Président de cette cour criminelle composée de cinq magistrats professionnels, Roger Arata a froidement entamé sa lecture du résumé d’un dossier en 31 volumes, pour lequel 51 hommes seront jugés pendant quatre mois, sans aucun mot préalable pour Gisèle P. et ses trois enfants, dont de nombreux détails intimes seront dévoilés tout au long de la journée.
C’est lorsque Roger Arata a expliqué que des photomontages de Caroline, dénudée, ont également été retrouvés sur son ordinateur, dans un dossier intitulé « Autour de ma fille, nue », que cette dernière s’est effondrée en larmes, soutenue par ses deux frères et sa mère. Puis, face à la litanie des détails, elle a quitté la salle en tremblant, escortée de ses deux frères et de son avocat, Me Antoine Camus, avant de réapparaître une vingtaine de minutes plus tard.
72 hommes enregistrés
« Vu le nombre d’accusés, la masse d’informations saisies et afin d’avoir des informations pour tout le monde, la lecture à venir sera concise et centrée sur les points saillants du dossier », a simplement précisé Roger Arata. Si, sans compter le mari, 72 hommes au total ont été identifiés par les enquêteurs, à partir des photos et vidéos des faits prises par Dominique P. lui-même, seuls 50 ont été identifiés et interpellés, risquant jusqu’à 20 ans de réclusion pour viol aggravé.
Comme l’a rappelé le président du tribunal correctionnel de Vaucluse, cette affaire a éclaté le 12 septembre 2020, lorsque Dominique P., aujourd’hui âgé de 71 ans, a été interpellé par un agent de sécurité dans un supermarché de Carpentras (Vaucluse), après avoir filmé des clientes sous leur jupe. Interrogé, il a expliqué avoir « agi sur des impulsions » qu’il « ne pouvait pas contrôler ».