L’avenir de l’Esat (service d’aide à l’établissement et au travail) des Genêts d’Or à Châteaulin a occupé les discussions de l’assemblée générale de l’Association des parents et amis de personnes handicapées mentales (Apei), ce samedi 20 avril 2024. « L’Esat connaît des difficultés économiques », ne cache pas Jacques Ohrel, vice-président des Genêts d’Or, responsable des sites de Châteaulin et Quimper.
Fermeture « brutale » du centre équestre
Cette situation a contraint la structure à fermer deux de ses activités à Châteaulin. Le centre équestre est la première victime. Longtemps déficitaire, sa fermeture « brutale » a été accélérée par la tempête Ciaran, dans la nuit du 1er au 2 novembre 2023. L’activité aurait dû se poursuivre jusqu’en juin 2024. Mais « une partie des locaux a été démolie », explique le vice-président. Des travaux de sécurisation, qui coûteront pas moins de 500 000 €, devront être réalisés dans toute la Vieille Ville, où se situe le centre équestre. L’ensemble de ce domaine de onze hectares est en vente, pour un million d’euros, depuis l’été 2023 et attend toujours un acheteur.
Une microbrasserie dans une zone d’activités
Ces derniers mois, l’urgence pour les parents des Genêts d’Or a été de réembaucher les huit palefreniers du centre équestre. « Tous les travailleurs du centre ont trouvé de nouvelles activités. Certains dans d’autres communes, comme Coray ou Concarneau. D’autres ont exprimé le souhait de rester à Châteaulin. Pour ces derniers, des projets sont à l’étude. «Nous avons l’ambition d’ouvrir une microbrasserie à Châteaulin, comme c’est le cas à Plabennec», précise Jacques Ohrel. Ceci est actuellement à l’étude dans deux zones d’activités de la commune. » Les salariés seraient autonomes dans la production de bière. « Il faudra ensuite construire un réseau commercial. »
Une période d’évolution pour le centre touristique
Le deuxième pôle qui subit les conséquences de ces difficultés économiques est le pôle touristique. Un hébergement, ainsi qu’une restauration à la journée, sont proposés aux entreprises qui louent des salles à l’Esat, dans le Vieux Bourg. « Pour le moment, l’activité est maintenue », poursuit le patron de l’Esat de Châteaulin. « Nous nous donnons un délai de deux ans pour réfléchir à un recentrage des activités sur la seule restauration. » Parmi les options envisagées, celle de mettre les travailleurs au service d’une éventuelle restauration d’entreprise dans les zones d’activités en périphérie de la ville. « Rien de concret à ce niveau », précise Jacques Ohrel.
« L’Esat de Châteaulin, malgré des choix difficiles à faire, s’adapte résolument à cette nouvelle conjoncture économique », conclut Jacques Ohrel. Il tempère cela en rappelant que « sur 50 personnes accueillies à l’Esat, seules huit ont été concernées par un réemploi ». Cependant, Esat a été confrontée à de multiples défis ces dernières années. La difficulté de recrutement, ainsi qu’une récente réorganisation du modèle d’intégration des travailleurs handicapés dans le monde du travail, inquiètent les parents.
