« Avoir 40 ans m’a fait comprendre que la vie n’était pas une répétition générale »

C’est une histoire qui a tout d’une comédie romantique traditionnelle : une femme, un homme, une rencontre fortuite (ce fameux « meet-cute » emblématique du genre, premier regard échangé dans une situation improbable), suivie d’une passion dévorante, rapidement contrecarré. Sauf que dans L’idée d’être avec toi (1), de Michael Showalter, l’amant a 40 ans et lui 24. Que c’est en accompagnant sa fille adolescente au festival de Coachella qu’elle le rencontre, le prenant pour un simple fan alors qu’il est une pop star internationale. Et que leur relation est la proie des tabloïds, des réseaux sociaux et de leur cruauté.

Pour interpréter l’héroïne d’un film qui, derrière sa légèreté, joue avec les questions de notre époque (doit-on absolument avoir un avis sur les amours des femmes de 40 ans, et des célébrités ?), Anne Hathaway déploie toute sa un talent comique, rehaussé d’une pointe de sérieux. Rendant son duo avec le jeune Britannique Nicholas Galitzine irrésistiblement attachant. Rencontre.

Madame Figaro.- Ce qui vous a séduit dans le scénario de L’idée d’être avec toi ?

Anne Hathaway.- De nombreuses personnes sont tombées amoureuses dans la vingtaine et ont vu leur relation prendre fin. C’est le cas de mon personnage, Solène, et j’ai adoré explorer ce qui se passe quand on continue à aimer, à briller, quand on vous dit que c’est le contraire qui va se produire. À mon avis, L’idée d’être avec toi il s’agit de prendre en compte son propre plaisir, malgré le regard des autres.

L’auteur du roman dont le film est adapté, Robinne Lee, a déclaré, à propos des scènes de sexe, que les personnages devaient être exposés physiquement et émotionnellement. Comment avez-vous abordé cet aspect sur le plateau ?

Pour reprendre un mot que les jeunes utilisent, il y avait une très bonne « ambiance » sur le plateau. Nous avions également un coordonnateur de l’intimité qui nous a beaucoup aidé. Mais surtout nous étions très ouverts les uns aux autres, libres d’exprimer nos émotions. J’ai été particulièrement heureux de travailler avec Michael Showalter sur l’éclairage de ces scènes. Nous avons cherché à créer une réelle proximité avec le spectateur, à lui faire ressentir l’amour que ressentent les personnages lorsqu’ils échangent un baiser. En utilisant un langage intimiste, nous avons voulu transmettre des idées.

Alisha Wetherill / Alisha Wetherill/Prime

Lorsque votre personnage fête ses 40 ans, quelqu’un lui dit que c’est une étape importante. Est-ce ce que vous avez ressenti lorsque vous avez célébré le vôtre en novembre 2022 ?

Le plus fou, c’est qu’on a tourné cette scène le lendemain de mes 40 ans ! Je comprends voir cela comme une « étape importante », même si ce n’est pas vraiment ce que ressent mon personnage, Solene, et moi non plus. Mais j’aime l’idée d’avoir un passé sur lequel je peux m’appuyer et un avenir sur lequel je peux m’appuyer. j’ai hâte de découvrir.

Vous incarnez une femme qui a pris le contrôle de sa vie et qui voit sa vie bouleversée lorsqu’elle est exposée dans les médias ? Comment cela a-t-il résonné en vous ?

Cela fait un moment que j’en suis arrivé à la conclusion qu’il serait dommage de mourir en étant célèbre, mais pas en étant « réel ». J’attache donc une grande valeur à ma « vraie » vie, hors écran. J’en prends soin et je sais l’apprécier. Tout le reste ne concerne que les autres. Et en revenant à la quarantaine, je pense que cela m’a fait comprendre que la vie n’était pas une répétition générale ; quand nous sommes jeunes, nous le voyons comme un voyage au cours duquel nous allons nous « retrouver ». Mais à 40 ans, on comprend que cela se produit maintenant. Je veux en profiter encore plus.

(1) L’idée d’être avec toide Michael Showalter, disponible à partir du 2 mai sur Amazon Prime.