« Heureusement l’hôpital a conservé ce service après la fermeture de la maternité »

« Heureusement l’hôpital a conservé ce service après la fermeture de la maternité »
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En matière de gynécologie, juillet 2021 marque un tournant dans la ville de Fébus. Après des années de service, le docteur Ghislaine Laporte-Daube raccroche son manteau et prend sa retraite. Depuis cette date, Orthez n’a plus de gynécologue libéral. De nombreux patients sont obligés de parcourir plusieurs dizaines de kilomètres pour obtenir un rendez-vous.

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Orthez : le centre périnatal s’adresse désormais à toutes les femmes

A Orthez, le recrutement de deux médecins gynécologues permet au centre périnatal local d’enrichir son offre de soins auprès des femmes. Axé sur l’obstétrique depuis neuf ans, ses nouvelles compétences élargissent la prise en charge à toutes les problématiques féminines

Dans la commune voisine d’Amou (Landes), le docteur Véronique Darmaillacq a constaté l’arrivée massive de patients en provenance du Béarn. « Elles représentent environ la moitié des femmes qui franchissent les portes de mon bureau. L’ouverture du centre périnatal d’Orthez a permis de renforcer la prise en charge, mais nous restons très sollicités », précise le praticien.

Cyrielle (1), 49 ans, en préménopause, fait partie de celles qui ont changé de spécialiste lorsque le docteur Laporte-Daube a pris sa retraite. «Maintenant, je suis suivie par le docteur Cheminade-Darmaillacq, qui est vraiment génial», témoigne-t-elle. C’est à 20 minutes d’Orthez, mais elle est très professionnelle et avec beaucoup de tact. » Atteinte d’endométriose, la patiente souligne la qualité de sa prise en charge thérapeutique : « C’est quelqu’un qui écoute, et qui prend le temps d’expliquer les choses, elle apprécie. Je suis soulagée qu’elle ait pu devenir ma gynécologue, car je sais qu’aujourd’hui, elle ne prend plus de patients. »

Le centre périnatal

A Orthez, un dernier bastion gynécologique permet de remédier à cette pénurie : le centre périnatal. La structure, créée dans les locaux de la maternité fermée en 2014, puis installée dans un emplacement dédié, rue du Moulin, en 2021, compte désormais deux gynécologues. Les deux médecins suivent les pathologies gynécologiques et accompagnent leurs patientes sur les questions liées à la contraception ou à la procréation médicalement assistée. L’équipe est complétée par trois sages-femmes et deux secrétaires. Au total, près de 2 500 patients y sont suivis.

Lucille (1), 42 ans, maman d’un garçon de 8 ans et d’une fille de 5 ans, est suivie au Centre Périnatal depuis ses grossesses. « Je consulte les sages-femmes à l’hôpital depuis 2015 : elles vous respectent, prennent soin des patients dans leur ensemble. » Ravie de l’approche bienveillante des professionnels de santé, elle ajoute : « Ils ont plusieurs cordes à leur arc : préparation à l’accouchement, portage, sophrologie, Fleurs de Bach, allaitement, rééducation périnéale, etc. » Et de plaider : « Il est très important de conserver cette proposition à Orthez. Heureusement l’hôpital a conservé ce service après la fermeture de la maternité. »

Une lycéenne parle également de son parcours en termes de suivi gynécologique. “A l’hôpital, il y a un service ouvert le mercredi après-midi : on peut s’y rendre sans rendez-vous si on a des problèmes (2)”, explique-t-elle. Au sein de la formation sanitaire, l’adolescent est conseillé sur le moyen de contraception le plus adapté. Les discussions avec le personnel hospitalier restent toujours confidentielles.

Le rôle clé des sages-femmes

« En moyenne, pour obtenir un rendez-vous, il faut attendre trois mois », précise Cathy Chanson, sage-femme au centre périnatal. Avant de poursuivre : « Nous sommes peut-être une petite structure, mais nous partageons beaucoup. Il existe différents intervenants et points de vue qui peuvent être complémentaires. » L’année dernière, une centaine de grossesses y ont été suivies, en coordination avec l’hôpital de Pau.

Depuis 2009 en France, les sages-femmes voient l’éventail de leurs compétences s’élargir. Ces professionnels de santé peuvent également assurer un suivi gynécologique. Réaliser des frottis cervicaux, prescrire une contraception, poser et retirer un implant ou un stérilet ou encore un avortement médicamenteux font partie de leurs responsabilités.

Valérie (1), 30 ans, maman d’un bébé de 5 mois, suit un programme de rééducation périnéale avec une sage-femme en cabinet libéral. « Lors de l’accouchement, j’ai dû subir une épisiotomie. Ça laisse des traces, murmure-t-elle. Le respect de ma vie privée compte beaucoup pour moi : lors des séances, la sage-femme fait preuve d’une grande sensibilité. » La trentenaire envisage donc de poursuivre son suivi gynécologique dans le même cabinet médical.

(1) Les prénoms ont été modifiés pour préserver l’anonymat des personnes.

(2) Il s’agit du Centre de Santé Sexuelle, qui dépend du Centre Périnatal.

 
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