VIDÉO. Avec l’envolée de sa valeur, c’est une ruée vers l’or dans les magasins spécialisés du Tarn-et-Garonne

C’est historique. Depuis plusieurs mois, le prix de l’or ne cesse de s’envoler, dépassant même le seuil inédit des 72 000 euros le kilo. Depuis son dernier point bas, atteint le 5 octobre 2023, il a bondi de plus de 30 %. Au début des années 2000, on parlait de 10 000 € le kilo. Alors que les crises géopolitiques s’accumulent, le précieux métal jaune apparaît plus que jamais comme une valeur refuge. A Montauban, les investisseurs ne s’y trompent pas. Depuis 6 mois, de nombreux clients ont franchi la porte de la boutique Or en Cash pour obtenir des conseils de Lou François, une vendeuse « passionnée » par son métier.

« Nous recevons tous les profils. Il y a ceux qui veulent mettre de côté, qui veulent investir ou offrir. Il peut s’agir d’une grand-mère qui veut aider sa petite-fille à payer son permis de conduire, d’un homme divorcé qui essaie d’organiser ses affaires ou d’un cadeau de baptême. Nous prenons le temps d’écouter chaque client même si parfois nous avons l’impression qu’il porte un poids. Mais les gens croulent sous les impôts, les factures et ils savent qu’avec l’or, ils peuvent réaliser des plus-values ​​considérables”, estime Lou François.

Investissement à long terme

Il faut donc distinguer l’or d’investissement de la revente de bijoux, pièces de monnaie et autres objets en argent. Dans le premier cas, il s’agit d’un investissement à long terme. Tout apport en argent – ​​héritage ou autre – peut ainsi être converti, avec l’assurance d’une fiscalité limitée. « Pour l’or brut, il n’y a pas de taxes à l’achat et à la détention mais il y en a une à la revente. L’impôt forfaitaire sur les métaux précieux est de 11,5% et celui sur les plus-values ​​qui est dégressif puis nul à partir de 22 ans. L’or permet donc de sécuriser les gains mais sur le long terme. Il faut le garder au moins 10 ans pour être gagnant », poursuit la jeune femme qui conseille de diversifier son investissement.

En effet, il ne faut surtout pas mettre tous ses œufs dans le même panier en n’achetant qu’un seul gros lingot. « S’il y a un problème de trésorerie, l’acquéreur devra s’en débarrasser et perdre ainsi toute sa valeur ajoutée. Alors qu’avec plusieurs ‘lingots’, il est plus facile d’en revendre un et de garder un bénéfice sur les autres », souligne Lou, qui insiste sur le caractère obligatoire des sceaux et des factures justifiant un achat d’or.

Pour le conserver, soit vous disposez de suffisamment de ressources pour installer un coffre-fort scellé au sol de votre logement, soit vous devez vous adresser à des sociétés spécialisées dans la garde. « Nous devons éviter les banques parce que nous ne savons pas ce que demain nous réserve. Il suffit de penser au krach boursier de 2008 ou à la faillite du Liban qui a entraîné des saisies de comptes clients. En France, la loi Sapin les protège mais seulement à hauteur de 100 000 €. Ainsi, si vous disposez de 500 000 € en banque, vous pourriez potentiellement subir un préjudice de 400 000 € en cas de crise majeure. »

Expertise joaillerie

Dans l’intimité de la boutique Or en Cash, aucun lingot réel n’est autorisé. Pour des raisons de sécurité. Mais Lou et son collègue disposent de produits factices pour que l’acheteur puisse évaluer ce qu’il achète. Et comme le client est roi, ils n’ont aucune limite. Récemment, les deux professionnels ont demandé à leur fonderie espagnole de couler 100 000 € d’or, à la demande d’un Tarn-et-Garonnais.

Concernant l’achat de bijoux, pièces de valeur, montres, argenterie, etc., la boutique du Faubourg Lacapelle est entièrement équipée pour réaliser des expertises. Judas, pierre de touche, acides, pincettes, aimant : Lou, qui peut aussi compter sur un gemmologue, est en mesure de proposer rapidement une estimation. « Pour les pièces frappées, qui ont une valeur historique, nous les redirigeons vers un numismate car nous les rachetons au prix de l’or. Et notre objectif n’est pas de nuire au client. »

Même raisonnement pour les bijoux et les produits manufacturés qui ont une valeur ajoutée. Mais pour les autres, ceux qui sont brisés ou qui dorment au fond des placards, c’est le moyen de leur donner une seconde vie.