Qui est Annie Genevard, ministre de l’Agriculture ?

Qui est Annie Genevard, ministre de l’Agriculture ?
Qui est Annie Genevard, ministre de l’Agriculture ?
>>

Annie Genevard (au centre) le 12 juin 2024, après un meeting des Républicains. DIMITAR DILKOFF / AFP

Lire plus tard Google Actualités Partager

Facebook Gazouillement E-mail Copier le lien

Envoyer

Temps de lecture : 4 min.

Accès libre

Portrait Peu connue du grand public, Annie Genevard est pourtant une figure incontournable de l’aile droite du parti gaulliste depuis le début des années 2010. Elle succède à Marc Fesneau comme ministre de l’Agriculture dans le nouveau gouvernement Barnier.

1. Surprise

Si sa présence au gouvernement Barnier n’est une surprise pour personne, c’est plutôt à l’Éducation nationale que l’on s’attendait à voir atterrir cette ancienne professeure de français et de latin – elle l’avait elle-même déclaré “ouvrir” pour occuper ce poste. Surprise : c’est finalement à l’Agriculture qu’Annie Genevard, 68 ans, va défaire ses cartons. Pourtant, à la lecture de son CV, rien ne semblait prédestiner la native du Doubs à briguer ce poste.

2. Alimenté

Elle est longtemps restée à l’écart des projecteurs. Ce n’est que depuis la dissolution que le parti gaulliste s’est employé à propulser la Franc-Comtoise sur le devant de la scène. D’abord lors de l’élection à la présidence de l’Assemblée nationale, où Genevard était la candidate LR avant de se retirer au profit de Yaël Braun-Pivet. Elle a finalement été élue sixième vice-présidente du bureau de l’Assemblée, poste qu’elle occupait déjà entre 2017 et 2022. Puis lors des négociations menées avec Michel Barnier, auxquelles elle a été invitée « a participé presque autant que Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau »dit un proche du parti. Et si ce dernier défend que Genevard « ça compte beaucoup » au sein de la famille LR “pendant longtemps”il reconnaît son « une montée en puissance assez soudaine. La situation exigeait que certaines personnes émergent et elle a rempli ce rôle ».

A lire aussi

Narratif Avec son pacte législatif, Laurent Wauquiez joue les équilibristes

Accès libre

Lire plus tard

3. Né LR

Son attachement à son parti ne vient pas de nulle part : bien qu’elle soit la petite-fille d’immigrés communistes italiens, elle est la fille d’Irène Tharin, députée Chirac entre 2002 et 2007 après avoir battu Pierre Moscovici dans le Doubs. Et si Annie Genevard a attendu d’avoir quarante ans pour sortir sa première carte RPR, en 1996, elle en est aujourd’hui un pilier. Au lendemain du coup de force d’Eric Ciotti, c’est elle qui est venue symboliquement au siège du parti rouvrir la grande porte bleue, verrouillée à la demande du patron déchu. Depuis, elle dirige le parti en tandem avec François-Xavier Bellamy.

A lire aussi

Résumer Exclu de LR, Ciotti refuse de démissionner : le récit de la journée de psychodrame, heure par heure

Accès libre

Lire plus tard

4. Expérimenté

Députée dans sa circonscription du Doubs depuis 2012, vice-présidente de l’Assemblée nationale, porte-parole de LR, secrétaire générale et même présidente par intérim du parti en 2022… à 68 ans, Annie Genevard a presque tout connu avec le parti gaulliste. Une connaissance de l’Assemblée qui fut aussi la « principal argument de sa candidature » pour un ministère, estime, non sans amertume, un ancien député LR : « C’est la preuve que l’ancien monde est de retour ! Elle connaît Barnier et son entourage depuis des années. »

