La Turquie pourrait rejoindre les BRICS

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Le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d’une cérémonie de remise de diplômes à l’Académie navale d’Istanbul le 31 août 2024. MURAD SEZER / REUTERS

Les efforts de l’Union européenne (UE) et des Etats-Unis auront été vains. Ankara a officiellement demandé à rejoindre le groupe des BRICS, acronyme en anglais de ses premiers membres (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), malgré les réticences des capitales occidentales. La Turquie deviendrait ainsi le premier membre de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) à rejoindre ce club informel des pays du Sud, souvent considéré comme une alternative au G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni), lui-même bientôt dépassé en termes de PIB par les BRICS. L’information, révélée lundi 2 septembre par l’agence Bloomberg, citant des sources proches du dossier, n’a été ni confirmée ni infirmée par le ministère des Affaires étrangères et la présidence turque.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait déjà manifesté à plusieurs reprises son intérêt pour une adhésion aux BRICS, mais aucune discussion formelle n’avait eu lieu jusqu’à ces derniers mois. C’est sa participation au sommet de Johannesburg en Afrique du Sud en 2018 qui avait initialement attiré l’attention. L’accélération du processus d’adhésion de la Turquie est devenue évidente à partir de fin 2023.

A l’époque, les BRICS venaient d’annoncer leur intention de doubler le nombre de leurs membres, en invitant notamment l’Egypte, l’Iran et les Emirats arabes unis. Côté turc, plusieurs signaux d’Ankara suggéraient alors clairement une volonté de rapprochement. L’invasion russe de l’Ukraine et les désaccords avec les autres membres de l’OTAN étaient évoqués après que la Turquie ait entretenu des liens étroits avec Moscou, ainsi que le soutien indéfectible de l’Occident au gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu dans sa guerre à Gaza, aux antipodes des positions du gouvernement islamo-nationaliste de M. Erdogan. Et puis il y a cette musique qui ne cesse de monter à Ankara, reprochant aux Européens l’absence de progrès dans sa tentative d’adhésion à l’UE.

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Le 3 juin, le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan, lors d’une visite à Pékin – la plus importante d’un responsable turc en Chine depuis 2012 – a été interrogé sur la volonté de son pays de rejoindre les BRICS. « Bien sûr que nous le voudrions. Pourquoi pas ? »Il a rapidement réagi. La déclaration a été accueillie favorablement le lendemain par Moscou, qui a affirmé par la voix du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, que la Russie saluait le souhait de la Turquie et que le sujet serait sur la table de la réunion des BRICS à Nijni Novgorod (Russie) les 10 et 11 juin.

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