Nous savons que le racisme est au cœur de la politique de Donald Trump, mais une histoire absurde récente montre à quel point cette politique est dangereuse. Elle révèle à quel point notre société est mal en point, puisqu’il bénéficie encore du soutien de la moitié de l’électorat.
Lors du débat présidentiel entre Kamala Harris et Donald Trump, ce dernier a affirmé que le pays était envahi par des millions d’immigrés illégaux, libérés des prisons et des hôpitaux psychiatriques de pays du monde entier, qui avaient provoqué une vague de criminalité dans les villes américaines. Et, a-t-il déclaré, dans la ville de Springfield, dans l’Ohio, « Ils mangent les chiens, les gens qui sont venus, ils mangent les chats, ils mangent les animaux de compagnie des gens qui vivent là ».
Les Haïtiens pris pour cible
L’histoire a commencé avec une publication sur Facebook d’Erika Lee, résidente de Springfield, qui affirmait qu’un voisin avait vu le chat du petit ami de sa fille disparaître, kidnappé et mangé par des Haïtiens. « J’ai entendu dire qu’ils faisaient ça aux chiens, ils l’ont fait à Snyder Park avec des canards et des oies. » Il n’y avait rien de vrai dans tout cela, mais la publication Facebook a été reprise par des sites de réseaux sociaux d’extrême droite, puis par le sénateur JD Vance, colistier de Trump, qui a repris l’histoire. Une fois que Trump l’a évoquée lors du débat, l’histoire est devenue une nouvelle nationale.
Le maire et le directeur municipal de Springfield ont contesté les fausses allégations selon lesquelles les immigrants mangeraient des animaux domestiques, mais M. Trump et M. Vance ont continué à répéter cette histoire lors de leurs meetings. L’histoire, bien sûr, montre que le peuple haïtien est un peuple sauvage.
Donald Trump Jr., qui parle souvent au nom de son père, a ajouté ceci. « Regardez Haïti, regardez la démographie, regardez le QI moyen : si vous amenez le tiers monde dans votre pays, vous allez devenir le tiers monde. »a-t-il déclaré sur une chaîne de télévision conservatrice. « C’est tout simplement élémentaire. Ce n’est pas raciste. C’est juste un fait. »
Trump dénoncé par le gouverneur républicain de l’Ohio
Les propos racistes de Trump ont rapidement semé le chaos à Springfield, où des provocateurs ont commencé à émettre des menaces à la bombe qui ont finalement conduit les autorités à fermer les écoles locales, les hôpitaux et la mairie, ainsi que l’université de Wittenberg et le Clark State College. Les responsables de Springfield ont également annulé un festival culturel prévu mettant en vedette l’art et la musique. « à la lumière des menaces et des préoccupations en matière de sécurité récentes »Les Haïtiens de Springfield sont effrayés et inquiets.
Mike DeWine, le gouverneur républicain de l’Ohio qui est né et a grandi à Springfield, a également désavoué les fausses allégations sur les immigrants haïtiens, écrivant dans un éditorial dans Le New York Times : « En tant que partisan de l’ancien président Donald Trump et du sénateur JD Vance, je suis attristé par la façon dont eux et d’autres continuent de répéter des allégations dénuées de preuves et de dénigrer les immigrants légaux vivant à Springfield. Cette rhétorique nuit à la ville et à ses habitants, ainsi qu’à ceux qui ont passé leur vie ici. »
Springfield est une ville de 60 000 habitants qui a accueilli entre 12 000 et 15 000 immigrants haïtiens ces dernières années. Ces immigrants ne sont pas “illégal”, comme Trump et Vance l’ont affirmé, mais bénéficient d’un « statut de protection temporaire »qui leur permet de vivre et de travailler aux États-Unis parce qu’il n’est pas sûr pour eux de retourner dans leur pays d’origine. Comme l’a écrit M. DeWine, « Ils sont ici légalement. Ils sont ici pour travailler. ».
Dans ses meetings, Trump s’en prend à ce qu’il appelle une invasion d’immigrants qui sont, selon lui, « animaux », de la “vermine” et qui « empoisonner le sang de notre pays »Trump a promis qu’une fois président il lancerait une opération nationale pour arrêter des millions d’immigrés illégaux et les expulser. Il annonce maintenant qu’il commencera à Springfield. Raison de plus pour empêcher ce dangereux raciste de devenir président.
Dan La Botz, traduction de la rédaction