5. Conservateur

Attention à ne pas prendre au pied de la lettre la forme de ses discours, souvent lisses et prudents : sur le fond, Annie Genevard appartient bel et bien à l’aile droite dure de LR. « C’est juste que contrairement à certains membres furieux du parti, elle n’est pas du genre à prononcer des phrases provocatrices. »dit le même ancien député. « Elle n’a pas de cadavre dans le placard pour le grand public, mais certaines personnes pourraient être surprises. »Il suffit de fouiller un peu dans les archives : longtemps opposée au mariage pour tous, elle s’est plus récemment montrée hostile à la PMA pour toutes, craignant que « La figure du père n’est pas évincée »À la pointe du communautarisme, elle déplore les villes où « Il n’y a pas une seule femme non voilée » sur les places publiques, et s’était indigné, pendant le premier quinquennat de Macron, contre les « des familles étrangères qui agitent leurs drapeaux et démontrent leurs traditions étrangères à travers des danses » lors des mariages civils. « Plus traditionnel que réactionnaire »selon une ancienne collaboratrice – excusez la nuance… -, c’est elle qui aurait invité François Ruffin à remettre sa chemise dans son pantalon lors d’une séance au Palais-Bourbon en 2018.

6. Très bien placé

Nommée secrétaire nationale de l’UMP en 2014 sur recommandation de Nicolas Sarkozy, fervente partisane de François Fillon lors de la primaire LR en 2016, puis de Laurent Wauquiez au congrès des Républicains en 2017, où elle est élue présidente du parti : Annie Genevard a toujours été « bien considérée par les notables du parti, car elle est quelqu’un de fiable, loyale parmi les fidèles » selon Brice Hortefeux. Une fidélité sans faille qui n’a pas dû manquer à Michel Barnier lorsqu’il a formé son gouvernement.

7. Modérateur

Au sein d’un parti souvent miné par les égos, la nouvelle ministre de l’Agriculture est saluée par ses pairs pour sa capacité à « faire en sorte que tout le monde se comprenne »selon un député LR, qui voit en Genevard un “directeur”ayant « l’oreille des élus ». Secrétaire générale du parti, c’est elle qui a créé les boucles WhatsApp pour faciliter la communication entre élus. Et pour tenter de faire en sorte que Laurent Wauquiez, Aurélien Pradié et autres Eric Ciotti puissent regarder ensemble dans la même direction… avec, rétrospectivement, un succès plus que relatif.

8. Critique du macronisme

Fervente défenseure de l’indépendance de sa famille politique, Annie Genevard s’est toujours fermement opposée à la formation d’un gouvernement de coalition aux côtés de l’ancienne majorité présidentielle. Jamais avare de critiques à l’égard du macronisme, elle s’était déjà, en 2017, opposée au projet d’une trentaine de députés LR de mettre en place un gouvernement de coalition. « opposition constructive » pour aider les équipes du président Macron. Une position qu’elle a toujours occupée depuis, avant d’accepter la proposition de Michel Barnier. Nul doute qu’elle saura modérer ses positions au sein du Conseil des ministres, si elle entend améliorer ses relations avec ses futurs collègues… majoritairement issus du bloc macroniste.

9. Langue de bois

Sobre, prudente, au risque de paraître parfois ennuyeuse… Si vous cherchez un client pour faire exploser le public sur le plateau, passez votre chemin. Annie Genevard n’est pas habituée aux clashs et aux one-liners. Une professionnelle de la langue de bois. Au point de s’attirer les moqueries de son entourage : « Parfois, après quinze minutes de son discours, on ne sait toujours pas ce qu’elle voulait nous dire. »plaisante un ancien collaborateur.

10. Prof

Titulaire du Capes de lettres classiques, cette mère de deux filles a longtemps enseigné le français et le latin au lycée de Morteau (Franche-Comté), dont elle a également été maire pendant quinze ans. De quoi l’inciter à prendre quelques positions sur des sujets liés à l’éducation au Palais Bourbon. Sous la présidence de François Hollande, elle s’était déjà fait connaître en critiquant Najat Vallaud-Belkacem « encourager le communautarisme » avec sa réforme des collèges, qui « introduit » selon elle « La langue arabe au détriment du français dans les programmes nationaux »Plus récemment, en avril, elle a déposé un projet de loi visant à interdire l’utilisation des écrans pour les enfants de moins de trois ans.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Affrontements après le match entre le FC Vaduz et le FC Thoune
NEXT Lézat-sur-Lèze. Great success for Heritage Day