A Taïwan, l’ombre de Chiang Kai-shek continue de diviser

A Taïwan, l’ombre de Chiang Kai-shek continue de diviser
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Des visiteurs passent devant les statues du leader nationaliste Chiang Kai-shek au Cihu Memorial Sculpture Park à Taoyuan le 27 mars 2024. SAM OUAIS / AFP

Faut-il éliminer du domaine public taïwanais toute trace du « généralissime » Chiang Kai-shek ? C’est en tout cas ce qu’a réclamé Huang Jie, 31 ans, jeune membre du Parti démocrate progressiste (DPP), au Yuan législatif (le Parlement taïwanais) lundi 22 avril, impatient de voir les dernières statues de l’ancien dictateur. qui hantent encore certaines rues et parcs, mais surtout, semble-t-il, les casernes de l’île, près de cinquante ans après sa mort, en 1975.

Cité par le quotidien hongkongais Poste du matin de la Chine du , Huang Jie a rappelé que le gouvernement avait offert des subventions de 100 000 NTdollars (environ 2 900 euros) pour faciliter le retrait des 934 dernières statues répertoriées. Pourtant, malgré ces incitations, seules 165 d’entre elles ont été supprimées. Le ministre de la Défense, Chiu Kuo-cheng, en a donné l’explication la semaine dernière en rappelant que Chiang Kai-shek est une figure hautement symbolique pour l’armée taïwanaise, qui semble soucieuse, justement, de préserver les statues encore en place. sa possession. Car Chiang Kai-shek a contribué à la fondation en 1924 de l’Académie militaire de Whampoa à Guangzhou, dont l’armée taïwanaise, qui fêtera son centenaire le 16 juin, est la continuation directe.

« Avec les menaces quotidiennes proférées par l’Armée populaire de libération [chinoise] fardeau pesant sur Taiwan, il n’est pas très judicieux de saper le moral de l’armée en déshonorant Chiang Kai-shek, juge le professeur Alexandre Huang, directeur des relations internationales du parti nationaliste Kouomintang. Pour la grande majorité des Taïwanais, Chiang Kai-shek n’a plus aucun impact sur leur quotidien et même si son héritage est mitigé, s’attaquer à ses dernières statues est contre-productif et risque de perturber inutilement l’harmonie sociale. »

Lisez nos archives (2020) : Article réservé à nos abonnés Taïwan révèle les crimes de la dictature de Chiang Kai-shek

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«Terreur blanche»

Car Chiang Kai-shek, ancien président de la République de Chine (nom officiel de Taiwan) fut d’abord le chef des forces nationalistes chinoises, le Kuomintang, et donc un ancien dirigeant, de 1928 à 1949, de la République de Chine lorsque le ce titre désignait l’ensemble de la Chine continentale. Et s’il a mis fin à ses jours à Taiwan, qu’il dirigeait d’une main de fer après s’y être retiré avec ses troupes en 1949, laissant la révolution communiste prendre le contrôle du reste de la Chine, il avait cependant longtemps gardé l’espoir d’un jour reprenant la Grande Chine à Mao Zedong, qu’il a précédé d’un an dans la tombe.

Depuis la démocratisation de Taiwan, à partir des années 1990, et l’arrivée au pouvoir du DPP, dont le manifeste revendique l’indépendance mais qui se revendique aujourd’hui partisan du statu quo, les programmes éducatifs ainsi que de nombreuses initiatives culturelles ont mis en lumière les périodes les plus sombres. de l’héritage de Chiang Kai-shek, notamment la période dite de la « terreur blanche », durant laquelle entre 20 000 et 30 000 opposants furent exécutés.

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