A New York, Donald Trump veut faire de son procès une tribune politique

A New York, Donald Trump veut faire de son procès une tribune politique
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La première semaine du procès pénal de Donald Trump s’est terminée sur un drame : l’auto-immolation d’un homme devant le palais de justice de Manhattan, vendredi 19 avril. Mais à partir de ce lundi 22 avril, la procédure reprendra son cours. Et l’ancien président retournera au quinzième étage du tribunal pour assister aux déclarations liminaires des deux parties, où chacune présentera ses intentions et sa feuille de route au jury.

Il doit être présent au tribunal jusqu’au verdict, qui pourrait intervenir dans huit semaines. « Je devrais faire campagne. Mais je suis coincé ici toute la journée pour ce procès très injuste»» s’est plaint le candidat républicain à la sortie de la salle d’audience jeudi dernier.

Gêne et somnolence

Le procureur de Manhattan, Alvin Bragg, l’accuse d’avoir falsifié des documents comptables pour dissimuler 130 000 dollars versés à une star du porno, Stormy Daniels, juste avant l’élection présidentielle de 2016. Il s’agissait d’acheter son silence sur une relation extraconjugale remontant à 2006. L’ex-homme d’affaires risque la prison.

Depuis son arrivée lundi 15 avril pour la première phase du procès, la sélection de douze jurés impartiaux et six suppléants, achevée vendredi dernier, le candidat n’a pas caché son agacement. En plus de s’assoupir occasionnellement, il ne se levait pas lorsque des jurés potentiels entraient dans la salle d’audience pour témoigner son respect pour l’institution démocratique qu’est le jury populaire.

Pour ajouter au tourment, il est coincé à New York, sa ville natale où il a bâti son empire immobilier mais qu’il appelle désormais “trou de rat”submergé par la criminalité et les immigrés sans papiers. “J’espère que New York donnera l’exemple et le condamnera”dit Tim Smith, un trentenaire occupé à peindre le mot perdant (« bon à rien ») sur une grande affiche dans le parc devant le tribunal. « Les électeurs ont le droit de savoir s’il a commis un crime avant de voter en novembre. »

Autour de lui, quelques dizaines de partisans trumpistes ont également investi le parc pour cette première journée de procès. Parmi eux, Laura Loomer, une militante d’extrême droite, qui arbore l’expression “Trump n’a rien fait de mal” sur son t-shirt ou Andrew Giuliani, le fils de l’ancien maire de New York Rudy Giuliani et l’avocat personnel du républicain. Ils ont travaillé pour discréditer le procureur Alvin Bragg, un démocrate, et le juge Juan Merchan, dont la fille travaillait pour les candidats de gauche par l’intermédiaire de sa société de campagne numérique.

« Il ne faut jamais gâcher une bonne crise »

Le jury l’a d’ailleurs tenu pour acquis : il est composé de citoyens américains résidant à Manhattan, où Joe Biden a récolté 86 % des voix en 2020. « Je crains qu’ils ne soient pas neutres dans un endroit comme celui-ci »dit le fils Giuliani.

Lors de la sélection des jurés, dont l’identité est tenue secrète pour des raisons de sécurité, Donald Trump s’est laissé prendre par la politique. « Originaire de New York, je connais Trump depuis toujours »» a chuchoté une femme, qui l’aurait vu faire du shopping dans un magasin local alors qu’il était en couple avec son ex-femme, Marla Maples. « J’ai entendu de bonnes choses à son sujet, mais j’ai une opinion différente de lui en tant que président. »

En attendant l’issue du procès, le candidat Trump fait campagne comme il peut. Mercredi 17 avril, il s’est rendu dans une petite épicerie du nord de Manhattan dont le propriétaire était accusé d’homicide pour avoir poignardé un cambrioleur en 2022. Même s’il a été rapidement relâché, la presse de droite a érigé l’épisode symbolisant le laxisme des démocrates dans face à la criminalité croissante dans la ville. « Nous pouvons gagner New York» lors des élections de novembre, a assuré le milliardaire lors de son déplacement.

En plus de rassembler ses partisans en mai dans le New Jersey voisin, il a laissé entendre vouloir organiser un meeting au Madison Square Garden, la grande salle de concert de Manhattan. « Il ne faut jamais gâcher une bonne crise »dit Churchill…

 
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