A l’occasion de la commémoration du 11e anniversaire de l’enlèvement de deux archevêques d’Alep le 22 avril 2013, le Conseil des Églises du Moyen-Orient déplore le silence de la communauté internationale sur les millions de personnes kidnappées ou portées disparues dans le monde. Ils appellent « tous ceux qui se soucient des droits de l’homme, de la justice, de la liberté et de la paix, à continuer de faire entendre leur voix pour défendre les personnes qui ont été kidnappées et injustement détenues ».
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
Il y a 11 ans, deux archevêques d’Alep, le métropolite grec orthodoxe Boulos Yazigi et le métropolite syriaque orthodoxe Gregorios Yohanna Ibrahim, ont été enlevés sur la route entre Alep et la frontière turque. Ils ont dû négocier la libération de deux prêtres, aux mains de jihadistes. Depuis, aucune preuve de leur décès ou de leur détention n’a été apportée. Chaque année, leur disparition est commémorée et les églises locales espèrent toujours les revoir vivants.
Le Conseil des Églises du Moyen-Orient (CEMO) a annoncé en 2023 la tenue d’une Journée œcuménique des personnes enlevées et disparues sous la force. “L’absence de ces deux vénérables pasteurs représente l’absence de tous ceux qui ont perdu leur famille et leurs proches par les mêmes moyens criminels qui ont plongé des familles entières dans une fournaise de misère et de chagrin.» explique le CEMO dans un communiqué publié ce lundi 22 avril.
Une journée dédiée aux disparus
Le CEMO rassemble diverses églises du Moyen-Orient, appartenant à presque toutes les traditions chrétiennes, notamment orthodoxes orientales, orthodoxes, catholiques, anglicanes et protestantes. Dans son communiqué de presse, le Conseil s’inquiète de l’indifférence du monde face aux personnes kidnappées ou portées disparues.
[ Que pouvons-nous dire à un monde qui reste silencieux et indifférent face à cette tragédie? Devons-nous élever la voix, tout en sachant qu’il est sourd? Faisons-nous appel à sa conscience, sachant qu’il a perdu tout sens de la pitié? Nous tournons-nous vers ses institutions, sachant qu’elles sont inefficaces? ]
Contre le risque d’oublier les personnes kidnappées ou disparues, le CEMO a décidé de leur consacrer une journée par an. La date choisie correspond à la date de l’enlèvement des deux archevêques d’Alep, le 22 avril.Nous continuerons de contester le silence et l’ignorance des dirigeants du monde entier et nous continuerons de faire appel à leur conscience, non seulement pour le bien des deux vénérables dirigeants de l’Église, mais aussi pour le bien de tous ceux qui sont forcés de absent du monde entier», poursuit le communiqué.
Le patriarche grec orthodoxe d’Antioche lors d’une célébration du Vendredi Saint à Alep.
« Rester une voix forte dans le désert de l’indifférence »
Le CEMO appelle à l’aide »tous ceux qui se soucient des droits de l’homme, de la justice, de la liberté et de la paix » et implore l’aide de Dieu, lui demandant de l’inspirer “un peu de réconfort pour ceux qui restent éveillés la nuit en attendant un proche qui n’est plus là« .
Dans un message commun diffusé au cœur du Carême orthodoxe, le Patriarcat grec orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient et le Patriarcat syriaque orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient demandent à connaître la vérité sur cet enlèvement des deux métropolitains d’Alep en 2013. : « Nous implorons le Seigneur du salut et le Dieu de tout réconfort, il est temps que cette affaire soit close, au moins en révélant la vérité, aussi douce ou amère qu’elle soit.« .
Il existe déjà une journée mondiale le 30 août, particulièrement célébrée par la Croix-Rouge, qui se mobilise depuis 1959 pour rétablir et entretenir les liens entre les membres d’une même famille et faire la lumière sur le sort des personnes portées disparues, victimes d’une attaque involontaire. séparation.
