« Le beurre et l’or du beurre »

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« Le beurre et l’or du beurre »
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In Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), near Paris, on November 15, 2022. STÉPHANE DE SAKUTIN / AFP

LLe beurre est doré sur le fil. Laissons de côté les conneries et entrons dans le vif du sujet de la crème de lait barattée. Elle n’a jamais été aussi populaire et s’envole sur les marchés. A l’image de l’or, qui a franchi vendredi 20 septembre le seuil historique des 2 600 dollars (2 330 euros) l’once, le beurre bat des records. La précieuse denrée se négocie en cette fin d’été à près de 8 000 euros la tonne. Du jamais vu. Le beurre et l’or du beurre.

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On se souvient qu’il y a sept ans, à l’automne 2017, les Français se ruaient vers les rares rayons des supermarchés, et que les médias surenchérissaient sur la pénurie de galettes beurrées. Ce moment de panique médiatique coïncidait avec un prix du beurre proche de 7 000 euros la tonne, un niveau considéré, à l’époque, comme stratosphérique. Pour l’instant, alors que ce pic est dans le rétroviseur, personne n’a tiré la sonnette d’alarme. Les fabricants de pains au chocolat, croissants et autres viennoiseries ne sont pas tirés d’affaire. Ils ne sont pas encore dans une situation désespérée.

Pour expliquer cette envolée, Benoît Rouyer, économiste au Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel), évoque « la baisse de la production dans deux des trois grands bassins laitiers mondiaux, à savoir les États-Unis et la Nouvelle-Zélande »même si la consommation se maintient : « Aux États-Unis, le déclin est lié à des conditions climatiques défavorables, tandis qu’en Nouvelle-Zélande, la pression agro-environnementale conduit à une stagnation, voire à une baisse de la production. » Même si le flux de mamelles en Europe reste positif, la tendance globale du marché est légèrement déficitaire.

Propice

Or, « Dès qu’il y a un déséquilibre, il y a un effet d’emballement »note M. Rouyer. La spéculation fait grimper les prix. « Depuis l’automne 2023, le prix du beurre industriel a bondi de 50 % »Personne ne sait quand ce revirement se répercutera sur le consommateur. Il est vrai que, dans les magasins, le beurre et la crème ont déjà vu leurs prix bondir de 30 % en trois ans et que les baisses de prix de ces matières premières ne se sont jamais répercutées sur les prix affichés.

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Pour les producteurs laitiers français, cette valorisation est de bon augure pour négocier le prix du lait en 2025. Selon les données du ministère de l’Agriculture, la tonne de lait conventionnel s’est vendue en moyenne 460 euros sur les sept premiers mois de l’année, en baisse de 3 % sur un an. L’idée est de relancer les choses. « Nous demandons un tarif au moins égal à nos coûts de production, estimés par la filière à 485 euros la tonne.souligne Yohann Barbe, président de la Fédération nationale des producteurs de lait. La production laitière française est passée de 24 à 23 milliards de litres de lait. Il faut récupérer le milliard perdu.

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