« Notre mère répondait toujours que ce n’était pas grave, qu’aucun homme n’était mort »

« Notre mère répondait toujours que ce n’était pas grave, qu’aucun homme n’était mort »
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Joseph S. est jugé devant la cour d’assises des Pyrénées-Orientales pour avoir tué sa compagne en incendiant leur appartement du quartier du Moulin-à-Vent à Perpignan dans la nuit du 20 au 21 mars 2021. Au procès, ce mardi 23 avril 2024, les proches de la victime ont témoigné à la barre de leur tristesse mêlée de colère. Et ont raconté leur incapacité à le sortir de cette relation toxique avant que le pire n’arrive.

Pascale adorait lire. « Surtout les romances » et « les histoires de fleurs bleues ». Cela s’est terminé par une tragédie. Asphyxiée lors de l’incendie de son appartement déclenché par son compagnon une nuit de mars 2021. Bien sûr, tout son entourage avait ressenti cela “quelque chose n’allait pas.” « Gentil, avec un cœur sur la manche, souriant et même optimiste », depuis qu’elle a rencontré Joseph S. en 2012, à l’aube de ses 50 ans, la maman a changé. « Elle avait une formation de secrétariat, elle faisait des stages et cherchait du travail. Après lui, elle n’avait plus de projets”dit sa fille aînée, en larmes ce mardi devant le tribunal correctionnel des Pyrénées-Orientales. « Lorsqu’elle m’a présenté Joseph, j’ai immédiatement dit à ma mère que les choses n’allaient pas bien. Plus tard, elle m’a appelé et m’a dit qu’elle était retenue captive. J’ai contacté la police ».

Tout le monde, un jour ou l’autre, avait été témoin de ces incidents qui ponctuaient la vie conjugale. « Ils étaient tout le temps confus. Un mauvais mot et c’était parti. témoigne une de ses meilleures amies«C’était un couple comme ça. Il est parti, il est revenu et à chaque fois, elle l’a repris”. Pour un mariage, Pascale est même arrivée avec deux coquins. “Nous avons dû la maquiller parce que c’est tout ce que nous pouvions voir.. Mais la vie a continué. Avec les appels de Pascale en pleine nuit. Ils entendaient toujours les cris au téléphone, essayaient de calmer le jeu, puis elle raccrochait.

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Certains l’avaient bien vu. Quand Joseph mélangeait l’alcool et la drogue, “C’était fou.” « Il a dit : ‘Je vais la tuer.’ De toute façon, il voulait tuer tout le monde. Mais « Quand nous lui parlions, il descendit d’un étage et devint un agneau ». D’autant plus que Pascale était “une grande gueule oui, un caractère bien trempé, elle ne se laissait pas bousculer, qu’elle le veuille ou non.” Et puis elle répétait toujours “ça va aller, ça va aller…

“Si elle m’avait dit qu’elle avait un problème, on aurait pu réagir différemment”

Alors, au fil des années, les trois enfants de Pascale avaient pris leurs distances. Un mal nécessaire. “Nous essayions de nous protéger. confie ses deux fils. Quand l’aîné pleure : « La dernière fois que je lui ai parlé au téléphone, c’était en 2015. Elle n’allait pas bien. Je ne connaissais pas la gravité de la situation. J’étais enceinte. Avec ma petite fille qu’elle n’a jamais eue. Il y avait cette distance. Je l’ai fait pour ma fille pour qu’elle ne voie pas ce que j’ai vu.

Parce que tout le monde avait essayé. “Je n’ai jamais pu rien faire parce que ma mère me répondait toujours que ce n’était pas grave, que personne n’était mort», confie l’un des fils à voix basse. « Joseph m’a dit : ‘Un jour je tuerai ta mère, tu ne la reverras plus jamais’. Malheureusement, il a réussi. “Nous n’aurions pas dû prendre ses menaces à la légère” ajouta le plus jeune. « J’ai dit à ma mère : ‘quoi qu’il se passe, appelle.’ Nous ferons quelque chose. J’ai l’impression que quelque chose ne va pas. Dites-moi’. Je voulais voir mais elle ne m’a jamais appelé. Si elle m’avait dit qu’elle avait un problème, nous aurions pu réagir différemment.

«Je l’avais prévenue à plusieurs reprises qu’il était un homme dangereux et problématique. Que maintenant elle devait le quitter. Mais je ne sais pas, elle est restée. Elle était peut-être naïve. Et elle ne savait pas vivre seule », La fille de Pascale termine. « Personne ne comprend pourquoi elle était avec lui. Quelle est la clé quand on est au fond du trou, physiquement et psychologiquement, pour s’en sortir ? Ce n’est pas vrai, personne ne veut de cette vie. Je ne veux pas qu’elle meure. «Je ne l’accepte pas et je ne l’accepterai jamais. Entendre que c’est de sa faute, non. Elle se trouvait simplement au mauvais endroit, au mauvais moment, lorsqu’elle a rencontré Joseph. »

Plaidoiries, réquisitions et verdict ce mercredi 24 avril 2024.
 
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