Le président ukrainien est aux États-Unis cette semaine pour rencontrer Joe Biden et présenter son « plan de victoire », dont les grandes lignes ont fuité dans la presse.
Arrivé dimanche soir aux Etats-Unis, le président ukrainien Volodymyr Zelensky présentera jeudi à son homologue américain Joe Biden et au Congrès les détails de son « plan de victoire » visant à mettre fin à l’invasion russe de son pays. Avant cela, il a commencé son voyage par la visite d’une usine d’armement en Pennsylvanie qui produit des obus de 155 mm, que l’Ukraine utilise massivement face aux forces russes.
Au cours de cette visite, il a déclaré à la presse que « Cet automne sera déterminant pour l’avenir » de la guerre, et que son homologue américain serait « le premier à voir en détail » ses propositions pour mettre fin au conflit avec la Russie. « Cette guerre ne peut se terminer que par une paix juste grâce aux efforts internationaux, il a martelé. Le plan pour la victoire de l’Ukraine sera sur la table de tous nos alliés.
Ce voyage intervient en pleine campagne présidentielle américaine. Au cours de sa visite, le dirigeant ukrainien souhaite également présenter son plan au Congrès et au Parlement. « deux candidats à la présidentielle »La vice-présidente démocrate Kamala Harris et l’ancien président républicain Donald Trump. Il a déclaré qu’il voulait ensuite le présenter à « tous les dirigeants de nos pays partenaires ».
Alors que les contours du plan restaient flous, l’hebdomadaire britannique Le Times a obtenu les cinq points clés des futures annonces de Volodymyr Zelensky.
- Adhésion accélérée à l’OTAN
Selon nos confrères britanniques, alors que l’Ukraine est confrontée au refus de son intégration à l’OTAN, le président ukrainien demandera des garanties de sécurité occidentales similaires au pacte de défense mutuelle, prévu à l’article 5 du traité de l’OTAN. Celui-ci stipule que si un membre de l’OTAN est attaqué, « Chaque membre de l’Alliance considérera cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre tous les membres ».
Cet ajout impliquerait une aide militaire décuplée de la part de l’organisation politico-militaire, et une demande de garantie de sécurité supplémentaire de la part des pays occidentaux envers leur allié.
- L’approvisionnement en armes modernes par l’Occident
Volodymyr Zelensky demandera de frapper des cibles en Russie avec des armes occidentales à longue portée, ce qui, selon lui, pourrait changer le cours de la guerre.
Jusqu’à présent, « Ni l’Amérique ni le Royaume-Uni ne nous ont donné la permission d’utiliser ces armes sur le territoire russe, sur n’importe quelle cible et à n’importe quelle distance »et Kyiv ne l’a pas fait, a-t-il expliqué vendredi soir.
Cette demande a toujours été refusée par les États-Unis à ce jour. Joe Biden craint une escalade nucléaire après les menaces de Vladimir Poutine sur l’utilisation d’armes occidentales sur le sol russe. Le maître du Kremlin avait décrit comme « participation directe » Les pays occidentaux sont informés de l’éventuelle utilisation de ces armes dans leur pays.
- Aide financière internationale pour la relance économique
L’état des finances du pays est également évoqué dans ce plan, bien que les demandes ne soient pas appuyées. Aide financière internationale pour soutenir «L’économie ukrainienne en ruine” est avancé.
L’aide internationale à l’Ukraine atteint plus de 300 milliards d’euros depuis février 2022, selon Le mondeFin avril, la Chambre des représentants américaine a adopté un important plan d’aide à Kiev d’un montant de 60,8 milliards de dollars (54,5 milliards d’euros, NDLR). « Le plan de victoire est un plan qui renforce rapidement l’Ukraine »Volodymyr Zelensky a déclaré dans une interview avec New Yorkais Dimanche.
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- Obtenir des garanties de sécurité « à l’épreuve de (Donald) Trump »
A 42 jours de l’élection présidentielle, le retrait prévu de Joe Biden signifie l’arrivée d’un nouvel interlocuteur pour Volodymyr Zelensky. Ce dernier a clairement choisi son camp, espérant que ce sera le “démocrate” Kamala Harris qui remporte les élections le 5 novembre. Le président ukrainien va toutefois faire pression sur Joe Biden pour obtenir des garanties de sécurité « À l’épreuve de (Donald) Trump »L’autre favori dans la course à la Maison Blanche, c’est qu’il veut s’assurer du soutien continu des Etats-Unis pour éviter que la Russie ne se voie offrir une porte de sortie en cas de victoire du candidat républicain.
Sa principale préoccupation concerne le rôle des États-Unis dans un accord de paix, pour éviter que l’Ukraine ne soit contrainte d’accepter un traité défavorable.
- Poursuite de l’opération des forces armées ukrainiennes dans la région de Koursk
Les combats dans la région de Koursk se poursuivent depuis début août, lorsque les Ukrainiens ont lancé une contre-attaque de grande ampleur pour reprendre du terrain aux Russes. Le président ukrainien veut poursuivre sur cette voie pour « fournir une monnaie d’échange territoriale » en vue de futures négociations avec Vladimir Poutine, ou comme moyen de pression sur Volodymyr Zelensky. Cette attaque avait levé le voile sur l’utilisation d’armes occidentales.
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré en juin que Moscou n’accepterait des négociations de paix que si l’Ukraine abandonnait sa souveraineté sur cinq de ses régions, que la Russie a occupées en partie ou en totalité et qu’elle prétend annexer. Kiev, pour sa part, maintient sa demande de paix “juste” ce qui verrait les troupes russes quitter les frontières internationalement reconnues du pays, y compris la péninsule de Crimée.