« C’est la première fois qu’un État américain poursuit officiellement une compagnie pétrolière pour pollution plastique »

« C’est la première fois qu’un État américain poursuit officiellement une compagnie pétrolière pour pollution plastique »
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Une station-service ExxonMobil à Rosemead, en Californie, le 23 septembre 2024. FREDERIC J. BROWN/AFP

CIl s’agit d’un procès historique intenté par le procureur général de Californie, Robert Bonta. L’État le plus peuplé et le plus riche des États-Unis poursuit officiellement la plus grande compagnie pétrolière du pays, ExxonMobil. Il accuse l’entreprise d’avoir sciemment trompé les gens pendant des décennies en leur faisant croire que le recyclage des plastiques pourrait résoudre la crise des déchets alors que l’entreprise savait pertinemment que ce n’était pas le cas. ExxonMobil « a menti pour augmenter ses profits au détriment de la planète et de la santé humaine »déclare le procureur Bonta.

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C’est la première fois qu’un État américain poursuit officiellement une compagnie pétrolière pour pollution plastique. Le sujet prend de plus en plus d’ampleur à travers le monde, car la pollution des terres et des océans par ces déchets est désormais un problème de santé publique. Les études les plus récentes ont détecté des microplastiques accumulés dans le foie, les reins et même le cerveau. Selon la revue scientifique Annales de la santé mondialeune émanation de l’Université de Boston, chaque groupe chimique associé à un plastique est lié à au moins un problème de santé, de la fertilité au cancer.

La production loin d’être en baisse

Du 25 au 1er novembreest En décembre se tiendra à Pusan, en Corée du Sud, la cinquième réunion du comité intergouvernemental des Nations Unies pour tenter de trouver un accord mondial sur la pollution plastique. Le gouvernement américain a apporté son soutien à un accord international visant à limiter la production. Pas simple pour un pays qui est le deuxième producteur mondial, juste derrière la Chine. On comprend donc qu’ExxonMobil promeuve le recyclage pour éviter de se voir imposer des limites. De la même manière qu’il milite pour la capture du CO2 afin d’éviter de ralentir ses ventes de pétrole.

Malgré les inquiétudes, la production est, pour l’instant, loin de diminuer. Alors que le plastique représente à lui seul 50 % de tous les produits pétrochimiques, il est considéré par l’Agence internationale de l’énergie comme le principal contributeur à l’augmentation de la demande de pétrole. Et sa part pourrait tripler d’ici 2060, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques.

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Limiter la production de plastique est en réalité un casse-tête bien plus compliqué que de réduire la consommation d’essence ou de diesel. Cette brillante découverte de l’après-guerre s’est en effet glissée partout, avec des effets spectaculaires et vertueux en médecine, en conservation des aliments, en légèreté dans les transports… Tout ce qui nous entoure contient du plastique. C’est cette polyvalence qui rend son recyclage si difficile. Et le recyclage ne résout pas le problème de santé publique. La dernière goutte de pétrole qui sort du sol à la fin du XXIe siècleet Le siècle prochain sera sans doute réservé au plastique. Mais il sera de plus en plus surveillé de près.

 
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