EN DIRECT – La guerre à Gaza entre dans son 200e jour

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Le bataillon Netzah Yehuda de l’armée israélienne, que Washington envisage de sanctionner en raison d’allégations d’exactions contre des Palestiniens, a un long historique de transgressions et d’impunité, selon les médias et analystes israéliens.

Constituée entièrement de juifs ultra-orthodoxes volontaires, elle a été fondée en 1999 pour encourager les jeunes haredim (ultra-orthodoxes) à rejoindre l’armée, en leur garantissant de servir conformément à leurs convictions : respect de leur régime alimentaire très strict, absence totale de femmes sur leurs bases, temps réservé à la prière et à l’étude de la Torah.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant est allé les rencontrer le 22 avril après les accusations portées contre eux. « Le fait qu’un ou deux soldats aient fait quelque chose de mal ne rejette pas la faute sur l’ensemble du bataillon. Le bataillon est une force combattante qui fait son travail à un très haut niveau. S’il y a quelqu’un et qu’il lui arrive quelque chose, nous nous occupons d’eux.

A la frontière israélienne, Yoav Gallant rencontre des membres du bataillon Netzha Yehuda, le 22 avril 2024.

Depuis la fondation de l’État d’Israël en 1948, les Haredim (« Ceux qui craignent Dieu ») sont exemptés du service militaire, obligatoire pour tous les jeunes Israéliens. Une situation de plus en plus critiquée en Israël où croit la population ultra-orthodoxe.

L’unité n’était pas très attractive et le gros du bataillon est composé de jeunes ultra-orthodoxes qui ont brisé leur interdiction, qui « voir l’armée comme un moyen de s’intégrer dans la société israélienne et de gagner sa vie »ainsi que « des nationalistes religieux plutôt radicaux » Et « très hostile aux Arabes »explique David Khalfa, co-directeur de l’Observatoire Afrique du Nord et Moyen-Orient de la Fondation Jean-Jaurès, à l’AFP.

Caractérisé par un « une forte homogénéité idéologique et sociologique », le bataillon Netzah Yehuda “a acquis une réputation sulfureuse”note-t-il. « Le bataillon attire des sionistes religieux, dont les croyances religieuses se mêlent au militarisme nationaliste.» et l’intégrité « des colons issus de colonies sauvages » de Cisjordanie, note également Marwa Maziad, professeur d’études israéliennes à l’Université du Maryland.

Fort d’un millier d’hommes, il était stationné jusqu’en 2022 en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, où près de 500 000 Israéliens vivent dans des colonies – illégales au regard du droit international –, parmi trois millions de Palestiniens.
« Une grande partie de ses soldats sont nés et ont grandi en Cisjordanie. Ce sont des colons de 2ème et 3ème génération” qui sont « responsable des opérations de police et anti-insurrectionnelles en Cisjordanie »souligne David Khalfa : « Un nombre important d’entre eux – pas tous – ont commis des abus et l’armée a pris peu de sanctions.», en raison de la pression de puissants partis ultra-orthodoxes, souligne David Khalfa.

En janvier 2022, la mort d’Omar Assad, un Palestinien également citoyen américain, aux mains des soldats de Netzah Yehuda a attiré l’attention sur l’unité. Assad était allongé sur le ventre depuis plus d’une heure, menotté, bâillonné et les yeux bandés, dehors, par une nuit d’hiver.

Une partie de la presse israélienne a alors rappelé des épisodes largement impunis de passages à tabac et d’attaques contre des Palestiniens, ainsi que l’insubordination, associés au bataillon.

Le Jerusalem Post a rappelé que ses soldats ont permis aux colons d’attaquer les Palestiniens, tandis que le quotidien Haaretz a dénoncé le « un lien idéologique évident entre les habitants des colonies et les colonies illégales » de Cisjordanie « et les soldats de Netzah Yehuda ».

“Au sein de l’armée (israélienne), les débats sont vifs” autour de Netzah Yehuda, certains croient « dangereux pour l’armée de rassembler autant de jeunes partageant la même idéologie nationaliste », note David Khalfa. Après la mort d’Assad et les demandes d’enquête de Washington, le bataillon a été transféré sur le plateau du Golan, près de la frontière syrienne.

Mais depuis le 7 octobre et l’offensive menée par Israël dans la bande de Gaza en réponse à l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, « l’armée a dû remobiliser cette unité en Cisjordanie, ce qui a encore donné lieu à un certain nombre de comportements problématiques »note David Khalfa.

Par dessus tout, « Ce qui pousse les États-Unis à envisager des sanctions contre Netzah Yehuda, c’est le sentiment d’impunité » dont bénéficie cette unité, estime-t-il. « Le bataillon opère avec professionnalisme et courage, conformément au code de conduite des forces israéliennes et dans le plein respect du droit international. » a récemment assuré l’armée israélienne d’éventuelles sanctions américaines.

 
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