Conflit entre motards et gangs de rue

Conflit entre motards et gangs de rue
Conflit entre motards et gangs de rue

Le Service de police de la Ville de Québec s’inquiète d’une « guerre » entre les motards hors-la-loi et leurs ennemis qui pourrait être pire que celle qui a opposé les Hells Angels et les Rock Machine dans les années 1990, selon une alerte de renseignement envoyée à d’autres corps policiers, dont le La presse j’ai reçu une copie.


Publié hier à 16h41

« Les informations provenant du milieu criminel indiquent que la guerre entre le BMHL [bandes de motards hors la loi] et leurs adversaires augmenteront en intensité dans les prochains jours et pourraient être pires que celle vécue dans les années 90», peut-on lire dans cette note rédigée par le SPVQ.

« Une proposition a été faite aux Hells Angels pour trouver un terrain d’entente, ce qu’ils ont refusé. Ils veulent reprendre le contrôle du territoire et organisent leur riposte. Les individus liés aux motards sont armés et pourraient s’en prendre à n’importe quel opposant, mais aussi à toute personne qui était dans la structure du BMHL, mais qui n’a rien fait pour protéger son image », poursuit l’auteur de l’alerte de renseignement du SPVQ.

Lire l’article « Guerre entre gangs et Hells Angels : la police veut envoyer un « message clair » »

La presse Nous avons contacté le SPVQ, mais un porte-parole nous a indiqué que le corps policier ne ferait aucun commentaire concernant cette alerte.

La guerre des motards des années 1990 (1994-2002), qui opposa les Hells Angels aux Rock Machine, fit 160 morts et autant de blessés. Elle conduisit à la création par les autorités de l’escouade Carcajou, et poussa le gouvernement fédéral à adopter le projet de loi sur le gangstérisme (C-95).

Des policiers, qui ont requis l’anonymat parce qu’ils ne sont pas autorisés à parler aux médias, ont affirmé trouver le contenu de l’alerte de renseignement du SPVQ « clairement exagéré », alors qu’à l’inverse, on nous a indiqué que la note ne s’adressait pas au public et ne se voulait pas alarmiste, mais plutôt un avertissement aux policiers d’être prudents et de « faire attention » lorsqu’ils interviennent.

La note invite également les policiers à faire preuve de prudence lors de leurs interventions. Les responsables leur demandent de rédiger des procès-verbaux d’arrestation lorsqu’ils constatent des faits pertinents, de rédiger un rapport d’information dès qu’une Source leur fait part du conflit en cours dans l’est du Québec et d’aviser leur supérieur de toute constatation liée à ce conflit.

Niveau supérieur

Quoi qu’il en soit, le conflit violent entre les Hells Angels et les trafiquants indépendants, aidés par les gangs de rue montréalais, dans plusieurs régions de l’est du Québec, a atteint un nouveau sommet lundi, lorsque le corps calciné d’un garçon de 14 ans de Montréal a été retrouvé derrière les locaux des Hells Angels de Québec, à Frampton, en Beauce.

On croit que lui et un autre garçon de 14 ans de Montréal voulaient attaquer le club de motards en y mettant le feu et en ouvrant le feu sur le bâtiment.

Selon la police, les deux jeunes gravitaient autour d’un gang de rue violent de l’est de Montréal et le contrat aurait été donné par un groupe encore plus violent dont les membres les plus influents sont actuellement incarcérés.

Selon certaines informations, des membres des Hells Angels et de leurs clubs scolaires se seraient réunis jeudi dans un local de Bécancour, dans la région du Centre-du-Québec, sans toutefois savoir si cela était lié au conflit.

Pour réduire la pression et rassurer la population, les policiers de la Sûreté du Québec ont passé la journée de vendredi à Frampton dans une opération visant à recueillir des informations, mais surtout à accroître la visibilité.

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PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Les policiers ont visité des établissements de Rosemère, au nord de Laval, vendredi.

En soirée et jusque tard dans la nuit, plus de 125 policiers provenant de 25 corps policiers différents ont visité des établissements détenant un permis d’alcool à Montréal, à Québec et dans plusieurs autres régions, dans le but d’envoyer un « message clair » aux individus et aux gangs impliqués dans cette violence armée, et de réduire les tensions.

Une attaque qui a mal tourné

Les enquêteurs de la Section des crimes contre les personnes de la SQ poursuivent leur enquête sur les événements au cours desquels le garçon de 14 ans est décédé derrière les locaux des Hells Angels à Frampton.

La victime a été brûlée sur tout le corps, ce qui rend son identification difficile, mais elle aurait également souffert d’autres blessures. Des coups de feu ont été tirés dans les locaux des Hells Angels et l’une des hypothèses les plus sérieuses est que la victime ait été touchée par des tirs amis ou ennemis, et que le cocktail Molotov qu’il tenait dans ses mains se soit enflammé.

«Nous ne commentons pas une enquête en cours», nous a indiqué le lieutenant Benoit Richard, porte-parole de la SQ.

Ce dernier n’a pas voulu préciser si le véhicule calciné retrouvé à proximité du local des motards avait été volé, et s’il était possible qu’un troisième individu, majeur celui-là, ait pu accompagner les deux adolescents.

Au moment d’écrire ces lignes, le bureau du coroner n’avait pas encore confirmé l’identité officielle de l’adolescent.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à [email protected] ou écrivez à l’adresse postale de La presse.

 
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