écologistes au pays des bisounours ! – .

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TEh bien, maintenant les écologistes s’inquiètent des revenus des agriculteurs ! C’est du moins en apparence ce que l’on peut déduire de ce projet de loi approuvé par 89 voix contre 66 le 4 avril. Un texte soutenu par les écologistes dont la députée drômoise Marie Pochon, favorable à des « prix planchers » pour les agriculteurs.

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Des agriculteurs qui pourraient ainsi prétendre à un « revenu digne » grâce à la mise en place d’un système fixant « un prix minimum d’achat ». Lequel – et c’est là que démarre l’usine à gaz – serait établi dans le cadre d’une conférence publique au sein des secteurs qui le souhaitent ou sur avis du gouvernement en cas de désaccord. Des prix qui pourraient être rémunérateurs au double du SMIC et revus tous les quatre mois.

Le gâchis des politiciens

Peut-être aurait-on dû inviter ce soir-là quelques agriculteurs à l’Assemblée nationale pour expliquer aux parlementaires ce que ce voyage au pays des Bisounours coûterait finalement à leur profession. Et ce, dans un contexte où la confusion politique perturbe encore davantage cet ersatz législatif, avec le président de la République qui a lancé, fin février, porte de Versailles, l’idée de prix planchers proposé en novembre par… La France insoumise.

LIRE AUSSI Attention, « agriculteurs sensibles » ! Pris de court entre effet de surprise et confusion, « les » ministres de l’Agriculture Marc Fesneau et Agnès Pannier-Runacher ont modérément apprécié la pirouette et n’ont pas attendu pour réagir en rétorquant, à juste titre comme le ministre délégué, que le gouvernement ne peut pas déterminer le prix. pour un secteur économique sans favoriser, de facto, l’importation de produits importés.

Une déduction qui, bien entendu, fait référence à la règle immuable de l’offre et de la demande. Qui n’a jamais trop été gêné par les jalons volontairement posés par les nostalgiques du temps des sovkhozes et autres kolkhozes gérés par un Etat qui n’avait, et l’histoire nous le prouve encore aujourd’hui, providentiel que le nom.

Deux mondes totalement différents

Comment, par ailleurs, accorder du crédit à une allégeance politique qui soutient des mouvements militants toujours prompts à piétiner le travail des agriculteurs comme ils l’ont fait dans les serres nantaises au printemps dernier ou en détruisant des installations hydrauliques, des réservoirs d’eau ? qui pourrait, compte tenu de l’excès de précipitations actuel, s’accomplit sans aucune difficulté. Or nous avons affaire à deux mondes totalement différents, voire incompatibles, qui n’ont ni le même rythme ni les mêmes contraintes, qui évoluent dans des dimensions temporelles et spatiales souvent contradictoires ou opposées.

LIRE AUSSI Loi d’orientation agricole : le placebo franco-français ! Qu’ont de commun ces hommes politiques soudain chargés de revendications rurales avec l’agriculteur éclaircissant des nectarines dans le sud de la France ou l’éleveur faisant de l’ensilage dans l’Allier ? Aucune, sauf que ces derniers, contrairement aux premiers, ont une obligation de résultat. Ces résultats dépendent évidemment de la commercialisation de produits avec un prix de vente plancher qui pourrait bien devenir un prix de vente plafond.

Reprenons cet exemple d’une usine de laitue dont le coût de production serait de 40 cents à la sortie de la ferme et de 60 cents une fois emballé. Une fois ce prix proclamé urbi et orbi, l’acheteur, qu’il soit épicier passant par un marché de gré à gré ou négociant les prix d’un centre de distribution, disposera de cette information qui lui permettra de contrôler le prix et de calibrer les mercuriels. Avec cette formule imparable : « C’est à prendre ou à laisser, pas un centime de plus ou j’achète en Espagne ou au Portugal. » Des preuves évidemment reproductibles à tous les secteurs agricoles.

Coulé à la louche d’une certaine naïveté

A ce propos, a-t-on vu un gouvernement « démocratique et libéral » fixer les prix dans les domaines de l’artisanat, de l’industrie, du textile, de l’automobile, etc. ? Il faut, comme le sont malheureusement beaucoup d’idéalistes, se laisser modeler avec une certaine naïveté pour suggérer – non sans quelques arrière-pensées anticapitalistes – que le vendeur fera plier le commerçant, que la bonne conscience inspirera l’air du temps.

Reste à savoir ce que deviendra le coefficient multiplicateur, appliqué ponctuellement dans le secteur des fruits et légumes, qui pourrait répondre en partie aux préoccupations commerciales de tous les secteurs. Avec, sans avoir à fixer de prix plancher et tout en tenant compte des évolutions du marché, un taux légal à ne pas dépasser entre le prix payé au producteur et le prix proposé au consommateur.

LIRE AUSSI Comment la Corse est-elle devenue la championne de l’artificialisation des terres ? Ceci régulerait, en aval, la marge du distributeur et pourrait permettre, en amont, d’améliorer celle du producteur, tout en protégeant les prix à la consommation. Un serpent de mer mis en place en 2005 et constamment contourné, oublié, inappliqué. Peut-être tout simplement parce qu’elle est inapplicable ou régulièrement polluée, sous les radars et sur les quais, par une autre « loi », celle des 3R – remises, ristournes, référencement – ​​qu’on le veuille ou non, elle est toujours d’actualité aujourd’hui.

Il ne manquait plus, dans ce cosmos impitoyable du commerce, que la franchise. de quelques environnementalistes inexpérimentés. En attendant l’avis du Sénat et, plus généralement, de ceux qui nous dirigent, un urgent regain de lucidité.

* Jean-Paul Pelrastour à tour maraîcher, syndicaliste agricole, écrivain, auteur d’une vingtaine d’ouvrages et journaliste, est régulièrement sollicité par les médias pour s’exprimer sur les questions agricoles et de ruralité.

 
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