ENTRETIEN. «Je suis tombé dans le chemsex quand mon partenaire est mort»

ENTRETIEN. «Je suis tombé dans le chemsex quand mon partenaire est mort»
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l’essentiel
Originaire du Sud-Ouest, Yann B., ancien toxicomane et sexologue sous psychotropes, est l’auteur du livre « Ma vie en poudre » (Ed. Les Impliqués).

Originaire du Sud-Ouest, vous témoignez dans un livre de votre addiction aux drogues de synthèse. Cette toxicomanie était-elle très liée à la sexualité ?

Oui je suis tombée dans le chemsex à la mort de mon partenaire, il y avait un défaut. On m’a proposé des poppers, du GHB lors de soirées entre hommes, avec plusieurs partenaires. C’est devenu une spirale. Cela peut être tous les jours, parfois 48 heures non-stop. Je pouvais recharger les produits toutes les 30 à 40 minutes. Ces poudres sont conçues pour créer une dépendance, au point de devenir mortelles. Une substance pour bien performer, une autre pour s’endormir, c’était au menu. Nous savons exactement quel effet cela produira.

Comment avez-vous obtenu ces produits, quel était le profil des autres consommateurs ?

Sociologie, pas de règles : tous âges. Mais à l’époque cela ne concernait que des hommes aux pratiques un peu dures, cela ne s’est pas démocratisé comme aujourd’hui. Nous nous sommes connectés à des sites Web. Les produits étaient bon marché, bien moins que la cocaïne ou la MDMA. Nous nous sommes donnés les bonnes adresses d’utilisateur à utilisateur et nous les avons reçues par courrier. Aujourd’hui c’est malheureusement encore plus simple avec les sites spécialisés, le développement des messageries cryptées et les réseaux sociaux.

Petit à petit, vous comprenez que vous êtes devenu toxicomane, comment en êtes-vous sorti ?

Il y a eu des « descentes » qui ont été terribles. Le lendemain des rechutes, je me suis dit que ce n’était pas possible. Surtout, j’ai commencé à avoir peur parce que je prenais des risques ; Je ne me suis jamais protégé pendant les rapports sexuels. Heureusement, je n’ai pas attrapé de MST. J’ai trouvé des clés pour m’en sortir : notamment aider les autres à travers ce livre. J’ai mis en place plusieurs routines : faire une cagnotte avec l’argent qui ne rentrait plus dans les produits, j’y mettais l’argent pour partir en voyage ; J’ai fait le tri parmi mes amis, évitant ceux dont je savais qu’ils me ramèneraient vers le bas ; partir en famille avec qui j’ai su rester sobre. J’ai aussi réappris à freiner ma sexualité. Me frustrer de retrouver du désir et de ne plus avoir besoin des poudres. Pour s’en sortir, il faut en parler et s’entourer.

 
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