un migrant marocain dans le cadre d’une OQTF », a réagi le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, sur X. « Il est temps que ce gouvernement agisse : nos compatriotes sont en colère et ne se contenteront pas de paroles en l’air. »

“C’est le problème des OQTF (mesures d’éloignement du territoire, NDLR), il faut que cela se fasse vite”, a souligné François Hollande, qui a pointé du doigt sur franceinfo la “voie pénale et administrative”.

La députée écologiste Sandrine Rousseau a estimé que ce « féminicide » méritait « d’être jugé et puni sévèrement », tout en ajoutant que l’extrême droite « tenterait d’en profiter pour propager sa haine raciste et xénophobe ». Le taux d’exécution des mesures d’éloignement (OQTF) en France est le plus faible de l’Union européenne : environ 7% contre près de 30% au niveau de l’UE.

« Trop d’OQTF sont délivrées par les autorités : on assiste à une multiplication des mesures d’éloignement contre des personnes dont on sait d’emblée qu’elles ne peuvent être reconduites dans un pays d’origine ou de transit », selon Marie-Laure Basilien-Gainche, professeure de droit public à l’université Lyon III.

Bois de Boulogne

Le corps de Philippine, étudiante de 19 ans à l’université Paris-Dauphine, a été retrouvé enterré dans le bois de Boulogne, dans l’ouest de Paris, lors d’une perquisition samedi après-midi.

C’est sa famille qui a signalé sa disparition. L’étudiante a été vue pour la dernière fois vendredi à l’heure du déjeuner à l’université située près du bois.

 
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