- Le président russe Vladimir Poutine est actuellement en visite d’État en Mongolie, malgré son mandat d’arrêt international.
- Au lieu de menottes, Poutine a été accueilli avec un tapis rouge dans la capitale mongole.
- Pour la première fois depuis le début de la guerre, le chef du Kremlin s’est rendu dans un pays qui reconnaît la Cour pénale internationale.
Le président mongol Uchnaagiin Khürelsüch a salué Vladimir Poutine devant une garde d’honneur, et une jeune fille lui a offert des fleurs. La décision de la Mongolie de ne pas arrêter Vladimir Poutine a été critiquée, notamment en Ukraine.
Il n’y aura probablement rien de plus qu’une réprimande officielle de la part du tribunal contre la Mongolie – si jamais il y en aura une.
Il s’agit d’un coup dur porté à la Cour internationale de justice et au système de justice pénale, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. « La Mongolie a permis à un criminel accusé d’échapper à la justice et porte ainsi la responsabilité des crimes de guerre », a-t-il écrit sur Telegram. L’Ukraine travaillera avec ses alliés pour que la Mongolie en subisse les conséquences.
« La Cour pénale internationale peut émettre des mandats d’arrêt, mais elle n’a aucun moyen de garantir l’arrestation », explique Sebastian Ramspeck, correspondant international de SRF. « Il est probable que la Cour n’émettra qu’un blâme officiel contre la Mongolie – si tant est qu’elle en émette un. La Cour a été créée pour faire passer le droit international avant le pouvoir. Mais dans les relations internationales, le principe suivant s’applique toujours : le pouvoir et l’influence comptent souvent plus que le droit. »
Mandat d’arrêt contre Poutine
Un mandat d’arrêt émis contre Poutine par la Cour pénale internationale l’année dernière oblige les 124 États membres de la Cour, dont la Mongolie, à arrêter le chef du Kremlin et à le remettre à La Haye pour qu’il soit jugé s’il entre sur leur territoire.
Poutine est accusé d’avoir enlevé des centaines d’enfants en Ukraine. La présidence russe nie ces accusations, affirmant qu’elles sont motivées par des raisons politiques. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré à l’avance qu’il n’y avait aucune inquiétude quant à d’éventuelles mesures liées au mandat d’arrêt.
« Les relations avec la Mongolie sont l’une des priorités de notre politique étrangère », a déclaré Vladimir Poutine dans la capitale Oulan-Bator. Le président mongol a exprimé l’espoir que cette visite renforcerait la coopération commerciale et économique entre les deux pays. Poutine aurait invité Khürelsüch au prochain sommet des pays BRICS en Russie.
Projet de gazoduc à travers la Mongolie
La Mongolie se trouve sur le tracé prévu d’un grand gazoduc prévu par la Russie. Il doit transporter chaque année 50 milliards de mètres cubes de gaz naturel de la région de Jamal vers la Chine. Le projet « Power of Siberia 2 » vise à compenser la majeure partie des ventes de gaz à l’Europe perdues en raison de la guerre en Ukraine. Il s’agit du successeur prévu d’un gazoduc existant du même nom, qui fournit déjà du gaz russe à la Chine et devrait atteindre une capacité de 38 milliards de mètres cubes par an d’ici 2025.
Le nouveau projet a été bloqué pendant un certain temps en raison de problèmes clés tels que le prix du gaz. Cependant, Poutine a déclaré à la veille de sa visite que les travaux préparatoires, y compris les études de faisabilité et techniques, progressaient comme prévu.