qui a mis le feu à la boîte de nuit ?

Par

Julien Berrier

Publié le

25 septembre 2024 à 17h00

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Dans la nuit de Du lundi 9 au mardi 10 septembreun incendie s’est déclaré peu après minuit dans le hall de la discothèque Bellagiositué dans le quartier des Epenottes à Dole.

D’abord considérée comme accidentelle, la cause de l’incendie s’est finalement avérée criminelle après examen des images de vidéosurveillance.

« Comment est-ce possible ? »

« Mon alarme anti-cambriolage s’est déclenchée vers 00h30 « J’y suis allé tout de suite. J’étais le premier sur place mais les pompiers avaient été alertés par des clients de l’hôtel d’en face. J’avais un extincteur, j’ai voulu entrer mais ils m’ont retenu. On voyait des flammes sortir du toit, c’était impressionnant », raconte David Lambert, manager du Bellagio.

L’opération s’est terminée vers 4 heures du matin le 10 octobre. ©David Lambert

L’intervention se termine vers 4h du matin laissant une partie entière du bâtiment ravagée. Mais à l’époque, David Lambert et les secours s’accordaient sur le fait que le départ de feu était probablement accidentel.

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Comme le feu a démarré à un endroit où il y a des branchements, on a d’abord pensé à un défaut électrique. Mais je me suis dit : « Comment est-ce possible ? » On avait fait quelques vérifications peu avant. Je me suis senti mal parce que, voyez-vous, s’il y a un défaut électrique, c’est moi qui suis responsable. C’est de ma faute. Et ça donne une mauvaise image, pas grave. Mettez-vous à la place des clients : iriez-vous dans une entreprise où le réseau électrique est réputé mal entretenu ?

David Lambert, directeur du Bellagio

Deux éclairs et des flammes

Mardi 10 septembreAprès une mauvaise nuit, David Lambert trouve le temps d’examiner les images des caméras de vidéosurveillance laissées intactes par les flammes. « Et là, surprise ! Changement complet de situation. »

Dans les images de la caméra qui regarde dans le hall, on voit un liquide couler du toit suivi deun grand éclair de lumière qui s’estompe pour laisser apparaître des flammes. Quelques secondes, puis un deuxième éclair, comme une explosion. « Comme si on avait ajouté de l’huile », argumente David, qui sait que l’hypothèse est confirmée par les premiers retours des experts. « L’expert n’a pas eu besoin d’une longue analyse pour me dire qu’il y avait White spirit ou alcool méthylique. »

Un liquide inflammable s’est déversé par une fenêtre de toit. ©David Lambert

Pour l’instant, une enquête est en cours pour déterminer le ou les auteurs, mais David a eu une petite idée de la méthode.

J’étais dans le club jusqu’à minuit. Je pense qu’ils sont venus en voiture, peut-être qu’ils ont attendu que je parte, puis ils ont dû grimper sur les avant-toits avec une échelle. Ensuite, ils ont forcé la ventilation du toit et ont versé le liquide à travers avant d’y mettre le feu.

David Lambert, directeur du Bellagio

Quant à émettre une hypothèse sur les auteurs potentiels, c’est une autre histoire. « Je suis quand même soulagé que ce ne soit pas électrique », confie David.

Un client mécontent ? Un concurrent ?…

Pendant ce temps, dans les rues de Dole, la rumeur grandit : « Encore une histoire d’assurance ! »

On revenait de vacances… Avec l’équipe, on avait plein de projets, on voulait faire des soirées étudiantes… A quoi bon fermer mon entreprise pendant des semaines ? D’autant que je précise que mon assurance ne couvre pas les pertes d’exploitation. Je dois vivre de ma trésorerie jusqu’à la réouverture

David Lambert, directeur du Bellagio

Plus probablement, l’hypothèse du client insatisfait :

Nous accueillons environ 600 personnes chaque week-end et nous refusons l’entrée à 30 à 50 clients. En général, ça se passe bien ; parfois, ça se passe mal et plus rarement, ça se passe très mal. J’entends par là des violences, des menaces… J’ai moi-même été menacé de mort à plusieurs reprises ; nous avons eu une sortie de secours détruite par une voiture bélier, par exemple. Je porte rarement plainte car cela fait partie du métier, disons

David Lambert, directeur du Bellagio

David Lambert et son équipe ont eu récemment des clients compliqués, mais le directeur n’en tire aucune conclusion. « Il pourrait s’agir d’une histoire qui remonte à un an… Comment le savez-vous ? »

Enfin, il y a le concurrent sans scrupules. Mais là, les candidats ne se bousculent pas. « Franchement, je ne vois pas qui aurait pu faire ça. »

Deux mois de travail

Il n’en demeure pas moins que le Bellagio ne devrait pas rouvrir avant deux mois, compte tenu de l’ampleur des dégâts. Non seulement il est l’une des deux seules discothèques de Dole à fermer temporairement ses portes, mais c’est aussi la fin temporaire des très populaires thés dansants du lundi.

L’entrée de la boîte est ravagée. ©David Lambert

Cet incendie a également mis au chômage les dix employés de l’entreprise et les dix extras que l’établissement employait.

La période de fermeture sera plus longue que ce que je pensais initialement. J’espère que sur le plan administratif mon dossier avance bien, qu’on pourra faire rapidement les travaux mais ça va prendre un peu de temps. Ensuite, il faudra croiser les doigts pour réunir rapidement le comité de sécurité et rouvrir peut-être avant janvier.

David Lambert, directeur du Bellagio

Le gérant compte également sur la bonne volonté de ses partenaires et fournisseurs pour traverser une nouvelle période difficile deux ans après la crise sanitaire qui a ravagé le secteur nocturne.

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