La crise de la démocratie, prélude au grand effondrement ?

La crise de la démocratie, prélude au grand effondrement ?
La crise de la démocratie, prélude au grand effondrement ?

En France, on attend toujours la composition du gouvernement de Michel Barnier. A Bruxelles, notre pays perd un commissaire européen avec Thierry Breton – il est rapidement remplacé par Stéphane Séjourné.


La crise de la démocratie ne touche pas seulement la France, qui n’a plus de gouvernement depuis plus de cent jours. Elle est encastrée au cœur de l’Europe, coupée de son peuple. Le limogeage de Thierry Breton par Ursula von der Leyen rappelle la dérive soviéto-européenne de l’UE. Le commissaire européen, qui souhaitait mettre les réseaux sociaux dont celui d’Elon Musk (X) sous surveillance, a été évincé lundi, alors qu’Emmanuel Macron avait reconduit son poste en juillet. Le paria a été remplacé par le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, un proche du chef de l’Etat français, à qui a été confié le ronflant secteur de la « Prospérité et de la Stratégie industrielle ».

La cuisine bruxelloise

Mais ces purges au sommet se déroulent, sous la coupe du président de la Commission, dans l’opacité des cercles privilégiés. En cela, ces pratiques oligarchiques de cooptations et d’allégeances sont similaires à celles qui étaient en vigueur dans l’ex-Union soviétique. Ces mélanges confirment l’analogie que le dissident soviétique Vladimir Boukovski avait établie en 2005 entre l’URSS et l’UE.[1]. Il a noté que si « ces deux ennemis irréductibles » (l’Union soviétique et son système soviétique) avaient disparu, a-t-il vu « La renaissance du Léviathan » derrière l’Union européenne « en utilisant les mêmes vieilles astuces » Pour « attirer le soutien populaire et paralyser ses adversaires »Ainsi, écrit-il, l’UE « est paré des atours de la paix et du progrès, d’un avenir nécessairement radieux et de l’abondance toujours promise »comme l’URSS promettait le bonheur à l’humanité.

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En fait, rien ne ressemble plus au Politburo d’hier que la Commission européenne d’aujourd’hui. D’un côté, comme l’a rappelé Boukovski à propos de la structure communiste, « une quinzaine de personnes non élues qui se sont cooptées les unes les autres selon des règles incompréhensibles pour le commun des mortels mais selon des critères de loyauté à la direction et au « cher Parti communiste » ». En revanche, avec la Commission, 27 personnes non élues elles aussi, désignées selon des critères flous pour des missions peu claires résultant de travaux largement confidentiels. Relisons Bukovsky (cité par Ludovic Greiling dans Le monde qu’ils veulent) : « La Commission a seule la prérogative de proposer des textes législatifs que l’on appelle directives. Ces dernières, rédigées par des technocrates européens, sont ratifiées avec autant d’efficacité que celles élaborées par les technocrates du Comité central du Parti au Soviet suprême. ».

Michel Barnier, le sauveur ?

L’UE despotique subira-t-elle le sort de l’URSS dictatoriale ? A l’évidence, le réveil des peuples oubliés contraint les élites, européennes comme françaises, à s’ouvrir au monde ordinaire. La colère qui s’y répand est portée par une exigence pressante de liberté ; la même qui a provoqué l’effondrement de l’Union soviétique. Le procès en destitution de Macron, que LFI vient d’ouvrir, n’a certes aucune chance d’aboutir. Mais l’ouverture de la procédure illustre la débâcle démocratique en cours. Michel Barnier, issu d’un parti minoritaire et qui peine à former un gouvernement, en est aussi un produit. « La situation budgétaire est très grave »“Tout indique l’effondrement d’un système à bout de souffle qui n’a plus de prise sur la réalité”, a-t-il encore annoncé ce mercredi matin.


[1] L’Union européenne, une nouvelle URSS ? Editions du Rocher

 
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