Nicolas Escurat « relie le ciel et la terre »

jeIl fait partie de ces oiseaux de nuit qui adorent avoir la tête dans les étoiles. Nicolas Escurat, Landais de 45 ans, vit et travaille depuis longtemps en Dordogne. Il appartient à une communauté grandissante d’astrophotographes, amateurs et passionnés, remarqués par les équipes de la NASA pour leurs photos révélant des phénomènes célestes imperceptibles ou quasi imperceptibles à l’œil nu.


C’est l’une des images les plus récentes publiées par l’astrophotographe périgourdin : le passage de la comète « du diable » au-dessus du Château de Biron illuminé.

Nicolas Escurat

« La nuit, la caméra peut capturer des lumières que nos yeux ne peuvent pas voir », explique-t-il. Son collègue Julien Looten avait attiré l’attention des scientifiques américains avec sa lueur aérienne, au-dessus du Château de Losse, relayée via le site Apod (NDLR : Astronomy Picture of the Day) hébergé par la NASA. Il a vu ses « méduses rouges », photographiées au-dessus de Beynac, parcourir la Toile jusqu’à finir dans le calendrier du même Apod en octobre 2023. Que sont-elles ? « Les lutins, répond Nicolas Escurat : phénomènes lumineux éphémères qui accompagnent les orages. »


Nicolas Escurat, qui vit à Siorac-en-Périgord, passe parfois des nuits entières à traquer l’image pour se rapprocher le plus possible du cliché parfait.

Nicolas Escurat


Une éclipse totale de Lune décomposée, mettant en scène le Château de Castelnaud.

Nicolas Escurat

Beautés combinées

Dans la plupart de ses photos, les splendeurs célestes côtoient les beautés terrestres. Une comète semblant tomber sur le Château de Beynac, une pluie de constellations au-dessus du Cingle de Trémolat, les différentes séquences d’une éclipse totale de Lune semblant se terminer derrière le Château de Castelnaud… « J’aime relier le ciel et la terre », » confirme Nicolas Escurat qui a fait de son Périgord d’adoption son terrain de chasse favori. La chasse aux images « magiques ».

La Voie Lactée éclaire le village de Belvès.


La Voie Lactée éclaire le village de Belvès.

Nicolas Escurat

« Je fais beaucoup de repérages à l’avance. C’est de cela que dépend la qualité d’une image.

Autrefois, Nicolas Escurat se contentait d’observer. Et puis un jour… « Quand j’étais en 6e, raconte-t-il, mes parents m’ont offert un appareil photo argentique, puis un peu plus tard, un télescope, à ma demande. » Dès lors, la passion du ciel ne le quittera plus.

Emplacements

Aujourd’hui, avec son appareil photo 360° et ses quatre reflex numériques haut de gamme, l’homme part régulièrement au crépuscule à la recherche de clichés qu’il veut les plus parfaits possibles. « Je dois parfois faire deux, trois, quatre tentatives avant de prendre la bonne image. » L’importance du lieu, du bon moment, du « bon axe », des conditions optimales. Pour les photos d’orages par exemple, « le ciel doit être transparent », précise l’astrophotographe.

Lutins dansants au-dessus de Sarlat.


Lutins dansants au-dessus de Sarlat.

Nicolas Escurat

« Je fais beaucoup de repérages en amont, souligne-t-il. C’est là que dépend la qualité d’une image. » Technicien forestier de profession, l’homme a la chance de connaître des endroits pas ou peu accessibles au grand public, « souvent en bord de falaises ou sur des promontoires rocheux ». Vues à couper le souffle. Il a également un accès privilégié à des cartes regorgeant de paramètres météorologiques utiles à la pratique de l’astronomie et donc, également, à la chasse aux photos nocturnes.

Le résultat de tout ce travail est une succession de photos spectaculaires qui feront rêver le grand public, mais pas seulement : « De nombreux scientifiques me contactent aujourd’hui », témoigne Nicolas Escurat. Notre travail les aide dans leurs recherches. »

 
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