L’ADISQ et les rêves réalisés du rappeur Souldia

L’ADISQ et les rêves réalisés du rappeur Souldia
L’ADISQ et les rêves réalisés du rappeur Souldia

La première a été faite par téléphone alors que Souldia purgeait une peine de 36 mois de prison pour possession d’arme à feu chargée. Kevin Saint-Laurent (c’est son vrai nom) venait de sortir son premier album solo intitulé Contrôle des espèces et déploré que des membres de la communauté hip-hop aient été ciblés par la police québécoise tout en admettant qu’il n’avait pas toujours été un enfant de chœur.

La dernière entrevue a été réalisée au salon de coiffure L’Atelier de Limoilou, où le rappeur qui a remporté le Félix de l’album rap de l’année pour Tenque d’art en 2022 continue de se faire tailler la barbe même s’il habite maintenant en banlieue de Québec. C’est un Souldia souriant, toujours surpris par ses cinq nominations au Gala de l’ADISQ et excité à l’approche du lancement de son douzième album solo, Nouvelle viele 25 octobre, qui a rencontré Le Soleil.

En bonne compagnie

« Non, je ne m’attendais pas à autant de nominations. Cette année, je pensais en avoir deux ou trois, mais il y en a quelques-unes qui m’ont surpris”, raconte le rappeur, visiblement impressionné par la compagnie qu’il a dans les catégories Auteur-compositeur de l’année. Spectacle de l’année, Artiste masculin de l’année, Album rap de l’année et Hit populaire de l’année.

« Non seulement je n’ai jamais été mise en nomination plus de deux fois par le passé, mais je suis en nomination aux côtés des Cowboys Fringants, Charlotte Cardin et Roxanne Bruneau… Je me souviens de la première fois où j’ai vu mon nom à côté de ceux de Ginette Reno et Éric Lapointe… je savais que je ne gagnerais pas, mais c’était quand même flatteur de figurer dans la même liste », avoue-t-il.

« Cette année, je pense qu’il y a quelques catégories où je peux surprendre, notamment celles où le public vote, car j’ai un foule qui me suit et est très fidèle sur les réseaux sociaux. Ça change tout, un foule solide qui a grandi avec toi ! ajoute Souldia dans le même souffle.

Depuis plusieurs années, le rappeur voit les fans amener leurs enfants, et parfois leurs parents, à ses spectacles. « J’entends souvent les gens dire qu’ils m’ont vu il y a 15 ans. Mon public a entre 7 et 60 ans !

Souldia a hâte de repartir en tournée pour son nouvel album. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Prolifique

Souldia est également très prolifique, son nouvel album sortant en magasin moins de six mois après celui qu’il avait lancé avec le rappeur montréalais Lost en mai. « J’essaie de sortir régulièrement du nouveau matériel, car dans le contexte actuel, c’est plus difficile pour les artistes qui sortent un album tous les quatre ans. Il vous manque totalement une génération, car la musique change et évolue rapidement », dit-il, ajoutant que ses tournées sont basées à 80 % sur le matériel de son dernier album.

“C’est ça une tournée : tu vas défendre ton album sur la route pendant un an et demi !”

— Le rappeur Souldia

Le fait que Kevin Saint-Laurent ait grandi « dans le rock et le métal » explique peut-être cette philosophie. «Je m’en inspire pour mes produits dérivés et j’ai toujours envie de jouer avec un groupe complet, un guitariste, une basse, une batterie en plus des DJ. En performance, j’essaie d’apporter quelque chose de plus à mon public.

Le Grand Théâtre et le FEQ

Depuis ses débuts, Souldia a également vu le rap se démocratiser. Le génie des gars du 83, qui souhaitaient sensibiliser l’ADISQ à l’importance du rap québécois lors du gala de 2002, a donc porté ses fruits. « L’industrie musicale s’est ouverte au rap. Il y a cinq ans, on n’avait pas beaucoup de rappeurs d’ici sur les grandes scènes, mais ça a changé aujourd’hui», explique celui qui a présenté un spectacle dans une salle Wilfrid-Pelletier du Grand Théâtre de Québec où les quelque 2 200 billets ont rapidement a trouvé preneur en avril.

«C’était tout à fait un montrer! » dit-il en se souvenant de cette soirée historique. « Quelque chose s’est passé, il y avait de la magie dans l’air. Tu te rends compte que moi, un petit gars du Québec, je venais de épuisé le Grand Théâtre ? dit-il en se souvenant également de ses beaux moments au Parc de la Francophonie lors du Festival d’été de Québec en 2023. « Je ne m’en rendais pas compte à ce moment-là !

Son rêve maintenant ? À l’affiche de nouveau au Festival d’été de Québec, mais cette fois sur les plaines d’Abraham, le rêve ultime de tout artiste de la capitale, mais que peu ont réalisé. Et le sympathique rappeur en rajoute une couche.

« J’aimerais pouvoir jouer un jour sur les Plaines, mais pas en première partie pour un artiste américain ! dit en souriant celui dont le rêve peut paraître ambitieux, mais pas du tout irréaliste pour un gars qui remplit toutes ses chambres à pleine capacité depuis maintenant plusieurs années.

 
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