Electrification des transports | Besoin urgent d’expertise locale

Electrification des transports | Besoin urgent d’expertise locale
Electrification des transports | Besoin urgent d’expertise locale

Les projets de transport ferroviaire se multiplient au pays, mais l’expertise locale en matière de mobilité ferroviaire durable fait défaut. C’est pourquoi Alstom, AtkinsRéalis et Polytechnique Montréal unissent leurs forces. En moins de six mois, quatre cours (offerts à l’automne 2025) ont été élaborés pour former ces experts dont l’industrie a tant besoin.


Publié à 01:01

Mise à jour à 9h00

Julie Chaumont

Collaboration spéciale

L’industrie ferroviaire a le pied sur l’accélérateur. « Entre 2020 et 2024, nous avons doublé le nombre de projets de transport collectif sur rail au Canada. Nous sommes passés de 7 projets – prolongements de lignes, nouvelles lignes, nouveau réseau, etc. – à 14 », affirme Laurence Lebel, directrice, Ingénierie des systèmes chez AtkinsRéalis.

Si les projets s’accumulent autant, c’est que le transport ferroviaire fait partie de la solution pour atteindre les objectifs de neutralité carbone fixés pour 2050. Or, pour livrer tous les projets, il faut une expertise locale. Et c’est celle-ci qui manque actuellement. « On parle souvent de l’efficacité du transport collectif et du transport ferroviaire, mais on n’a pas de cours de conception sur les rails et tous ses aspects. Il faut avoir ce type de cours, avoir des spécialistes ici au Canada qui peuvent travailler dans ce domaine. On veut développer ce type de transport, mais on manque d’experts, donc c’est difficile », explique Owen Waygood, professeur titulaire en transport à Polytechnique.

C’est à cause de ce manque d’expertise locale que des entreprises comme Alstom doivent chercher des talents à l’étranger, notamment en Europe. « Il n’y a aucune université au Canada qui développe des compétences dans le domaine ferroviaire. On a perdu ça, alors que le Canada a été fondé sur le rail », souligne Vincent-Pierre Giroux, directeur de la gestion des talents chez Alstom.

L’importance de l’expertise locale

Pour Alstom, AtkinsRéalis et Polytechnique, une main-d’œuvre locale en mobilité ferroviaire durable est indissociable du développement d’un système de transport public efficace. « Quand on veut vraiment avoir l’excellence dans le transport, il faut avoir une masse critique d’experts car il faut que les projets avancent vite. Si on veut que la population nous soutienne, il faut que les projets soient réalisés. On ne peut pas juste dire “on va construire un tramway” et après 10 ans, rien ne se passe. Les gens, à tous les niveaux de gouvernance, doivent avoir accès à ces connaissances et comprendre l’impact social qu’aura un transport structurant sur rail », explique Laurence Lebel.

Le trio est très enthousiaste à l’idée de développer cette expertise locale qui contribuera certainement à atteindre la neutralité carbone.

Construire un train est aussi compliqué que construire un avion. Sauf que quand on construit un train, on travaille directement à la décarbonisation.

Vincent-Pierre Giroux, ingénieur chez Alstom

Monter dans le train

Le trio a signé une entente gagnant-gagnant-gagnant. Pour Polytechnique, elle répond à une demande étudiante grandissante. Pour Alstom et AtkinsRéalis, elle leur permet d’offrir des stages – et donc de recruter une main-d’œuvre potentielle – et de mettre leur expertise au profit de la population étudiante. À terme, c’est toute la communauté qui pourra bénéficier de cette expertise en ayant accès à un système de transport ferroviaire plus efficace.

« Si on veut avoir quelque chose de grand et de grandiose, c’est la première graine qu’on sème », affirme Pierre Langlois, directeur des affaires académiques et de l’expérience étudiante à Polytechnique.

Cette collaboration semble déjà promise à un bel avenir. « Nous recevons actuellement des demandes de plusieurs autres membres de l’industrie pour se joindre à l’initiative. Nous n’avons pas encore d’entente, mais nous sommes en discussions sérieuses avec de nombreux partenaires de l’industrie, car un projet de transport collectif ne peut pas se faire seul. Ça ne peut pas se faire à deux. Ça se fait toujours en consortium », affirme M. Giroux.

 
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